Le second congrès international consacré aux « grèves et conflits sociaux ?, porté par la Maison des sciences de l’homme de Dijon, en partenariat avec l’association internationale »Strikes and Social Conflicts’, vise à ouvrir de nouvelles pistes pour penser la conflictualité dans une perspective pluridisciplinaire et mondiale. La multiplication contemporaine de conflits disséminés, comme la redéfinition profonde des pratiques à l’ère de la mondialisation, invite à ces déplacements du regard, à l’ouverture internationale des horizons, comme à l’examen précis de la diversité des pratiques et des imaginaires mobilisés par les acteurs.
Une première piste interroge les temporalités des grèves et des conflits sociaux. La réflexion sur l’évolution des formes de mobilisation collective et des répertoires d’action a suscité une abondante littérature. Il semble néanmoins qu’il faille encore interroger les chronologies et leurs articulations, comme les moments d’accélération et d’intensification des conflits, qu’il s’agisse des moments européens (1848, l’après Première Guerre mondiale) ou mondiaux (les grèves de la guerre froide, 1968, les mouvements des indignés). De même, la naissance de la « grève moderne « et plus généralement, la genèse des répertoires d’action contemporains, sont-elles le fait du seul monde ouvrier » Quelle place accorder notamment aux mondes ruraux » A cet égard, la question des conflits sociaux doit aussi être replacée dans une longue durée qui interroge en amont les mutations des sociétés industrielles, la reconfiguration de « l’économie morale » et, en aval, l’évolution des conflits dans les mondes populaires et leur extension à d’autres univers sociaux.
La deuxième perspective vise à interroger la diversité des pratiques du conflit. Si les organisations politiques et syndicales ont longtemps retenu l’attention, il convient de se pencher aussi sur la diversité des acteurs impliqués, à l’origine de pratiques quotidiennes plurielles qui caractérisent les conflits. On pourra examiner comment les acteurs se coordonnent pour rendre l’action efficace, comment l’on survit durant le conflit, comment l’on communique entre soi et avec l’extérieur « Comment l’on punit les « jaunes » et ceux qui rompent avec le groupe protestataire. De quelle façon la grève et le conflit redéfinissent-ils les rapports sociaux au sein de la communauté, de la ville, de l’usine » La question des rapports entre acteurs semble ici essentielle : rapports de genre ou de génération, relations entre groupes étrangers et nationaux, entre dominés et dominants etc.
La troisième dimension invite à questionner les grèves et les conflits sociaux à partir d’une réflexion sur les échelles d’analyse pertinentes, entre les approches globales, comparatistes et croisées. Il pourra s’agir d’interroger les transferts et échanges transnationaux autour d’un conflit singulier, la circulation des mots d’ordre, des soutiens, des acteurs, comme les vecteurs qui permettent l’internationalisation d’une lutte (les diverses internationales ou les médias par exemple). Mais il peut s’agir aussi de proposer des études comparées autour d’un type de pratique ou d’un groupe singulier par delà les frontières habituelles. Les propositions à visée historiographique ou méthodologique seront par ailleurs les bienvenues.
Enfin, la dernière perspective entend questionner l’après conflit. Il s’agit de réinterroger les logiques les plus visibles de sorties du conflit (échec et/ou victoire, rôle de l’Etat, violence répressive ou conciliation), mais aussi ses formes plus discrètes comme les processus de mise en récit, la construction de l’oubli par la suppression des traces, ou encore les enjeux mémoriels que soulèvent toute grève et toute mobilisation collective (comment réifier la geste conflictuelle ou enrichir le passé ?). L’après conflit invite de plus à questionner ses effets en terme de redéfinition des logiques d’action, de recomposition des normes et des discours. Le conflit, même dans son échec dramatique, inaugure t-il une aurore ou un crépuscule ?
Organisation
Maison de Sciences de L’Homme
International Association Strikes and Social Conflicts
Organisateurs
Serge Wolikow,
Jean’Marc Bourgeon,
Nélia Roulot,
Raquel Varela,
Sjaak van der Velden
Conditions de soumission
Calendrier
Soumissions de résumés : 10 décembre 2012
Notification d’acceptation : 15 janvier 2013
Programme préliminaire : 1 février 2013
Articles/communications à télécharger : jusqu’au 30 mars 2013
Programme définitif : 15 avril 2013
Le colloque se tiendra les 15, 16, 17 et 18 Mai 2013
La date limite d’envoi des articles complets est fixée au 30 mars 2013.
Aucun article ne sera accepté au-delà de cette date. Les articles ne devront pas dépasser 5000 mots (espaces inclus) ; en times new roman, taille 12, interligne 1,5.
Communications en anglais, français, espagnol, portugais et italien
Pré-inscriptions et contact
Informations diverses : Un dîner et une excursion seront organisés.
Tarifs
Auditeurs : 10 euros
Etudiants UB – UFC : gratuit
Communicants : Pris en charge par leur institution : 100 euros (inclus : repas du midi et pré-actes) ; À titre individuel : 50 euros (inclus : repas du midi et pré-actes)
Comité scientifique
Alvaro Bianchi Arquivo Edgard Leuenroth, UNICAMP (Campinas, Brazil)
Andreia Galv?o Arquivo Edgard Leuenroth, UNICAMP (Campinas, Brazil)
Anita Chan University of Technology, Sydney (Australia)
Asef Bayat University Urbana-Champaign (Illinois, USA)
Beverly Silver Johns Hopkins University (Baltimore, Maryland, USA)
Geert van Goethem AMSAB Institute of Social History, Ghent, Belgium
John Kelly Birkbeck College, University of London (United Kingdom)
Luca Baldissara Università di Pisa, Italia
Marcel van der Linden International Institute of Social History, Amsterdam, The Netherlands
Nicolás I?igo Carrera PIMSA (Argentina)
Serge Wolikow Maison des Sciences de l’Homme de Dijon
Raquel Varela Instituto de História Contemporânea (IHC), Universidade Nova de Lisboa
Sabyasachi Battacharya Former chairman, Indian Council of Historical Research
Sjaak van der Velden Chercheur indépendant, Rotterdam, The Netherlands
Stefan Berger Director of the Institute for Social Movements, Bochum, Germany
Xavier Domènech Centre d’Estudis sobre les Èpoques Franquista i Democràtica, Universitat Autònoma de Barcelona, Spain
Xavier Vigna Centre Georges Chevrier, Dijon
François Jarrige Centre Georges Chevrier, Dijon