Constance-Marie de Théis/Fortunée Briquet
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PIPELET, (Constance-Marie de Théis, Dame) du Lycée des Arts séant à Paris, du Lycée de Paris, de ceux de Toulouse, de Marseille, et de la Société des belles-lettres de Paris, est née à Nantes le 7 novembre 1768. Dès sa plus tendre jeunesse, elle s'est adonnée à la poésie, elle est même une des femmes qui aient manié avec le plus d'avantage le vers alexandrin. Les lois du rythme et de l'harmonie lui sont parfaitement connues. Quelques-uns de ses écrits ont pour objet de combattre le préjugé qui voudrait interdire les beaux-arts à son sexe. Ce genre d'ouvrage lui a donné une grande célébrité. C'est ainsi que Walstooncraft, dame anglaise et lettrée, s'est principalement fait connaître par une production sur les droits des femmes.
Madame Pipelet a donné: Sapho, opéra en trois actes, musique de Martini, représenté pour la première fois, à Paris, le 22 frimaire an 3, imprimée la même année, in-8. Cette pièce a été couronnée par le succès les plus brillant; elle est écrite avec chaleur et délicatesse. -- Épître aux Femmes, an 5, 2e. édit. Paris, Desenne, in-12. Le sexe n'a point eu de défenseur plus zélé, et ses droits n'ont jamais été réclamés en de plus beaux vers. -- Éloge historique de M.-J. Sédaine, lu par l'auteur au Lycée des Arts, le 30 messidor an 5, Paris, 1797, in-8.. Cet éloge est remarquable par une éloquence abondante et vive, par des réflexions pleines de philosophie, et par un style toujours pur et élégant. -- Six Romances dont elle a fait les paroles et la musique, imprimées. La sensibilité les inspira, le goût les écrivit. -- Vers sur les Dissentions des gens de lettres, lus par l'auteur au Lycée républicain, le 25 pluviôse an6, Paris, an6, in-12. De beaux vers tels que ceux-ci:
N'est-il donc que les sots qui puissent vivre en paix?...
Il faut être honnête homme avant d'être poëte....
L'art de blesser n'est pas un art si difficile:
N'est-on pas tous les jours piqué par un reptile?
Sa franchise et son courage lui ont peut-être fait quelques ennemis; mais les suffrages des ames honnêtes, des véritables amis des arts, la vengeront assez dans tous les tems des injustes critiques. -- Rapport sur les Fleurs artificielles de Madame Roux-Montagnac, lu par son auteur au Lycée des Arts, le 30 vendémiaire an 7, impr. in-12. On y trouve de la grâce et de la philosophie. -- Vers sur les Vers de Société. -- Rapport sur l'ouvrage du citoyen Theremin, intitulé: de la Condition des femmes dans une république lu par l'auteur à la séance publique du Lycée des Arts de Paris, le 24 pluviôse an 8, Paris, an 8, in-8. Ce rapport est rempli d'idées ingénieuses, de raisonnements justes et pressans. Le style en est très-soigné. -- Camille ou Amitié et Imprudence, drame en 5 actes et en vers, représenté à Paris, le 10 ventôse an 8. Le Roman connu sous le titre: Lettres de deux filles de ce siècle, a fourni à l'auteur le sujet de son drame. -- Eloge historique de PIerre Gavinée lu à la séance publique du Lycée des Arts de Paris, le 20 fructidor an 9, Paris, en 10, in-8. -- Épître sur le Mariage, lue au Lycée de Paris, en l'an 10. C'est une réponse à la satyre de Juvénal et à celle de Boileau contre les femmes. Ces deux derniers ouvrages ont mérité et obtenu le plus grand succès. -- Un grand nombre de Pièces fugitives, insérées dans différens Recueils, parmi lesquelles on distingue: Stances à un Inconstant, Stances sur le Divorce, des Chansons, des Idylles traduites de Gessner.