Colette H. WINN (éd.)
Série « Education féminine de la Renaissance à l’âge classique », 68, Paris, Champion, 2003, 1 vol., 224 p., 22 euros.
Texte établi, commenté et annoté par Colette H. Winn
Marguerite de Cambis appartenait à une illustre famille florentine qui vint s’établir à Avignon en 1448. Il nous reste d’elle une traduction du toscan en français de l’Epistola consolatoria di messer Giovanni Boccaccio (lre impr. 1487), publiée en 1556 par les soins du libraire lyonnais Guillaume Rouillé. Cette traduction, réalisée à partir d’une édition florentine, témoigne de sa parfaite maîtrise du français et de l’italien et de sa familiarité avec les pratiques du temps et les diverses théories de la traduction.
Document de toute première importance pour l’histoire de la langue au XVIe siècle, la traduction de Marguerite de Cambis illustre le rôle important joué par les femmes de la Renaissance dans la promotion des langues vernaculaires, dans le grand mouvement d’intérêt pour la littérature italienne en langue vulgaire qui s’amorce à l’époque des guerres d’Italie, et dans la diffusion en France des oeuvres d’écrivains majeurs du Trecento.
Agrémentée d’illustrations, cette édition comprend une introduction substantielle documentant les origines lointaines de la famille de Cambis, une étude du milieu historico-culturel dans lequel cette traduction vit le jour, une analyse de la méthode adoptée par la traductrice à la lumière des théories et des pratiques de l’époque, la traduction française annotée avec l’original toscan en regard, un glossaire, un index des noms, une bibliographie sélective et un répertoire des traductrices du XVIe et du premier XVIIe siècle.
Colette H. Winn est professeure de langue et de littérature française à l’Université Washington à Saint-Louis. Elle se spécialise dans la littérature féminine du XVIe et du XVIIe siècle.