De mère en fille Transmission et éducation féminine dans la littérature française et étrangère du XVIIe au XXIe siècle
Brest (25 juin 2025), avant le 1er mars 2025

Il existe un thème d’inspiration inépuisable pour les écrivains : leur relation avec leur mère. Ainsi Albert Cohen, qui n’a jamais pu se remettre de la mort de sa mère, écrit Le livre de ma mère, un hymne à l’amour maternel. À l’opposé, Hervé Bazin, dans Vipère au Poing, roman autobiographique, présente sa mère sous les traits de Folcoche, en patois « celle qui dévore ses petits ».  

Si les relations mère-fils semblent parfois conflictuelles, celles entre mères et filles, à travers les aspects et situations de miroir, de double et de mise en abyme, ne se montrent pas plus simples et se révèlent également une source de création littéraire pratiquement inépuisable. 

Colette offre une place de premier plan à sa mère dans sa trilogie de l’enfance (Sido – La maison de Claudine – La naissance du jour). Pourtant, dans la série des Claudine, elle fait le choix d’une héroïne orpheline de mère et vivant avec son père. Cette valse- hésitation révèle les relations plutôt compliquées entretenues par l’écrivaine avec sa propre mère, Sido. En effet, Colette accepte d’épouser Willy afin d’échapper à Sido. 

Pourtant, malgré ces tensions apparentes, Louis Aragon1 a insisté sur le fait que le langage de Colette, au cœur de son génie littéraire, venait de Sido. En effet, bien avant que son enfant franchisse pour la première fois le portail de l’école, la mère avait transmis son savoir à l’enfant. En tant que mère éducatrice, elle a joué un rôle prépondérant non seulement dans l’éducation de ses filles mais aussi dans la construction de Sidonie-Gabrielle en tant qu’adulte et femme de lettres.

Biographies, autobiographies, fictions, témoignages et correspondances : les rapports mère/fille ont de tout temps inspiré les femmes qui ont consacré leur vie à l’écriture. On découvre dans leurs œuvres des mères tendres, froides, envahissantes, nourricières, fortes ou infantiles, idéalisées ou caricaturées. Un modèle éducatif maternel et féminin qu’il a fallu suivre ou rejeter.

Corpus

Littérature française, francophone et étrangère

(la liste n’est pas plus exhaustive que les pistes de recherche qui viennent d’être suggérées) 

– Louisa May Alcott, Little Women, Washington, Roberts Brothers, 1868 (1ère traduction française Les quatre filles du docteur March de P.J Stahl, Paris, J.Hetzel, 1880).

– Maya Angelou, Letter to my Daughter, New York, Random House, 2009 (1ère traduction française Lettre à ma fille de Anne-Emmanuelle Robicquet, Montricher, Éditions Noir sur Blanc, 1987). Mom & Me & Mom, New York, Random House, 2013 (1ère  traduction française Lady B de Claire et Louise Chabalier, Paris, Bucher Chastel, 2014).

– Margaret Atwood, The Handmaid’s Tale, McClelland & Stewart, Toronto, 1985 (1ère traduction française La servante écarlate de Sylviane Rué, Paris, Robert Laffont, 1987).

– Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, La mère coupable, Paris, Maradan, 1792. Rééd. Paris, Flammarion, 1993.

– Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, Paris, Gallimard, 1958. Une mort très douce, Paris, Gallimard, 1964.

– Colette, La maison de Claudine, Paris, J. Ferenczi & Fils, 1922. Rééd. Paris, Le livre de poche, 1978. La naissance du jour, Paris, Flammarion, 1928. Rééd. Paris, Flammarion, 2023. Sido, Paris, Kra, 1929. Rééd. Paris, Le livre de poche, 1973.

– Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, Paris, Gallimard, 1950.

– Annie Ernaux, Une femme, Paris, Gallimard, 1988.

– Victor Hugo, Les Misérables, Paris, Albert Lacroix et Cie, 1862. Rééd. Paris, Pocket, 2019.

– Yasmina Khadra, Lettre à ma mère, 2020. Lu sur France Inter, le 2 avril, par Augustin Trapenard dans « Lettres d’intérieur ».

