Paris, Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque », 2022, 144 p., 8€, EAN : 9782228931168
Contemporaine d’Olympe de Gouges, invisibilisée par son mari et restée dans l’ombre des trois penseurs auxquels elle eut affaire : Montesquieu, Rousseau et Voltaire, Louise Dupin (1706-1799) tenait pourtant, à Paris, l’un des plus fameux salons littéraires et philosophiques de son époque. Elle dénonçait les violences faites aux femmes, militait pour l’égalité professionnelle et l’accès des femmes à la politique, pour le divorce, pour la transmission du nom de la mère aux enfants, et critiquait le manque de considération envers les femmes dans les écrits des plus grands auteurs depuis l’Antiquité.
Rousseau tomba amoureux d’elle, Louise Dupin l’éconduit puis l’engagea comme secrétaire. Ensemble, à Paris ou au château de Chenonceau, dont elle était propriétaire, ils travaillèrent à un grand livre féministe. Le résultat, ce sont des milliers de pages qui finiront, au XXe siècle, dispersées dans toute l’Europe et en Amérique. En les traquant pour les rassembler, Frédéric Marty a retrouvé un manuscrit formant comme une longue introduction à son grand-œuvre, où sont formulées les idées de Louise Dupin sur l’égalité des sexes ; c’est ce texte totalement inédit que nous publions.