Pour en savoir plus sur Mme de Lafayette et La Princesse de Clèves,voir la notice en ligne du Dictionnaire des femmes de l’Ancienne France
Au fil de petites phrases assassines à l’encontre du roman de Mme de Lafayette, La Princesse de Clèves, le président Nicolas Sarkozy a alimenté une polémique -et réveillé aussi de vieux discours misogynes sur fond de querelle des sexes-, qui, une fois encore, porte atteinte à la place des femmes dans la création et dans les instances de savoir (voir également la lettre adressée à Valérie Pécresse et signée par la SIEFAR sur les propos sexistes du Président de l’AERES).
La SIEFAR ne pouvait rester sourde à ces propos présidentiels qui s’attaquent à l’un des rares textes de femmes étudiés au lycée et dans les programmes universitaires de littérature de l’Ancien Régime.
Un front de défense du roman de Mme Lafayette s’est constitué, nourri par la colère des enseignant-es, des chercheur/chercheuses et des étudiant-es contre la réforme universitaire, et par l’opposition grandissante à l’éradication de la culture générale dans les concours généraux, dont la presse s’est largement fait l’écho.
La SIEFAR a décidé d’ouvrir son site à cette polémique, en invitant nos adhérent-es et nos visiteurs/visiteuses à nous signaler tout article, manifestation, site ou blog consacré à cette affaire.
Le Président a dit…
23 février 2006, le chef de l’UMP «s’amuse» devant ses troupes réunies à Lyon : «L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur la Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de la Princesse de Clèves? Imaginez un peu le spectacle!»
20 avril 2007, version «presse» dans un entretien pour 20 minutes: «Dans la fonction publique, il faut en finir avec la pression des concours et des examens. L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de La Princesse de Clèves… Imaginez un peu le spectacle! En tout cas, je l’ai lu il y a tellement longtemps qu’il y a de fortes chances que j’aie raté l’examen!»
4 avril 2008, version «officielle», à Bercy, dans une Déclaration sur la modernisation des politiques publiques et la réforme de l’Etat: «Les premières victimes de l’organisation actuelle, ce sont les fonctionnaires. Innombrables sont ceux qui m’ont dit: à quoi ça sert qu’on se donne du mal, on a l’impression que tout le monde s’en moque! Et la qualité de vie d’un fonctionnaire, ça compte aussi. C’est tout ce que nous engageons sur la mobilité, sur la reconnaissance du mérite, sur la valorisation de l’expérience, sur la possibilité pour quelqu’un d’assumer sa promotion professionnelle sans passer un concours ou faire réciter par coeur La Princesse de Clèves! Ca compte aussi dans la qualité de vie d’un fonctionnaire?»
24 juillet 2008, version «jeune public», de passage dans un centre de vacances en Loire-Atlantique, à propos de la question d’une «prime au bénévolat»: «Pourquoi on n’en tiendrait pas compte? Ca vaut autant… que de savoir par coeur La Princesse de Clèves… Enfin, j’ai rien contre… enfin, bon, enfin… C’est parce que j’avais beaucoup souffert sur elle…» (voir la video)
2 décembre 2008, découverte du pot aux roses: André Santini, dans un article du Figaro, nous apprend que la secrétaire de Nicolas Sarkozy, fonctionnaire de catégorie C, a échoué à un concours interne parce qu’elle ne savait pas qui avait écrit LaPrincesse de Clèves… (Cécilia Gabizon, «La culture générale chassée des concours administratifs»)
Les citoyennes et citoyens ont répondu..
Pastiche : «La princesse de Pecqueresse et sa fille la réforme»
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Un pastiche des premières pages de La Princesse de Clèves signé Jean-Philippe Grosperrin, maître de conférences en littérature française (Université de Toulouse – Le Mirail).
Lectures, actions, colloques et cours en soutien à La Princesse de Clèves
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– 5 juin 2010, Cergy-Pontoise : colloque “Faut-il encore lire La Princesse de Clèves ?”, à l’initiative du Théâtre 95.
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– Appel à action : envoyez un exemplaire de La Princesse de Clèves à l’Elysée!
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– 26 février 2009, Rouen : «La Princesse de Clèves» par Myriam Dufour-Maître.
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– Semaine du 23 février 2009, Grenoble : «Sarkozy et la princesse, de quoi La Princesse de Clèves est-elle le non’» Lecture-commentaire dans le bureau de la Poste Centrale à Grenoble par Ch. Noille.
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– 19 février 2009, Montpellier : lecture-marathon de La Princesse de Clèves
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– 18 février 2009, Poitiers : Marathon littéraire de La Princesse de Clèves
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– Mercredi 18 février 2009, Aix-en-Provence: lecture de La Princesse de Clèves sur la place de la mairie.
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– Mardi 17 février 2009, Paris : cours alternatif de Pierre Zoberman, La Princesse de Clèves, «symbole du mouvement de résistance contre la destruction de l’université».
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– Lundi 16 février 2009, Paris: lecture marathon de La Princesse de Clèves devant le Panthéon. Vidéo en ligne.
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– Jeudi 12 février : lecture-commentaire de La Princesse de Clèves à l’université de Grenoble. Version audio en ligne.
Articles, Blogosphère, Emission
- – Oeuvres & Critiques, Nathalie Grande
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– Oxford Magazine, Robin Briggs
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– Libération.fr, blog «24 heures philo», Philippe Lançon
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– Arrêt sur image, débat autour de la Princesse de Clèves et du “parler mal” présidentiel
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– L’Express
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– La Grande Librairie, France 5, Régis Jauffret
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– Mediapart, Gilles Dorival
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– Le Monde, Barbara Cassin
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– Le Monde, Marianne2, Libération, commentaire en images et videos de la lecture-marathon du Panthéon.
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– Blog du bibliomane, billet de Pascal.
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– Rue89, article de Pascal Riché
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– Charlie-Hebdo, Philippe Val
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– La République des livres, blog de Pierre Assouline
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– Libération, Tribune de Christine Lapostolle
- Fabula.org, «Au secours de la Princesse de Clèves»
- Facebook : groupes pro et anti «Princesse»
- L’Observatoire du livre et de l’écrit en Ile-de-France: badge téléchargeable «Je lis La Princesse de Clèves»