Mourir au château (Xe-XXIe siècles)
Périgueux (25-27 septembre 2020), avant le 30 janvier 2020

L’Association des Rencontres d’archéologie et d’histoire en Périgord consacrera son colloque annuel, qui se tiendra comme chaque année depuis plus d’un quart de siècle à Périgueux, au thème Mourir au château. Ce choix impose d’envisager une typologie des trépas liée au cadre châtelain, capable d’évoluer dans la longue durée. Le château peut être le lieu de décès « ordinaires » mais aussi de morts violentes, précipitées, imprévues, accidentelles ou préméditées, voire d’assassinats (1) . Afin de limiter le nombre des exemples qui ont fait des châteaux d’ultimes refuges ou des repaires de violences intérieures ou extérieures, on pourrait retenir les endroits précis où se déroulent ces morts : cachots, douves et ponts-levis, cuisines, chambres, escaliers. Le cinéma serait une illustration parfaite de cette partie du prochain colloque, sans oublier l’archéologie…

Concernant l’« ars moriendi », tellement mis en valeur à la Renaissance, comment s’est opéré le passage de la mort héroïque sur le champ de bataille, à la manière de Bayard, à la mort seigneuriale à la manière de Brantôme, de Montaigne et de tant d’autres dont les exemples peuplent la littérature, des Mémoires aux romans ?

En amont de ce passage de la mort, seront à étudier les pratiques attachées aux testaments (témoins, notaires, moment et lieu), aux dernières volontés et aux successions : soit une partie juridique qui devrait intéresser des historiens du droit et qui traverse les siècles. Bien des exemples sont capables d’illustrer ce thème sans retenir exclusivement les seules exceptions d’héritiers déshérités ou de captations d’héritages par des intrus et, surtout, des intruses. Cette mort préparée suppose le choix d’un ordonnancement funéraire, au sein du château, avec l’accompagnement des familiers, des serviteurs, des domestiques, des tenanciers. Un rôle particulier est souvent dévolu aux pauvres, dans un cadre de charité et de piété, revivifiées par le concile de Trente.

En aval des décès châtelains, les cérémonies des enterrements et les pratiques d’inhumation au château (chapelle castrale) ou à proximité sont une occasion de réunions familiales, de rassemblements des gens du château et des paroissiens alentours. Les pratiques de conservation des corps, les techniques d’embaumement peuvent solliciter l’attention.

Au delà du cérémonial, il convient d’envisager l’édification de tombeaux, de nécropoles, de chapelle castrale, la rédaction d’épitaphes, la confection de stèles et autres monuments funéraires présents dans le château ou dans son parc pour perpétuer le souvenir des défunts. L’ancienneté des sépultures est un gage de celle des lignages. Plus généralement, on s’interrogera sur la périodisation du choix des lieux de sépulture : à l’inhumation dans la seigneurie-parc du château et sol de l’église paroissiale-, succèdent dans le cours du XIXe siècle la pratique d’un enclos séparé dans le cimetière communal (2) et l’urbanisation des sépultures dans les cimetières citadins (3) .

Les propositions de communications (environ 1500 signes), accompagnées d’une brève biobibliographie de l’auteur.e doivent être adressées au plus tard le 30 janvier 2020, par voie électronique, en format Word à Dominique Picco, secrétaire des Rencontres. : dominique.picco@u-bordeaux-montaigne.fr, et Juliette Glikman, secrétaire adjointe, juliette.glikman@orange.fr

Ou par voie postale à Dominique Picco, Université Bordeaux-Montaigne, UFR humanités, Département histoire, Campus universitaire, 33607 Pessac cedex.

1 Château « à la une » ! Évènements et fait divers, textes réunis par Anne-Marie Cocula et Michel Combet, Ausonius éditions, Scripta Mediaevalia, 16, Bordeaux, 2009.

2 Tombes d’autrefois, Lons-le-Saunier, Société d’émulation du Jura, 1997, 156 p. [catalogue des tombes anciennes du département du Jura].

3 Claude-Isabelle Brelot, « La réinvention du patriciat au XIXe siècle à travers nécrologies et tombes bisontines », dans Claude Petitfrère (dir.), Constructions, reproduction et représentation des Patriciats urbains de l’Antiquité au XIXe siècle, Tours, Presses de l’Université F. Rabelais, 1999, pp. 497-515 (n°64)