La tragédie française et le féminin entre 1537 et 1583
Travaux d’Humanisme et Renaissance
Paris, Droz, octobre 2021, 592 p., 45 €, ISBN 978-2-600-06282-4
Voici comment, dans un prologue adressé au Roi, Étienne Jodelle définit la pièce qui est sur le point d’être jouée devant lui : […] C’est une Tragedie. Qui d’une voix et plaintive et hardie Te represente un Romain Marc Antoine Et Cléopatre Egyptienne Roine […]. Si la voix de la tragédie est « et plaintive et hardie », la critique moderne a essentiellement retenu le premier adjectif, jusqu’à en faire un point majeur de la définition du genre au XVIe siècle. Que faire alors de la seconde épithète avancée par Jodelle ? Le dramaturge définit ici la voix de sa tragédie, mais il s’agit également pour lui d’y associer la voix de son héroïne, Cléopâtre, dont la hardiesse est célébrée dans la pièce. Nina Hugot examine l’ensemble des pièces tragiques imprimées entre 1537 et 1583 et souligne l’importance des deux versants de cette caractérisation de la tragédie et de son héroïne dans la constitution de l’esthétique du genre au XVIe siècle.
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