Les établissements de moniales cisterciennes dans l’arc nord méditerranéen (XIIe-XIVe siècle)
Montpellier

Les études sur le monachisme féminin en France au Moyen Âge apparaissent actuellement éparses, parfois datées et même en marge par rapport aux études sur le milieu monacal masculin. De plus, une approche historique semble privilégiée à l’histoire de l’art et à l’archéologie. Actuellement, les travaux du Centre Européen de Recherche sur les Congrégations et les Ordres Religieux (CERCOR), rattaché à l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne, comptent parmi les références majeures et les plus actualisées sur le sujet. Si les actes du deuxième colloque international du CERCOR, Les religieuses dans le cloître et dans le monde, datant de 1994, rassemblent diverses contributions axées principalement sur l’histoire, la récente journée d’études du 5 novembre 2013, ? Monachisme et espaces monastiques (Ve ? XIIe siècle). Regards croisés d’archéologie et d’histoire ?, suit néanmoins une démarche plus large et davantage pluridisciplinaire.

Le propos ici retenu se place dans la même lignée, mais souhaite s’attacher plus particulièrement aux établissements de moniales cisterciennes, en s’appuyant sur les données et les recherches en cours en Languedoc-Roussillon. Ce thème ne peut être abordé sans faire référence aux Cahiers de Fanjeaux. Les Cisterciens de Languedoc (XIIIe ? XIVe siècle), datant de 1986, dont un chapitre est consacré à la branche féminine de l’Ordre et au sein duquel les contributions doivent servir de base à une réflexion plus étendue.

L’implantation cistercienne en Languedoc méditerranéen et en Roussillon au Moyen Âge est, certes, moins dense que dans le Toulousain ou en Provence, mais elle est bien présente et apparaît homogène et équilibrée. Ce réseau, qui s’étend de l’embouchure du Rhône à la naissance des Pyrénées, se crée, dès le second quart du XIIe siècle, à partir de fondations ou d’affiliations d’établissements préexistants, érémitiques ou bénédictins, d’hommes ou de femmes. Des quatorze établissements attestés sur ce territoire « d’une durée de vie plus ou moins longue » huit sont occupés par des religieuses. La branche féminine est donc largement développée à l’intérieur de ce réseau, mais reste tout de même en retrait face à la puissance des grandes abbayes masculines que sont Fontfroide et Valmagne. Aujourd’hui, beaucoup de ces établissements féminins existent encore, mais sont oubliés, transformés, voire invisibles, contrairement à leurs pendants masculins qui sont mieux connus et encore en grande partie en élévation.

Cette rencontre sera l’occasion de faire un état de la question et d’apporter un renouvellement des connaissances en histoire, histoire de l’art, archéologie ou encore sur le plan liturgique. Si le Languedoc méditerranéen et le Roussillon constituent le socle géographique et historique de cette réflexion, un élargissement des questionnements est également envisagé vers les régions alentour (Toulousain, Provence et Catalogne), ainsi que, plus au Nord, en Normandie, où les récentes études ont largement contribué à un renouvellement des connaissances. La confrontation des données, entre autres relatives aux fondations, au maillage territorial et aux partis architecturaux des différentes abbayes de femmes considérées, permettra ainsi d’appréhender plus globalement la présence des moniales cisterciennes dans les zones méridionales entre le XIIe et le XIVe siècle.

Programme

9h00 : Accueil des participants

9h15 : Géraldine Mallet (Université Paul-Valéry Montpellier) : Ouverture de la journée d’études

9h45 : Alexis Grélois (Université de Rouen) : Les Cisterciens du Languedoc : un réseau ?

10h15 : Marion Alvergnat (Université Paul-Valéry Montpellier) : Les établissements de moniales cisterciennes dans les diocèses du Languedoc méditerranéen et du Roussillon

10h45 : Pause

11h00 : Sylvain Demarthe (UMR ARTeHIS Université de Dijon) : Pour une nouvelle approche de l’église abbatiale Sainte-Marie du Vignogoul (Pignan, Hérault)

11h30 : Discussion

11h45 – 14h00 : Déjeuner

14h00 : Vincent Challet (Université Paul-Valéry Montpellier) : Les moniales cisterciennes et la « religion civique » (titre provisoire)

14h30 : Emma Lia?o (Universitat Rovira i Virgili Tarragona) : Le monastère de Santa Mar?a de Vallbona

15h00 : Pause

15h15 : Gisèle Clément (Université Paul-Valéry Montpellier) : Musique et liturgie dans les établissements féminins de l’Ordre de Cîteaux (titre provisoire)

15h45 : Jean-Baptiste Vincent (UMR CRAHAM Université de Caen) : Et les femmes dans le monachisme cistercien ? Évaluation architecturale et organisationnelle des monastères féminins cisterciens en Normandie (XIIe – XIVe siècle)

16h15-16h45: Discussion

Organisation & contacts
Géraldine Mallet : geraldine.mallet@univ-montp3.fr ;
Marion Alvergnat : alvergnat.marion@hotmail.fr ;
Sylvain Demarthe : sylvain.demarthe9@gmail.com

Lieu
Université Paul-Valéry Montpellier
Site Saint-Charles, rue du Professeur Henri Serre
Tramway Ligne 1, arrêt Place Albert 1er
Salle 004