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Insubordinations masculines : création, contestation et pluralité dans les arts et la littérature

2 December 2025

Université Marie et Louis Pasteur / Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles (CRIT, UR3224)

14, 15 et 16 octobre 2026

UFR SLHS, 30-32 rue Mégevand, 25030 Besançon, France

Face à la montée des discours masculinistes et des revendications identitaires autour d’une prétendue « défense des droits des hommes », ce colloque entend offrir un espace de réflexion critique et engagée contre ces dynamiques, en mettant l’accent sur les masculinités dissidentes – celles qui subvertissent, détournent ou rejettent les modèles dominants et oppressifs. Il s’agit de déconstruire les imaginaires hégémoniques en valorisant la pluralité, la vulnérabilité et la créativité de figures masculines alternatives, en prise avec les enjeux politiques, artistiques et sociaux contemporains, à une époque où les catégories de genre et la masculinité sont largement remises en question par les mouvements féministes et LGBTQ+. L’objectif est d’analyser comment ces masculinités non normatives réinventent la place des hommes dans la société et dans nos représentations collectives, notamment à travers la littérature, les arts visuels et les arts vivants.

La masculinité se définit comme l’ensemble des attributs, comportements et rôles traditionnellement associés aux garçons, aux hommes ou à l’idée du masculin dans un contexte donné. Il s’agit de constructions sociales mouvantes et multiples : on parlera ainsi de masculinités au pluriel pour refléter la diversité des modèles existants. Parmi elles, la masculinité hégémonique occupe une position centrale ; selon la sociologue Raewyn Connell, elle correspond à une configuration de pratiques de genre qui soutient la domination masculine, aussi bien sur les femmes que sur d’autres hommes. Érigé en référence culturelle, ce modèle tend à marginaliser, stigmatiser ou rendre invisibles les formes alternatives du masculin. Il est indissociable du système hétéro-patriarcal, entendu comme une organisation sociale, politique et symbolique qui valorise les hommes hétérosexuels, impose des normes binaires de genre et de sexualité et opprime celles et ceux qui s’en écartent.

Le colloque propose d’examiner la manière dont les masculinités dissidentes – qu’elles soient plurielles, vulnérables, inventives, non-binaires, trans, queer, racisées ou autrement minorées – sont représentées, mises en scène ou problématisées dans la création artistique et littéraire. Les propositions pourront, par exemple, analyser les stratégies de représentation dans le roman, la poésie ou le théâtre ; interroger leur présence dans les arts visuels (arts plastiques, cinéma, photographie, etc.), en dialogue avec l’histoire de l’art, les questions liées au corps, à l’intersectionnalité des identités ou aux régimes du regard ; examiner comment les arts vivants et la performance deviennent des lieux d’expérimentation et de visibilité de ces masculinités ; ou encore étudier la pratique du drag, envisagée à la fois comme art parodique des rôles de genre, héritage des cultures queer et espace carnavalesque de réinvention des codes masculins et féminins. Les communications pourront également aborder des enjeux transversaux tels que la critique du virilisme, la déstabilisation des normes, la place des émotions et de la vulnérabilité dans la définition du masculin, ainsi que les articulations entre masculinités dissidentes, féminismes, mouvements queer et luttes intersectionnelles.

Envoi des propositions : résumé de 300 à 500 mots accompagné d’une courte biographie, attendus avant le 15 février 2026, à l’adresse suivante : colloquecrit2026@gmail.com / Les réponses seront communiquées durant le mois d’avril.

Langues de communication : français ou anglais

Formats d’intervention (20 minutes) :

– Communication traditionnelle

– Communication à deux voix artiste/chercheur.euse

– Communication performée, témoignage, retour d’expérience

– Tout autre modalité de présentation invitant à une réflexion incarnée ou au dialogue recherche-création, recherche-action