Enfanter : Discours, pratiques et représentations de l’accouchement dans la France d’Ancien Régime
Paris (31 janv. - 1er fev. 2014)

SIEFAR
Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime


Enfanter : Discours, pratiques et représentations de l’accouchement dans la France d’Ancien Régime
Colloque international
31 janvier ? 1er février 2014
Paris, Reid Hall, 4 rue de Chevreuse, 75006 Paris
Comité organisateur
Laetitia Dion (U. Lyon 2/Siefar) Adeline Gargam (U. Brest/Siefar) Nathalie Grande (U. Nantes/Siefar) Marie-Elisabeth Henneau (U. Liège/Siefar)
Ce colloque est organisé grâce au soutien de :
Femme Enseignement Recherche Université de LièGe
Laboratoire L’AMO de l’Université de Nantes
Université Columbia à Paris
Reid Hall
L’accouchement fut, pendant de nombreux siècles, un art du ressort des femmes. Du Moyen Âge jusqu’au Grand Siècle, les femmes ont exercé leur monopole sur la pratique des accouchements en ville comme à la campagne. Mais dès le XVIIe siècle, la médicalisation de la science obstétricale a opéré un bouleversement des rôles et induit, à la fin du XVIIIe siècle, une inversion faisant de ce territoire gynocentré un territoire désormais androcentré.
Jusqu’à aujourd’hui, la question de l’accouchement a principalement été envisagée d’un point de vue historique, anthropologique et sociologique, à travers les croyances, les rites, les pratiques, le vécu, la souffrance, ainsi qu’à travers les mutations survenues dans l’Europe moderne. L’objectif du colloque est d’envisager l’accouchement du point de vue du « genre ». Il s’agit de déterminer s’il a existé en France une science obstétricale féminine et masculine et d’en définir les caractéristiques sexuées à la lumière des textes et de l’iconographie. Il importe notamment d’explorer, dans une perspective comparatiste, les pratiques, les théories et les pédagogies mis en place par les sages-femmes, par les chirurgiens accoucheurs et par les autorités religieuses. Par cette approche novatrice, le colloque permettra de rassembler des informations nouvelles et d’ouvrir des perspectives d’étude encore peu explorées.
PROGRAMME
Vendredi 31 janvier 2014
9h30 Accueil des participants
L’ART D’ÊTRE SAGE-FEMME
Présidence : Jacques Gélis (Université Paris VIII)
10h Julie Pilorget (Université Paris IV? Sorbonne) « Comment meraleresse se doit contenir en ladite science ». Pratiques et représentations des sages-femmes à la fin du Moyen Âge : l’exemple d’Amiens
10h30 Valérie Worth (Trinity College ? Université d’Oxford, UK) Qui assistait à un accouchement normal ou difficile entre 1570 et 1640 ?
11h Discussion & pause
11h30 Adeline Gargam (Université de Brest) Un nouveau critère d’évaluation du « « genre » » en obstétrique : les opuscules d’accouchement écrits par les femmes aux XVIIe et XVIIIe s.
12h Lucia Aschauer (Universität Bochum ? Ruhr, Allemagne) L’Observation obstétricale : théâtre des conflits entre acteurs, pratiques et discours de l’accouchement à la fin du XVIIIe s.
12h30 Discussion
13h Déjeuner
LES ACCOUCHEMENTS PROBLÉMATIQUES – LES SAGES-FEMMES ET LA JUSTICE
Présidence : Éliane Viennot (Université de Saint-Étienne)
15h Laura Tatoueix (Université de Rouen) L’Avortement dans le discours médical aux XVIe et XVIIe s. : entre prescription, condamnation et tabou
15h30 Géraldine Ther (Université Toulouse 2 Le Mirail) La Représentation des sages-femmes dans les factums de la fin de l’Ancien Régime
16h Sylvie Perrier (Université d’Ottawa, Canada) La Surveillance du ventre. Les sages-femmes expertes des grossesses cachées ou simulées
16h30 Discussion & pause
L’EXEMPLE D’UNE SAGE-FEMME CÉLÈBRE : LOUISE BOURGEOIS
Présidence: Marie-Elisabeth Henneau (Université de Liège, Belgique)
17h Ophélie Chavaroche (Cornell University, Ithaca) Toucher le corps des femmes au XVIIe s.: les écrits médicaux de Louise Bourgeois Boursier
17h30 Alison Klairmont (University of California, Berkeley) Le Savoir obstétrique, la pratique, et le genre : Bourgeois et Guillemeau
18h Stéphanie O?Hara (University of Massachusetts, Dartmouth)
La Représentation de Louise Bourgeois dans une traduction anglaise du XVIIe s. : l’histoire de l’obstétrique, la traduction, et le genre
18h30 Discussion
Samedi 1er février 2014
REPRÉSENTATIONS LITTÉRAIRES DU XVIe AU XVIIIE S.
