Editrices d’un nouveau projet de livre : ‘Rethinking Mobility in Francophone Women’s Writing’, nous sommes à la recherche des propositions de contribution pour cette oeuvre. Notre but principal dans cette collection est d’interroger les tropes et la terminologie employés dans le discours littéraire autour de la mobilité transnationale ; à savoir la migration, l’exil, l’expatriation et le voyage. Nous mettons l’accent sur les expériences des femmes et les réflexions féminines sur le déplacement dans la littérature Francophone. Pour plus d’informations sur l’étendue et les objectifs de ce livre, référez-vous à l’abstrait ci-dessous.
Veuillez envoyer les propositions avec titre, abstrait et biographie (en Français ou en Anglais) à l’adresse suivante : rethinkingmobility@gmail.com avant le 15 janvier 2013. Nous vous demanderons de fournir le chapitre terminé (de 6 à 8000 mots) avant le 31 juillet 2013 afin de viser une publication en 2014. Nous nous intéressons tout particulièrement aux propositions sur la mobilité des femmes depuis, entre ou vers l’Asie, l’Amérique du Nord, les Antilles et la France.
Pour plus d’informations n’hésitez pas de contacter Kate ou Isabel à rethinkingmobility@gmail.com.
Comment conceptualiser le voyage ? Cette question nous place au coeur même de la littérature Francophone. Du fait de l’expansion coloniale, de l’immigration économique de masse, et des voyages multiples qui en résultent, la littérature francophone est pétrie de transnational et de transculturel. En ces temps de mobilité internationale accrue, il est urgent de réexaminer la terminologie employée dans les discours sur le déplacement transnational, et de reconsidérer son impact profond sur les perceptions de l’altérité culturelle. Les voyageurs, les expatriés, les migrants et les exilés sont perçus de façons différentes, tant par les représentants de la culture d’accueil que par ceux de la culture d’origine. Pourtant, les migrants ne correspondent que rarement à cette perception qu’on a d’eux : les catégories de mouvement se recoupent et demeurent difficiles à définir. Quand on parle d’exil, de migration, d’expatriation et de voyage, dans quelle mesure s’agit-il de catégories distinctes et discrètes « Un départ « volontaire » ou « forcé » peut-il déterminer la nature même du déplacement ? Le départ relève-t-il de motivations économiques, politiques ou personnelles, ou du statut socio-économique dans le lieu d’arrivée »
La catégorisation des déplacements transnationaux se complique encore davantage si l’on prend en compte les problématiques du genre. Le topos qui associe les femmes à un lieu fixe, conférant une féminité symbolique aux visions du pays et du chez soi, mettant en rapport langage et maternité, se rompt sous l’effet de la mobilité féminine transnationale. Les femmes migrantes « ne sont pas à leur place » non seulement en tant qu’étrangères mais aussi en tant que femmes, et mettent les structures sociales à l’épreuve. Les femmes ne sont, malgré l’évidence, que rarement considérées comme symboles de la mobilité transnationale. Que faire alors de ces catégories quand on les considère du point de vue de la mobilité féminine « Comment la mobilité féminine nous contraint-elle à réviser nos présuppositions s’agissant des exilés, des migrants, des expatriés et des voyageurs »
Cet ouvrage remet en question notre nomenclature de la mobilité, à travers l’étude d’écrits de femmes francophones qui ont vécu ou pensé ces différents types de mouvements transnationaux. En envisageant les similarités et les recoupements qui unissent exilés, migrants, expatriés et voyageurs, le recueil veut mettre à l’épreuve l’utilité, la pertinence, et la capacité de cette terminologie à conceptualiser la complexité de la mobilité transnationale.