Marie de Bourgogne (1457?1482), fille de Charles le Téméraire et héritière des États de ce dernier, a été jusqu’ici peu étudiée par les spécialistes du XVe siècle. Malgré une exposition, tenue à Beaune entre novembre 2000 et février 2001 (Bruges à Beaune. Marie, l’héritage de Bourgogne), ainsi que plusieurs biographies, souvent inégales, son règne bref « et pourtant déterminant pour l’histoire européenne » demeure éclipsé par la magnificence de ceux de son père Charles le Téméraire, de son époux Maximilien de Habsbourg et de ses fils et petits-fils, Philippe le Beau et Charles Quint. On s’explique d’autant plus mal ce désintérêt lorsque l’on considère l’attention que les chercheurs portent aujourd’hui au rôle des femmes à la cour de Bourgogne, en particulier à sa belle-mère, Marguerite d’York, et à sa propre fille, Marguerite d’Autriche.
Et en effet, si l’on se penche davantage sur la personne de Marie de Bourgogne, on ne peut que constater sa place dans tous les domaines de son temps. Sur le plan politique, si le Grand Privilège de 1477 et la crise qui l’a engendré sont bien connus, le rôle exact de la duchesse et de son entourage « notamment par le biais de l’éducation que celui-ci inculque à la princesse » au sein de cet enchevêtrement d’événements demeure assez obscur. Plus généralement, d’ailleurs, ce ne sont rien moins que les tractations diplomatiques et les campagnes militaires marquant son règne qui mériteraient de retenir davantage l’attention des chercheurs, la part qu’y prit la princesse devant y être décelée. Son rôle en tant que patronne des arts a, quant à lui, seulement commencé à être envisagé en détails et, si les Heures de Marie de Bourgogne sont aujourd’hui connues, un nombre important d’oeuvres littéraires, historiographiques et iconographiques en rapport avec la princesse et son règne constitue toujours un vaste champ laissé en friche. Enfin, il nous semble crucial de considérer l’image de Marie dans l’historiographie et la mémoire collective de son temps et des périodes qui suivirent, jusqu’à nos jours, pour parvenir à comprendre la place qu’elle occupe « ou qu’elle n’occupe plus » dans l’imaginaire.
Ce colloque international vise à rassembler des spécialistes du XVe siècle et du règne de Marie, toutes disciplines confondues : littéraires, codicologues, spécialistes de l’histoire politique, sociale, culturelle et économique, historiens de l’art et du genre, afin de réévaluer la figure et le règne de Marie de Bourgogne ainsi que la place de cette princesse dans l’histoire et la culture bourguignonnes et européennes.
Le colloque se tiendra à Bruxelles et à Bruges, du 5 au 7 mars 2015. Les propositions de communication (25 minutes maximum, en français ou en anglais) pourront concerner, mais sans restriction, les thèmes suivants :
– Les aspects politiques, diplomatiques et militaires du règne de Marie et son rôle dans chacun de ses domaines ;
– Son rôle en tant que patronne des arts (littérature, historiographie, arts plastiques) ;
– Ses rapports avec les villes et leur culture ;
– Son entourage et son éducation ;
– Son impact dans la mémoire collective.
Les propositions (une quinzaine de lignes environ) doivent être envoyées avant le 15 mai 2014 à l’adresse suivante : jonathan.dumont@ulg.ac.be
Michael Depreter (FNRS-ULB)
Jonathan Dumont (FNRS-ULg)
Elizabeth L’Estrange (UBirmingham)
Samuel Mareel (FWO-UGent)
Comité organisateur
Michael Depreter (FNRS-ULB)
Michel de Waha (ULB)
Jonathan Dumont (FNRS-ULg)
Elizabeth L’Estrange (UBirmingham)
Alain Marchandisse (FNRS-ULg)
Samuel Mareel (FWO-UGent)
Jürgen Pieters (UGent)
Comité scientifique
Adrian Armstrong (Queen Mary, University of London)
Jean-Marie Cauchies (USL)
Michael Depreter (ULB)
Michel de Waha (ULB)
Jonathan Dumont (ULg)
Anne-Marie Legaré (ULille3)
Elizabeth L’Estrange (UBirmingham)
Alain Marchandisse (ULg)
Samuel Mareel (UGent)
Jürgen Pieters (UGent)
Kathleen Wilson-Chevalier (American University of Paris)
Jan Dumolyn (UGent)