Présidence : Nathalie Grande (Université de Nantes)
9h30 Jennifer Ruimi (Université Paris 3, Sorbonne nouvelle) Filles grosses d’enfant : de la peur au rire
10h Isabelle Brouard-Arends (Université Rennes 2) Corps et c’ur maternels en détresse, corps et c’ur maternels émerveillés: évolution des représentations de la maternité dans le discours littéraire des Lumières
10h30 Vincent Jolivet (Université Paris IV- Sorbonne) Accouchements libertins : Sade et la femme enceinte
11h Discussion
11h30 Déjeuner
ICONOGRAPHIE DU XVIE AU XVIIIE S.
Présidence : Danielle Haase-Dubosc (Université Columbia, Paris)
13h30 Emmanuelle Berthiaud (Université de Picardie Jules Vernes, Amiens)
« Soulever le voile derrière lequel la nature se cache ». Les images médicales de la grossesse (XVIe – fin XVIIIe s.) : quels savoirs masculins et féminins ?
14h Sylvène Renoud (Université de Nantes) Le corps de la femme accouchante : représentations et transmission des savoirs
14h30 Marion d’Amato (Université Toulouse 2 le Mirail) La représentation de la femme enceinte et de la parturiente : quand les domaines artistiques et médicaux modèlent le corps féminin
15h Discussion & pause
16h Assemblée générale de la SIEFAR suivie du verre de l’amitié

Enfanter : discours, pratiques et représentations de l’accouchement dans la France d’Ancien Régime
Paris (31 janv.-1er fev. 2014)

Organisation :
Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR)
En partenariat avec :
? Université Columbia à Paris
? Reid Hall- Université de Liège
? FER ULg- Université de Nantes
? L’AMO
Dates : 31 janvier ? 1er février 2014
Lieu : Paris, Reid Hall, rue de Chevreuse, 75006 Paris
Comité organisateur
? Laetitia Dion (U. Lyon 2/Siefar)
? Adeline Gargam (U. Brest/Siefar)
? Nathalie Grande (U. Nantes/Siefar)
? Marie-Elisabeth Henneau (U. Liège/Siefar)
Les propositions sont à envoyer pour le 30 juin 2013 aux quatre adresses suivantes :
Appel à communication
L’accouchement fut, pendant de nombreux siècles, un art du ressort des femmes. Du Moyen Âge jusqu’au Grand Siècle, les femmes ont exercé leur monopole sur la pratique des accouchements en ville comme à la campagne. Mais dès le XVIIe siècle, la médicalisation de la science obstétricale a opéré un bouleversement des rôles et induit, à la fin du XVIIIe siècle, une inversion faisant de ce territoire gynocentré un territoire désormais androcentré. Cette histoire de la mise au monde passionne depuis plusieurs décennies des historiens, comme Mireille Laget (Naissances : l’accouchement avant l’âge de la clinique, Paris, Le Seuil, 1982) et Jacques Gélis (L’arbre et le fruit, la naissance dans l’Occident moderne, XVIe-XIXe siècles, Paris, Fayard, 1984 ; La sage-femme ou le médecin, Paris, Fayard, 1988). Jusqu’à aujourd’hui, cette question de l’accouchement a principalement été envisagée d’un point de vue historique, anthropologique et sociologique, à travers les croyances, les rites, les pratiques, le vécu, la souffrance, ainsi qu’à travers les mutations survenues dans l’Europe moderne.
