Le lien conjugal entre normes et déviances de l’Antiquité à nos jours
Angers (24 juin)

Le lien conjugal entre normes et déviances de l’Antiquité à nos jours : Problématiques, concepts, diachronie
La journée d’étude est consacrée aux pratiques et variations socio-historiques autour du droit au mariage, en les considérant entre normes et déviances. Ces dernières fournissent un observatoire privilégié de la pluralité des normes. En confrontant les époques historiques, les paradigmes et les différents champs des sciences sociales, nous souhaitons associer la définition de l’institution matrimoniale aux pratiques sociales, questionner la pertinence de concepts tout en proposant un état de la question pour chaque grande période (Antiquité, Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaine, temps présents). Entrée libre. Inscription avant le 15 juin 2011 par mail : giliane.thibault@univ-angers.fr (nom, prénom, profession,établissement).
Annonce

Programme de la journée d’étude : Le lien conjugal entre normes et déviances : de l’Antiquité à nos jours. Problématiques, concepts, diachronie.

Organisation : Carole Avignon et Michel Nassiet
CERHIO UMR-6258, Axe « Enfance, parenté, régulation », UFR LLSHS- Université d’Angers, Maison des Sciences Humaines, 5bis boulevard Lavoisier 49045 Angers cedex 01
INSCRIPTION AVANT LE 15 JUIN 2011 (par mail : Giliane.thibault@univ-angers.fr, Indiquez vos nom, prénom, profession, adresse mail).
Présentation
Le droit au mariage est en train de changer sous nos yeux d’une façon considérable, mais ce changement est loin d’être sans précédents. Le lien matrimonial peut être pensé comme indissoluble ou non, expression d’un contrat sacramentel ou civil, librement consenti ou contraint, voué à la procréation légitime ou sanctifié par la chasteté des époux, etc. Le présent texte est un programme de réflexion en vue d’une première journée d’étude consacrée aux pratiques et aux variations socio-historiques autour du droit au mariage, en les considérant entre normes et déviances.
C’est toute forme d’union stable susceptible d’engendrer une descendance que nous inclurons dans notre réflexion. A différentes périodes, en effet, diverses constructions normatives peuvent co-exister ; soit qu’il s’agisse de formes d’union alternatives (matrimonium et concubinat romain), ou que de nouvelles normes apparaissent (union libre, PACS), soit qu’un changement du cadre de référence socio-culturel religieux ou idéologique modifie la définition juridique (païen/ chrétien, catholicisme/protestantisme, exclusivité hétérosexuelle ou non). En outre, la définition juridique est parfois enfreinte ou contournée par les acteurs sociaux (paradoxe du mariage « clandestin « au Moyen Age interdit mais valide, jusqu’au milieu du XVIe siècle ; mariage » à la gaulmine ») ; ou même détournée (mariage blanc). Ces pratiques sont impulsées par les multiples rapports de forces dont la formation du lien conjugal est l’enjeu (entre familles et autorités, entre les familles, entre les sexes, entre les générations’).
Comme souvent, la déviance en matière de formation du lien matrimonial fournit d’abord un observatoire privilégié de cette pluralité des normes. La norme est ici élaborée, vécue, recomposée par les acteurs du jeu social. Les déviances matrimoniales sont-elles toutes également synonymes d’infractions, définies par la loi et passibles d’une peine elle-même définie par la loi ? En outre, normes et déviances sont aussi reliées au sein même de la dynamique historique du fait que certaines pratiques précédemment jugées déviantes se trouvent parfois intégrées dans les normes, puis dans les règles juridiques.
Cette problématique sera envisagée dans toute la continuité du temps historique, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. L’inscription de l’étude dans le temps long permettra de voir de quelle manière l’évolution des comportements sociaux a pu conditionner l’évolution des corpus juridiques. Certaines thématiques apparaissent déjà pouvoir être appréhendées de manière diachronique afin de mieux révéler les spécificités historiques et les enjeux sociaux de chaque élaboration normative. En confrontant les époques historiques, les paradigmes et les différents champs des sciences sociales (anthropologie, sociologie, droit), nous souhaitons questionner la pertinence d’outils conceptuels, et associer la définition de l’institution matrimoniale aux pratiques sociales.
Cette première journée d’étude cherchera à questionner la pertinence du concept de « déviance » appliqué à cette question, à en préciser des typologies (lexique, formes, conditions, acteurs, enjeux), à identifier, le cas échéant, des dynamiques chronologiques. Elle cherchera aussi à proposer un état de la question pour chaque période historique.
Programme
9h30 Accueil des participants
10h : Introduction (Carole Avignon)
10h15 : Philippe Blaudeau, professeur d’histoire ancienne, Université d’Angers, IUF :
Une épouse changée en moine : le singulier parcours de sainte Matrone (v. 430-v. 510)
10h45 : Carole Avignon, maître de conférences en histoire médiévale, Université d’Angers :
Infractions et transgressions dans la formation du lien conjugal au Moyen âge : comment étudier l’écart à la norme ?
11h30 : Michel Nassiet, professeur d’histoire moderne, Université d’Angers, IUF :
Le droit au mariage entre catholicisme et protestantisme.
12h00 : Discussion
14h : Christine Bard, professeur d’histoire contemporaine, Université d’Angers :
Bilan historiographique et perspectives de recherche sur le lien conjugal dans la France des XIXe et XXe siècles.
14h30: Jean Werckmeister, professeur de droit canonique, Faculté de théologie de l’Université de Strasbourg :
De l’utilité de la transgression en droit canonique.
15h15: Daniel Borrillo, avocat, maître de conférences (HDR), enseignant chercheur associé au CERSA-CNRS, Université de Paris-X, Nanterre :
Pour une contractualisation des liens familiaux : conjugalité homosexuelle et filiation homoparentale.
15h45 : TABLE RONDE ? DISCUSSION
17h : Conclusion de la journée (Michel Nassiet)