– XIVe siècle : «En ville, les femmes exercent quantitié de métiers : un recensement fait au début du XIVe siècle en dénombre 125 ! Broderesses, chasublières, ferronnes, maçonnes, charretières, hongresses, lavandières de tête»
Jean Rabaut, Histoire des féminismes français, Paris, Stock, 1978, p.18.
– 1475 : «Que les femmes ouvrant et qui besognent dudit métier de présent en ladite ville de Paris seront maîtresses audit métier si être le veulent, en payant pour leur nouvelle maîtrise et entrée 12 sols parisis, comme dit est ci-dessus des hommes (…). Les apprentisses pourront être reçues maîtresses en faisant chef d’oeuvre et en payant telle somme à appliquer en la manière comme est dit ci-dessus. (…) en effet et substance, tous les points et articles ci-dessus contenus seront communs et s’étendront et appliqueront tant aux femmes que aux hommes, soit qu’il touche la maîtrise ou les ouvrages ou autre chose dudit métier.»
Statuts des tissutiers de Paris, cités par Henri Hauser, Ouvriers du temps passé (XVe et XVIe siècles), Paris, Félix Alcan, 1900, p.154 (le cas est exceptionnel; l’égalité des traitements est attaquée depuis le milieu du siècle précédent).
– 1677 : «Marguerite du Tertre, veuve de Jean Didiot sieur de la Marche, Maistresse Jurée Sage-femme de nôtre bonne Ville de Paris & de l’Hôtel-Dieu d’icelle, Nous a fait remonstrer qu’elle a composé une Instruction familiere & trés-facile, faite par questions & réponses, touchant toutes les choses principales qu’une Sage-femme doit sçavoir pour l’exercice de son Art, & ce en faveur des Apprentisses Sages-femmes dudit Hostel-Dieu […].»
La Marche, Marguerite du Tertre, veuve de, Instruction familière et très facile faite par questions et réponses, touchant toutes les choses principales qu’une sage-femme doit sçavoir pour l’exercice de son art…, A Paris, chez la dite veuve de la Marche (en ligne).
– 1668 :
«Une certaine Magistrate,
Depuis le genoüil jusqu’au flanc,
Couvrit sa cuisse delicate
D’un beau calçon de satin blanc (…).»
«Madrigal», Troisiéme Partie du Recueil de pieces galantes en prose et en vers de Madame la Comtesse de la Suse, Comme aussi de plusieurs & differens Autheurs, Paris, Gabriel Quinet, 1668, p. 60.
– 1691 : «Femmes de robe, maltotières, femmes de qualité, bourgeoises: on ne sait de quel côté tourner.»
Mme Ulrich, La Folle enchère, Paris, veuve de Louis Gontier, scène XVIII.
- Marchande Libraire
– 1691 : «Ladite M. B. a cedé son droit de Privilege à la Veufve de Loüis GONTIER Marchande Libraire à Paris, pour en joüir suivant l’accord fait entr’eux.»
Cession du privilège de Brutus obtenu par Catherine Bernard (imprimé dans l’édition de Paris, Veuve Louis Gontier).
– 1411 : « […] Henri out asez terres, ki out Turs e Toraine, Angou out e le Maine de sun dreit patremuine, Normans e Engleis out de sun dreit matremuine […]. »
Maistre Wace, Roman de Rou et des ducs de Normandie, ed. Hugo Andresen, Heilbronn, 1877, p. 210.
– 1459 : biens immeubles issus de la lignée maternelle. Guillaume de Rosnyviven et Perrine de Meulenc se font donation mutuelle de leurs biens meubles, des acquisitions faits durant leur mariage et de «la tierce partie de leur patrimoyne et matremoyne».
Pierre-Hyacinthe Morice, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne…, 3 vol., Paris, C. Osmont, 1742-1746, rééd. 1974, col. 1743.
– 1479 : « Je loue, ratifie, conferme et approuve en et par touz points et articles la donnaison que j’ay ja pièca faicte par héritage à Anthoine de Villeprouvée mon fdz c’est assavoir de touz et chacuns mes biens meubles acquests et conquests, la tierce partie de touz et chacuns mes héritaiges tant patremoynes matremoyne que aultres »
Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1895, Laval, impr. H. Leroux, p. 35-36
– XVe : Mais pour entretenir la rente / II fut trouve par raison bonne / Qu’on n’en povoit le matrimoigne / Faire et les mectre en mariage / Sans concevoir point de lignage».
Farce nouvelle, très bonne et très joyeuse du Pasté, in Gustave Cohen, Recueil de farces françaises inédites du XVe siècle, Cambridge, The Medieval Academy of America, n°47, 1949, p. 155
– début XVIIe : « Un bon compaignon ayant espousé une belle et honneste femme et pour ce qu’il estoit mauvais mesnager et avoit despendu tout le bien que son père luy avoit laissé, elle se sépara de luy ; dont s’en plaignit au vicaire pour la luy faire rendre : de quoy le vicaire s’enquérant à son procureur, luy demanda si habia consumido el matrimonio * (s’il avait consommé le matrimoine ou le mariage). Le procureur respondit plaisamment : Y aun el patrimonio * (Et de plus le patrimoine) ; faisant allusion du matrimoine et du patrimoine, qu’il les avoit consommez tous deux, à son dam, et de la femme et tout »
Pierre de Bourdeille, dit Bantôme (vers 1537-1614), Rodomontades et jurements des Espagnols, éd. J. A. C. Buchon, Oeuvres complètes Paris, R. Sabe, t. I, 1848, p. 64
– 1678 : « Matrimonium, pro bonis ex successione materna : Matrimoine. Biens matrimoniaux«
Charles du Fresne, sieur Glossarium mediae et infimae latinitatis, article Matrimonium.
