Les mobilités sous contraintes (XVe-XXe siècles)
2 décembre 2025
Le CEMMC relaie l’appel à communication du groupe de recherche sur les ordres coloniaux (GROC) dont le colloque porte sur « les mobilités sous contraintes (XVe-XXe siècles) » dans les empires coloniaux européens et non-européens. Ces IIIe rendez-vous d’histoire coloniale du GROC sont co-organisés par Naomi Bell (Paris 1, IMAF, PIREH), Marine Bellot-Gurlet (ENS de Lyon, LARHRA), Margot Garcin (Aix-Marseille Université, TELEMME), Emma Gendre (EHESS, IMAF), Siga Maguiraga (European University Institute), Luca Nelson-Gabin (Aix-Marseille Université, IREMAM), Clément Piquet (Université Bordeaux-Montaigne, CEMMC) et Angel Pellerej (EHESS, CERMES3)
Cet appel à communication est ouvert à tous les enseignants-chercheurs, tant aux jeunes chercheurs (doctorants, post-doctorants) qu’aux titulaires. Les propositions de communications en français ou en anglais, composées d’un titre, d’un résumé de 300 mots et d’une bio bibliographie, sont attendues pour le 6 février 2026 12h (heure de Paris) et sont à envoyer par mail (groc2026mobilites@gmail.com) ou à déposer à l’adresse suivante : https://groc2026.sciencesconf.org
Ce colloque, organisé par le Groupe de Recherche sur les Ordres Coloniaux (GROC), se tiendra du 8 au 10 juin 2026 à l’Université Bordeaux-Montaigne.
En s’intéressant aux mobilités sous contraintes dans le cadre impérial, ce colloque a pour ambition de mettre en lumière l’ensemble des déplacements imposés, encadrés ou limités par une
autorité politique, économique ou sociale, où la liberté individuelle est restreinte
. Par cette approche, il s’agit de prendre en considération les exils, les déportations comme les relégations ainsi que les migrations forcées liées à la précarité ou à la dépendance. Entrent également dans cette catégorie, les déplacements cherchant à contourner le pouvoir colonial afin d’échapper à son joug. Ainsi, les mobilités sous contraintes englobent des mécanismes structurels par lesquels les empires s’organisent, régulent ou instrumentalisent le mouvement, ainsi que les expériences humaines au cœur des mondes impériaux
. Que les déplacés soient colons ou colonisé·e·s, nous souhaitons réfléchir aux effets des déplacementssur la large gamme des statuts des personnes engagées dans des mobilités au sein des empires. L’approche par la mobilité s’inscrit dans un tournant plus large des humanités, marquées par la redécouverte de l’espace comme outil d’analyse
. Impulsé depuis les années 1980-1990 dans le monde anglophone, le Spatial Turn des sciences humaines a permis de prendre davantage en considération les
dimensions géographiques des objets de recherche, ces aspects étant trop souvent négligés au profit de
la périodicité. Appliquée à l’histoire impériale, l’approche par les mobilités a notamment permis de mettre en lumière les réseaux impériaux, les déplacements des acteurs au sein, entre et en dehors des empires, ainsi que les questions de représentation et d’organisation de l’espace en situation coloniale
. Ces perspectives ont largement inspiré les partisans de la New Imperial History
. Les travaux de ces historien·ne·s ont permis de repenser les mobilités à l’échelle impériale par l’analyse des multiples interactions et connexions entre les colonies, la métropole et le reste du monde, sans se contenter d’une simple dichotomie entre un centre et des périphéries impériales
. Ce nouvel angle d’approche a permis de mettre davantage l’accent sur les circulations invisibles ou négligées, en élargissant le regard aux expériences concrètes des individus en déplacement8
. Des travaux ont aussi été menés sur les formes d’immobilité et les contraintes spatiales qui accompagnent ces déplacements
AXE 1 : Pouvoirs impériaux et mobilités sous contraintes : contrôle, répression et contournement
AXE 2 : La matérialité des mobilités sous contraintes : logistique, traces et vécus
AXE 3 : Pratiques et expériences sociales des mobilités sous contraintes : genre, famille et intimité
Dans la même catégorie