– Alix de Lamartine, Alphonse de Lamartine, Le manuscrit de ma mère , Paris, Hachette et Cie, 1860.

– Doris Lessing, Impertinent Daughters, New York, Granta, 1984 (1ère traduction française Filles impertinentes  de Philippe Giraudon, Paris, Flammarion, 2014).

– Marivaux, L’école des mères, Paris, Editeur Prault père, 1732. Rééd. Paris, Flammarion, 2015. La mère confidente, Paris, Editeur Prault fils, 1735. Rééd. Paris, Flammarion, 2015.

– Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678. Rééd. Paris, Belin Education, 2020.

– Margaret Mitchell, Gone with the wind, New York, Scribner, 1846 (1ère traduction française Autant en emporte le vent de Pierre-François Caillé, Paris, Gallimard, 1939).

– Toni Morrison, God Help The Child, Paris, Knopf, 2015 (1ère traduction française Délivrances de Christine Laferrière, Paris, Christian Bourgeois, 2015).

– Irène Némirovsky, « L’ennemie » in Les œuvres littéraires, n°85, Paris, Fayard, 1928. Rééd. Paris, Folio, 2021.

– Nuala O’Faolain, Are You Somebody? The Accidental Memoir of a Dublin Woman,  Dublin, New Island, 1996 (1ère traduction française de On s’est déjà vu quelque part ? Les mémoires accidentelles d’une femme de Dublin, de Julia Schmidt et Valérie Lermite, Paris, Sw poche, 2015).

– Joyce Carol Oates, Missing Mom, New York, Eccopress/ Harper Collins, 2005 (1ère traduction française de Mère disparue de Claude Séban, Paris, P.Rey, 2007).

– Jacqueline de Romilly, Jeanne, Paris, De Fallois, 2011.

– Marie-Paule Salonne,  « A l’école des papillons »  in L’union malouine et dinannaise, 1920. L’Âge de perle, Paris, Éditions du Tambourin, 1931.

– George Sand, Correspondance, Paris, Garnier, 1964-1991, 25 volumes.

Histoire de ma vie, Paris, V. Lecou, 1854-1855. Rééd. Paris, Flammarion, 2004.

– Nathalie Sarraute, Enfance, Paris, Gallimard, 1983.

– Madame de Sévigné, Correspondance, Paris, La Pléiade, 1973-1978, 3 tomes.

– Edith Wharton, The Mother’s recompense, New York, Appleton, 1925 (1ère traduction française de Le Bilan de Louis Gillet, Paris, Perrin et Cie, 1928).

– Virginia Woolf, Mrs Dalloway, Londres, Hogarth Press, 1925 (1ère traduction française de Mrs Dalloway de Simone David, Paris, Stock, 1929) Room of one’s own, Londres, Hogarth Press, 1929  (1ère traduction française de  Une chambre à soi de Clara Malraux, Paris, Denoël, 1951.

– Stefan Zweig, « Vierundzwanzig Stunden aus dem Leben einer Frau » in Verwirrung der Gefühle, Leipzig, Insel, 1927 (1ère traduction française de Vingt-quatre heures de la vie d’une femme de Alzir Hella et Bournac, Paris, Victor Attinger, 1929.


Comité scientifique :

Eric Francalanza
Agnès Cousson
Marianne Charrier-Vozel
Sophie Guermès
Hans Färnlöf 
Patricia Marzin-Janvier


Informations pratiques : 

Date de la journée d’étude : jeudi 25 juin 2025

Les communications doivent être envoyées avant le 1er mars aux adresses suivantes : 

camille.raguenes@etudiant.univ-brest.fr 

centre.correspondances@univ-brest.fr

Envoi des propositions de communication :

– Un titre

– Un résumé d’une quinzaine de lignes.

– Une brève présentation bio-bibliographique  

Langue de communication : français

Temps de parole : 20 mn pour chaque communication

Les actes de cette journée d’étude seront publiés.

Lieu de la manifestation :

Université de Bretagne Occidentale, Faculté des Lettres et Sciences humaines Victor Segalen, 20 rue Duquesne, 29200 Brest

Responsable : Camille Raguenes 

Contact : camille.raguenes@etudiant.univ-brest.fr