Henriette GOLDWYN (éd.)
Paris, Mercure de France col. « Le Temps retrouvé », nov. 2005, 432 pages, 20,50 euros, ISBN 271522480X
Rédigés et publiés de 1703 à 1710, ces Mémoires qui s’apparentent à une autobiographie romanesque constituent un témoignage rare : celui d’une protestante française contrainte à l’exil en Hollande après la révocation de l’édit de Nantes. À la différence des grands mémorialistes de son temps, Madame Du Noyer est une anonyme, dont la grande Histoire a bouleversé l’existence. Douée d’un véritable talent de feuilletoniste, elle écrit pour survivre, racontant avec force détails les épisodes d’une vie tumultueuse, sans manquer d’évoquer le malheur de la communauté calviniste persécutée par Louis XIV. Jamais réédité depuis sa parution, ce récit des aventures d’une femme libre, sans doute la première journaliste française de la fin du XVIIe siècle, est aussi une critique violente de la politique de Louis XIV. Description minutieuse de la vie quotidienne en Europe et de la diaspora protestante en Hollande, ce texte tend également à démythifier certains grands héros du protestantisme