L’objectif de ce colloque est de traiter la question selon une nouvelle approche en envisageant l’accouchement du point de vue du « genre ». Il s’agit de déterminer s’il a existé en France une science obstétricale féminine et masculine et d’en définir les caractéristiques sexuées à la lumière des textes et de l’iconographie, notamment en explorant dans une perspective comparatiste les pratiques, les théories et les pédagogies mis en place par les sages-femmes, par les chirurgiens accoucheurs et par les autorités religieuses. Trois axes de réflexion peuvent être envisagés :
1. L’accouchement en tant qu’acte médical (perspective scientifique)
Il s’agit de confronter et de comparer les pratiques obstétricales des sages-femmes et des chirurgiens accoucheurs, d’en explorer les caractéristiques et les spécificités, d’en observer les éventuelles similitudes et différences pour chercher à déterminer s’il existait un art obstétrical typiquement féminin. À travers cette confrontation, on tentera de mettre en lumière l’apport des femmes à l’obstétrique. Dans cette perspective, on pourra s’intéresser aux :
a. Pratiques médicales de l’accouchement (rituels et gestes obstétricaux en usage, objets et instruments, préventions chirurgicales et sanitaires’)
b. Discours médicaux, traités et manuels d’obstétrique : les techniques et les pratiques médicales, l’instrumentation et la médecine de l’accouchement (pharmacopée en usage pour les maladies puerpérales).
c. Représentations littéraires et iconographiques de l’accouchement
2. La femme enceinte et la parturiente (perspective pédagogique)
On s’intéressera à la pédagogie de l’accouchement auprès de la femme enceinte et de la parturiente. On pourra confronter les pédagogies obstétricales et voir s’il existait, ou non, une pédagogie sexuellement différenciée à l’égard de la femme enceinte et de la parturiente.
a. Pédagogie destinée aux femmes enceintes en vue de la préparation à l’accouchement.
– Manuels et traités sur l’art des accouchements : typologie, contenu, destinataires ?
– Méthodes, matériels et supports pédagogiques
b. Discours religieux à propos de et destinés aux femmes enceintes et accouchées
c. Représentations littéraires et iconographiques de la femme enceinte et de l’accouchée
3. Les maîtresses de l’art (perspective polémique)
Il s’agit de présenter quelques parcours exemplaires de l’art d’être sages-femmes, de leur formation et de leur « carrière », de leur difficile co-existence avec les représentants masculins de la science, d’interroger les discours qui leur sont adressés par les autorités (de la société, de la science ou de la religion) et les représentations diverses qu’elles ont pu susciter.
a. Représentations des maîtresses de l’art
– à travers les trajectoires de praticiennes méconnues ou laissées pour compte – sages-femmes de charité, sages-femmes libérales ou pensionnées et sages-femmes de prison – qui ont pratiqué l’accouchement en milieu urbain, campagnard et carcéral.
– à travers les représentations littéraires et iconographiques
b. Débats à propos du partage de la science obstétricale : les conflits d’intérêts entre médecins, chirurgiens et sages-femmes
c. Discours religieux (catholiques et protestants) destinés aux sages-femmes (avortement et contraception, baptême sous condition’).

Enfanter : discours, pratiques et représentations de l’accouchement dans la France d’Ancien Régime
Paris (31 janv.-1er fev. 2014)

Organisation :
Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR)
En partenariat avec :
? Université Columbia à Paris
? Reid Hall- Université de Liège
? FER ULg- Université de Nantes
? L’AMO
Dates : 31 janvier ? 1er février 2014
Lieu : Paris, Reid Hall, rue de Chevreuse, 75006 Paris
Comité organisateur
? Laetitia Dion (U. Lyon 2/Siefar)
? Adeline Gargam (U. Brest/Siefar)
? Nathalie Grande (U. Nantes/Siefar)
? Marie-Elisabeth Henneau (U. Liège/Siefar)
Les propositions sont à envoyer pour le 30 juin 2013 aux quatre adresses suivantes :
Appel à communication
L’accouchement fut, pendant de nombreux siècles, un art du ressort des femmes. Du Moyen Âge jusqu’au Grand Siècle, les femmes ont exercé leur monopole sur la pratique des accouchements en ville comme à la campagne. Mais dès le XVIIe siècle, la médicalisation de la science obstétricale a opéré un bouleversement des rôles et induit, à la fin du XVIIIe siècle, une inversion faisant de ce territoire gynocentré un territoire désormais androcentré. Cette histoire de la mise au monde passionne depuis plusieurs décennies des historiens, comme Mireille Laget (Naissances : l’accouchement avant l’âge de la clinique, Paris, Le Seuil, 1982) et Jacques Gélis (L’arbre et le fruit, la naissance dans l’Occident moderne, XVIe-XIXe siècles, Paris, Fayard, 1984 ; La sage-femme ou le médecin, Paris, Fayard, 1988). Jusqu’à aujourd’hui, cette question de l’accouchement a principalement été envisagée d’un point de vue historique, anthropologique et sociologique, à travers les croyances, les rites, les pratiques, le vécu, la souffrance, ainsi qu’à travers les mutations survenues dans l’Europe moderne.
