Femmes des Lumières et de l’ombre : un premier féminisme (1774 ? 1830)
Orl?ans (24-26 mars)

Colloque organisé par l’association MIX-CITÉ avec le soutien du Conseil régional de la région Centre, de la Délégation régionale aux Droits des Femmes et à l’Égalité, et de la ville d’Orléans sous la Présidence d’honneur de Geneviève FRAISSE.
Dates : 24, 25 et 26 mars 2011 de 9h.45 à 12h.30 et de 14h.30 à 18h.
Lieux : Médiathèque place Gambetta à Orléans les 24 et 25, Conseil régional rue Saint Pierre Lentin le 26
Jeudi 24 mars :
matin :
MARTINE REID (Lille III) Quelques réflexions critiques à propos des ‘femmes des Lumières’
JEAN FRANÇOIS BONNOT (Grenoble) Une voyageuse des lumières et une ethnologue avant la lettre : Lady Mary Montagu (1689-1762) à la découverte de nouveaux climats et de nouvelles moeurs
SYLVIE FREYERMUTH (Luxembourg) Isabelle de Bourbon-Parme, petite-fille de Louis XV, lettres à sa belle-soeur
ELENA GRETCHANAÏA (Orléans) La réception des romans de femmes français en Russie (fin du XVIIIe ? début du XIXe siècle)
Après-midi :
ARBI DHIFAOUI (Kairouan) Le péritexte des romans de femmes « fin XVIII? début XIX ».
DORA LÉONTARIDOU (Athènes) Oeuvres littéraires, thèmes féminins écrits par des femmes écrivains.
BÉNÉDICTE PESLIER (Paris III) Laïcité et modernité de l’éducation féminine dans les Conversations d’Emilie, de Louise-Florence Tardieu d’Esclavelles, marquise d’Epinay
CÉCILE CHARPENTIER (Poitiers) Claire de Duras et ses trois romans (1821-1823) Edouard, Ourika et Olivier ou le secret
KUNA MVOGO MACHINAL (Bordeaux) Poncif amoureux et image de la femme, chez Hortense Allard, approche sociolinguistique .
Vendredi 25 mars
matin :
MARIANNE CHARRIER VOZEL (Rennes I, CNRS) Du désir de plaire à l’expression de soi : Mmes Benoist, de Souza, Cottin, de Krüdener et de Stael.
NICOLE CADÈNE (UMR Telemme, Aix-en-Provence ) Elise Voïart, une femme de lettres romantique, de la lumière à l’ombre
KAREN DE BRUIN (Rhode island, USA) Corinne est morte, vive Corinne : Germaine de Staël et ses émulatrices
STÉPHANIE MICHINEAU (Maine) Mme de Staël et George Sand : une femme à la Lumière de l’autre
Après-midi :
CATHERINE DUBEAU (Waterloo, Canada) Suzanne Necker : être femme, entre mémoire et invention de soi
VALÉRIE MAFFRE (Montpellier) Cercles et limites dans le roman Millenium Hall de Sarah Scott
DANIEL S. LARANGÉ (McGill, Montréal et ?bo Akademi, Turku) Les visions du monde de Mme de Krüdener : féminisme et piétisme d’une vie littéraire
NICOLE PELLEGRIN (CNRS-ENS Paris) Femmes rieuses dans les ruines. Une autre vision du passé au tournant du XVIIIe siècle ?
EMNA EL MECHAT (Tunis) Mlle Lhéritier : une voix de la modernité, une voie vers la modernité
Samedi 26 mars, matin :
ISABELLE BROUARD ARENDS (Rennes II) A l’ombre du discours éducatif rousseauiste : l’apport des femmes aux réflexions et pratiques éducatives des Lumières.
FRÉDÉRIC GAËL THEURIAU(Tours) Femmes du peuple, femmes de lettres
FREDÉRIC GAND (Dijon) Mme du Deffand, naissance d’une femme moderne
OLIVIER BLANC (Paris) Olympe de Gouges et l’engagement politique des femmes pendant la Révolution
Après-midi :
NICOLE VAILLANT (Nice) La révolution française et les femmes : Olympe de Gouges et Marie-Jeanne Roland.
SYLVIE MARCHENOIR (Dijon) Ecrivaines sur trois générations : les femmes de la famille La Roche – Brentano au temps de Goethe.
MAGALI FOURGNAUD (Bordeaux) De la guerre des sexes à la quête de l’harmonie universelle chez Fanny de Beauharnais.
LÉOPOLD BOYER (Aix-en-Provence) Le roman épistolaire selon Mlle Fontette de Sommery, ou la fiction en filigrane.
VÉRONIQUE GALLIOT RATEAU (Orléans) Émancipation des peintres à la fin du XVIII? siècle : oeuvres picturales du musée des Beaux-arts d’Orléans.
Comité scientifique :
Sylvie FREYERMUTH Professeure des universités, Université de Luxembourg
Jean François BONNOT, Professeur des universités émérite, université de Franche Comté
Stéphanie MICHINEAU, Université du Maine,
Jean LE GUENNEC, Université de Limoges
Contact : François LE GUENNEC fleguennec@gmail.com
Responsable : ASSOCIATION MIX-CITÉ
Adresse : 262, rue du Faubourg Bannier45400 FLEURY LES AUBRAIS