– 1849 : « Sous toutes les formes de gouvernement, monarchie ou république, la société actuelle repose sur l’individualisme (…) des fils désirent la fin de leur mère et se disputent au partage du matrimoine, à côté de son corps non encore refroidi »
F.-J Granger, Le Vigneron lorrain, entretien familier sur la politique et le socialisme, Bar-sur-Ornain, Suhaux frères, 1849
– 1885 : « Telle famille, telle propriété. Quand la propriété prit forme et consistance, la transmission s’opéra au profit de la lignée maternelle. Le « matrimoine » précéda le « patrimoine ». Point n’est besoin de rapporter la « coutume de Bareges » ou celle des anciens Ibères. Ne sortons pas de l’Inde anglaise […] »
Michel Élie Reclus, Les primitifs, études d’ethnologie comparée, Paris, G. Chamerot, 1885, p. 186
– 1928 : « Tant que tu n’auras pas établi le matrimoine, partageable entre tous tes fils, toi qui les bâtis de ton sang, de ton lait, de tes soins, de quel droit, dans l’intervalle d’iniquité, laisserais-tu envahir tes enfants d’un soupçon, pour semer la violence entre eux ?
Aurel, L’Art d’aimer, Paris, Fayard, 1928, p. 148
– vers 1949 : « Aussi peut-on considérer qu’en conférant à l’ensemble de la corporation cette distinction, le Gouvernement a montré qu’il était averti de l’existence chez les cheminots d’un esprit de corps si actif, si prononcé, que cette décoration collective serait ressentie par chacun de nous comme un bonheur particulier, comme un accroissement précieux de son matrimoine moral »
Livre d’or des cheminots anciens combattants de la S.N.C.F., allocution de Monsieur Armand, directeur général de la S.N.C.F [à propos de la Légion d’honneur décernée aux cheminots], Paris, SEPPIG, p. 7
– 1986 : « Mes chères amies, ne faites pas mauvais usage de ce nouveau matrimoine, comme le font ces arrogants qui s’enflent d’orgueil en voyant multiplier leurs richesses et croître leur prospérité. »
Traduction de Thérèse Moreau et Éric Hicks, Christine de Pizan, La Cité des Dames, Paris, Stock, 1986 [mot original : « héritage »]
– 1557 : « La vraye seure mecenate » (à propos de Marguerite de France, duchesse de Berry).
Charles Fontaine, Odes, enigmes et epigrammes adressez pour etreines au roy, à la royne et autres princes et princesses de France, Lyon, Jean Citoys.
– Moyen Âge :
«Tout le monde fait esmerveillier
En Salerne, n’a Monspellier
N’a si bonne fisicienne
Tant soit bonne médecienne
Tous ceux sanes (guéris)
cui tu atouches»
Gauthier de Coinsi, «Miracles de Notre-Dame», in Mélanie Lipinska, Histoire des femmes médecins depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, Librairie G. Jacques et Cie, 1900, p.117.
– Moyen Âge : «En France, ces femmes médecins portaient le nom de miresses ou de médeciennes»
Mélanie Lipinska, Histoire des femmes médecins depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, Librairie G. Jacques et Cie, 1900, p.117.
– 1534 : «Dont une horde vieille de la compaignie, laquelle avoit reputation d’estre grande medicine & la estoit venue de Brizepaille d’auprès Sainct Genou devant soixante ans, luy feist un restrinctif si horrible, que tous ses larrys tant feurent oppilez & reserrez, que a grande poine avesques les dentz, vous les eussiez eslargiz, qui est chose bien horrible a penser.»
Rabelais, Gargantua, chapitre VI.
– 1587 : «Pour veoir, entendre et cognoistre l’estat et la maladie de nostre pauvre France, (…), vous vous estes transportée és lieux où elle estoit plus malade pour y pourvoir. Ce que vous continuez tousjours en nostre grand besoin, vous, Madame, qui estes de fait et de nom la vraye medecine de nostre France. »
Charlotte de Minut, épître dédicatoire à Catherine de Médicis, in Gabriel de Minut, De la Beauté. Discours divers…, Lyon, Barthelemi Honorat, 1587.
– 1689 : « Il faut dire cette femme est Poëte, est Philosophe, est Médecin, est Auteur, est Peintre ; et non Poëtesse, philosophesse, Médecine, Autrice, Peintresse, etc. »
Nicolas de Boisregard, Reflexions sur l’usage présent de la langue française, 1689, p.228.
– 1864 : «en Angleterre, les authoress sont, la plupart du temps, des jeunes filles emportées vers la carrière littéraire par la passion des lettres, ou même simplement élevées pour être médecines ou avocates».
J. Claretie, La Libre Parole, 1864.
– 1565 : « Clodins qui n’avoit point encore de barbe, et par ce moyen esperoit n’estre point descouvert, se desguise de l’acoustrement d’une menestriere »
– 1580 : « Pythagoras, estant en compaignie de jeunes hommes, lesquels il sentit complotter, eschauffez de la feste, d’aller violer une maison pudique, commanda à la menestriere de changer de ton ; et, par une musique poisante, severe et spondaïque, enchanta tout doulcement leur ardeur, et l’endormit. »
Antoine Oudin, «De quelques substantifs féminins tirés des masculins», Grammaire française rapportée au langage du temps, Paris, 1640, p. 78.