L’objectif de ce colloque est de traiter la question selon une nouvelle approche en envisageant l’accouchement du point de vue du « genre ». Il s’agit de déterminer s’il a existé en France une science obstétricale féminine et masculine et d’en définir les caractéristiques sexuées à la lumière des textes et de l’iconographie, notamment en explorant dans une perspective comparatiste les pratiques, les théories et les pédagogies mis en place par les sages-femmes, par les chirurgiens accoucheurs et par les autorités religieuses. Trois axes de réflexion peuvent être envisagés :
1. L’accouchement en tant qu’acte médical (perspective scientifique)
Il s’agit de confronter et de comparer les pratiques obstétricales des sages-femmes et des chirurgiens accoucheurs, d’en explorer les caractéristiques et les spécificités, d’en observer les éventuelles similitudes et différences pour chercher à déterminer s’il existait un art obstétrical typiquement féminin. À travers cette confrontation, on tentera de mettre en lumière l’apport des femmes à l’obstétrique. Dans cette perspective, on pourra s’intéresser aux :
a. Pratiques médicales de l’accouchement (rituels et gestes obstétricaux en usage, objets et instruments, préventions chirurgicales et sanitaires’)
b. Discours médicaux, traités et manuels d’obstétrique : les techniques et les pratiques médicales, l’instrumentation et la médecine de l’accouchement (pharmacopée en usage pour les maladies puerpérales).
c. Représentations littéraires et iconographiques de l’accouchement
2. La femme enceinte et la parturiente (perspective pédagogique)
On s’intéressera à la pédagogie de l’accouchement auprès de la femme enceinte et de la parturiente. On pourra confronter les pédagogies obstétricales et voir s’il existait, ou non, une pédagogie sexuellement différenciée à l’égard de la femme enceinte et de la parturiente.
a. Pédagogie destinée aux femmes enceintes en vue de la préparation à l’accouchement.
– Manuels et traités sur l’art des accouchements : typologie, contenu, destinataires ?
– Méthodes, matériels et supports pédagogiques
b. Discours religieux à propos de et destinés aux femmes enceintes et accouchées
c. Représentations littéraires et iconographiques de la femme enceinte et de l’accouchée
3. Les maîtresses de l’art (perspective polémique)
Il s’agit de présenter quelques parcours exemplaires de l’art d’être sages-femmes, de leur formation et de leur « carrière », de leur difficile co-existence avec les représentants masculins de la science, d’interroger les discours qui leur sont adressés par les autorités (de la société, de la science ou de la religion) et les représentations diverses qu’elles ont pu susciter.
a. Représentations des maîtresses de l’art
– à travers les trajectoires de praticiennes méconnues ou laissées pour compte – sages-femmes de charité, sages-femmes libérales ou pensionnées et sages-femmes de prison – qui ont pratiqué l’accouchement en milieu urbain, campagnard et carcéral.
– à travers les représentations littéraires et iconographiques
b. Débats à propos du partage de la science obstétricale : les conflits d’intérêts entre médecins, chirurgiens et sages-femmes
c. Discours religieux (catholiques et protestants) destinés aux sages-femmes (avortement et contraception, baptême sous condition’).