Femmes des Lumières et de l’Ombre, un premier féminisme (1774-1830)
Orl?ans (25 mars 2011)

L’Union Régionale des CIDFF de la région Centre organise à Orléans le vendredi 25 mars 2011, une journée d’études interdisciplinaire consacrée aux Femmes à la charnière entre l’Ancien et le Nouveau régime (1774-1830).
Comment ces femmes agissaient sur les esprits, comment elles voyaient le monde en train de changer, comment elles l’écrivaient, comment étaient perçues leurs différentes activités, voilà l’objet de cette journée d’études. Nous voudrions, sans rien retirer à la célébrité de quelques unes, faire connaître les autres, parfois indifférentes à la gloire mais souvent muselées par les normes et les habitudes de pensée.
Le XVIIIème siècle a vu croître l’importance des femmes dans la vie intellectuelle et artistique, où elles sont, grâce à leurs salons, les égales des « Philosophes « . ? Lumières ?, comme ? Aufklärung » est d’ailleurs un nom féminin ; les manuels continuent pourtant de citer deux femmes pour le siècle » dans le meilleur des cas. Toutes ne publient pas, mais toutes écrivent. Toutes contribuent au mouvement des idées et à l’effervescence intellectuelle. Les caractéristiques se dessinent d’une littérature féminine, ouverte à l’Autre, capable de compassion et d’empathie. Elles choisissent de préférence les mémoires, le domaine éducatif, le domaine social, mais préfèrent illustrer leurs thèses par la fiction plutôt que par des traités ; le roman, bref ou long, garde leur faveur comme au siècle précédent. Elles adoptent le roman épistolaire. Elles créeront le romantisme social.
Cependant, elles hésitent à publier, et ce sont parfois des hommes qui exploitent leurs sujets. Stendhal en est un exemple parmi d’autres. La Terreur ne les épargne pas plus qu’elle ne fait les hommes ; Olympe de Gouges et Manon Phlipon (Mme Roland) sont les plus connues de leurs martyrs. Mais c’est l’Empire qui portera un coup fatal à l’émancipation des femmes, avec le code Napoléon. Leur véritable avènement littéraire et philosophique en sera retardé d’un bon siècle. Les opposantes au pouvoir comme Germaine de Staël ou Belle de Charrière n’en sont que plus dignes d’admiration, ouvrant au « deuxième sexe » le champ politique.
La situation politique et sociale, mutatis mutandis, n’est pas sans présenter des ressemblances avec la nôtre, ce qui rend ces études d’autant plus intéressantes : crise alimentaire, violence, mouvance de l’Europe, droit des minorités, terrorisme, tentation de l’extrême-droite, mythe du chef providentiel…
Les noms de ces femmes sont parfois illustres, parfois obscurs : Claire, duchesse de Duras est aujourd’hui publiée dans la collection folio; il est plus rare de voir en librairie les contes de Mme de Genlis (Félicité) ou les écrits de Barbe Juliane de Krüdener. Ce sont pourtant elles qui ont préfiguré la littérature contemporaine, dans laquelle la parité n’est plus discutée.
Les communications dureront au plus vingt-cinq minutes, et seront suivies d’un bref échange avec le public. Les actes paraîtront à la rentrée 2011 et seront distribués par les soins des éditions Vaillant.
Pour participer à cette journée d’études, prendre contact avant le 1er octobre 2010, en envoyant un sommaire de quinze lignes maximum à
François LE GUENNEC
fleguennec@gmail.com
02.38.43.45.10.