Anna Bijns/Fortunée Briquet
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BINS, (Anne de) native d'Anvers, vivait dans le 16e. siècle. Elle honora son pays par ses talens et ses vertus. Son goût pour les belles-lettres fut si vif, que, pour s'y livrer toute entière, elle ne voulut point se marier. Elle enseigna aux Dames de sa patrie la poésie et l'éloquence. Anne de Bins n'est pas la seule qui ait embrassé cette honorable profession. Arétie succéda à l'école de son père Aristippe; Diotima, contemporaine d'Aspasie, donnait des leçons de philosophie et d'astrologie; Gozzadina obtint en 1239 une chaire de professeur de droit, après avoir reçu le bonnet de docteur dans l'université de Bologne; Dorothea Bucca professa à l'université de Bologne, après y avoir mérité les honneurs du doctorat, et Anagalis, de l'isle de Corfou, enseigna la grammaire. Anne de Bins combattit Luther en vers latins, et composa en langue flamande des poésies contre les hérétiques. Jérôme Clictovée fait son éloge dans sa lettre aux princes chrétiens. «J'apprends, dit-il, avec un grand plaisir tout ce qu'on publie à la gloire d'une fille célèbre, Anne de Bins, et aujourd'hui professeur de rhétorique dans la ville d'Anvers...» Plusieurs savans, ses contemporains, la comparèrent à Sapho.