Réédition en poche, avec ajout bibliographique (1ère éd. Cerf, 1987, épuisée).
Paris, Cerf / CNRS Editions, « Biblis », 10?, ISBN : 978-2-271-07276-4
Intarissable d’éloges sur les bienfaits d’une éducation des filles bien tempérée, la société raisonneuse des Lumières renâcle à passer aux actes. Paris au xviiie siècle est pourvu en écoles propres à satisfaire les aspirations des familles selon leurs moyens, mais ne brillant guère par leurs audaces.
Déchiffrer l’abécédaire, apprendre son catéchisme, broder, dessiner, danser ou chanter, tout cela ne compose pour les jeunes filles qu’un piètre bagage, comparé à la culture reçue au collège par leurs frères. En se gardant bien de cultiver des femmes savantes, l’enseignement des filles les confine dans les destins traditionnels, domestiques et religieux assignés à leur sexe.
Lieu d’acquisition de savoirs, l’école est aussi un lieu de vie et de travail, reflet des enjeux et des conflits de la vie religieuse, culturelle, économique et sociale du temps. Un bon observatoire pour déceler, archives à l’appui, quelques ombres aux Lumières.
Historienne des femmes, Martine Sonnet est ingénieure de recherche à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (CNRS/ENS).