Marie-Anne Barbier : Cornélie, mère des Gracques

Alicia C. MONTOYA et Volker SCHRODER (éd)

Toulouse, Société de Littératures Classiques (Collection de rééditions de textes du XVIIe siécle, no. 26), 2005, LXIV + 95 pages. ISBN 2-908-728-40-0


Edition présentée par Alicia C. Montoya
Texte établi et annoté par Volker Schröder

Créée à la Comédie-Française en 1703, Cornélie, mère des Gracques, deuxième tragédie de Marie-Anne Barbier, la femme dramaturge la plus importante du dernier tiers du règne de Louis XIV, est une pièce remarquable par la nouveauté de son sujet, car jamais auparavant la lutte des Gracques contre le Sénat romain n’avait été portée à la scène. En érigeant la célèbre mère des tribuns en héroïne éloquente qui dénonce l’iniquité des Grands et se bat pour les droits du peuple, Marie-Anne Barbier politise de façon audacieuse une des « femmes illustres » les plus exemplaires de l’Antiquité. Fidèle aux conventions du genre, ce drame politique et « cornélien » est en même temps une pathétique tragédie amoureuse, centrée sur un couple de jeunes amants ­ le fils de Cornélie et la fille du consul Opimius ­ que séparent le devoir familial et un destin impénétrable. Pour dramatiser et infléchir le récit de Plutarque (médiatisé en l’occurrence par un texte apocryphe de Saint-Réal), Marie-Anne Barbier n’hésite pas à « réécrire » certains chefs-d’uvre de Corneille et de Racine, nous entraînant ainsi dans un jeu d’échos caractéristique de la tragédie post-racinienne.

Le texte de Cornélie, mère des Gracques est ici accompagné d’une riche annotation historique et intertextuelle et précédé d’une introduction substantielle sur la vie et l’uvre de Marie-Anne Barbier. En appendice sont donnés une bibliographie ainsi qu’un choix de documents sur sa réception au XVIIIe siècle.

Commandes : s’adresser aux Editions Honoré Champion
3 rue Corneille, F-75006 Paris; www.honorechampion.com