Sociologie de la broderie : qui brode quoi et pour qui ?
Le Puy-en-Velay

Extrêmement vaste et varié, le champ d’application de la broderie relève de domaines multiples, tant militaires que profanes ou religieux. Cette technique décorative, manuelle ou mécanique, participe à l’embellissement de vêtements, de pièces d’ameublement, de pièces de harnachements, de moyens de locomotion et de bien d’autres encore, pour un usage quotidien, festif ou cérémoniel. Si les aspects techniques « matériaux, points », ainsi que la description des objets brodés, ont donné lieu à de nombreuses publications, il n’en est pas de même des conditions sociales de leur réalisation. Ce sont ces questions bien spécifiques qui sont à l’ordre du jour des prochaines journées d’étude de l’AFET.
La pratique de cet art textile fait intervenir plusieurs types d’acteurs : commanditaires, concepteurs, réalisateurs, destinataires’ Il conviendra de distinguer le caractère professionnel ou privé des uns et des autres, de mettre l’accent sur leur formation, leur organisation, les relations entre les différentes catégories, leur évolution respective face aux transformations sociales, ainsi éventuellement que sur les influences subies sur le plan local ou international.
A titre d’exemples, on pourrait parler des professionnels organisés en ateliers hiérarchisés dont la formation requérait, sous l’Ancien Régime, de longues années d’apprentissage ; des particuliers brodant pour leur propre besoin ou plaisir, dans le cadre d’une économie domestique, telles les « dames de qualité » ; des pratiques de marins au long cours occupant leurs loisirs forcés ; des artistes utilisant cette technique comme moyen d’expression ; ou encore des communautés religieuses, masculines ou féminines, qui brodaient pour l’embellissement de leurs lieux de culte et leurs cérémonies, ou pour répondre à des commandes extérieures leur procurant des revenus.
Si les exemples donnés ici relèvent de l’histoire européenne des textiles, l’AFET souhaite toutefois que soit présenté un éventail aussi large que possible des pratiques qui règnent ou qui ont régné dans les différentes régions du monde.
Dans le cadre des Journées d’étude, l’AFET insiste pour que chaque communiquant développe une problématique clairement en rapport avec les limites du sujet décrites ci-dessus, de manière à rendre plus fructueux nos échanges.
Les propositions feront l’objet d’un texte de 10 à 15 lignes. Elles seront à envoyer par mail ou par courrier à Danièle Véron-Denise (coordonnées à la fin de l’appel) avant le 15 mai 2012.
Ces propositions seront examinées par le comité scientifique de ces Journées d’études, composé de :
Danièle Véron-Denise, conservateur honoraire des musées nationaux (château de Fontainebleau)
Jacqueline Jacqué, conservateur honoraire du Musée de l’impression sur Etoffes de Mulhouse
Françoise Cousin, ethnologue
Fanny Violet, artiste plasticienne du fil
L’organisation de ces Journées d’Etudes bénéficiera sur place de l’aide de Daniel et Josiane Fruman, donateurs de leur collection de broderies liturgiques présentées dans le Trésor rénové de la cathédrale du Puy-en-Velay. En outre, ils guideront une visite de la réserve où l’on pourra voir les œuvres brodées non exposées, et feront une présentation générale de leur collection.
Lieu : Le Puy-en-Velay (43000)
Date limite : mardi 15 mai 2012
Contact : Danièle Véron-Denise