Femmes des Lumières et de l’Ombre, un premier féminisme (1774-1830)
1 October 2010
L’Union Régionale des CIDFF de la région Centre organise à Orléans le vendredi 25 mars 2011, une journée d’études interdisciplinaire consacrée aux Femmes à la charnière entre l’Ancien et le Nouveau régime (1774-1830).
Comment ces femmes agissaient sur les esprits, comment elles voyaient le monde en train de changer, comment elles l’écrivaient, comment étaient perçues leurs différentes activités, voilà l’objet de cette journée d’études. Nous voudrions, sans rien retirer à la célébrité de quelques unes, faire connaître les autres, parfois indifférentes à la gloire mais souvent muselées par les normes et les habitudes de pensée.
Le XVIIIème siècle a vu croître l’importance des femmes dans la vie intellectuelle et artistique, où elles sont, grâce à leurs salons, les égales des « Philosophes « . ? Lumières ?, comme ? Aufklärung » est d’ailleurs un nom féminin ; les manuels continuent pourtant de citer deux femmes pour le siècle » dans le meilleur des cas. Toutes ne publient pas, mais toutes écrivent. Toutes contribuent au mouvement des idées et à l’effervescence intellectuelle. Les caractéristiques se dessinent d’une littérature féminine, ouverte à l’Autre, capable de compassion et d’empathie. Elles choisissent de préférence les mémoires, le domaine éducatif, le domaine social, mais préfèrent illustrer leurs thèses par la fiction plutôt que par des traités ; le roman, bref ou long, garde leur faveur comme au siècle précédent. Elles adoptent le roman épistolaire. Elles créeront le romantisme social.
Cependant, elles hésitent à publier, et ce sont parfois des hommes qui exploitent leurs sujets. Stendhal en est un exemple parmi d’autres. La Terreur ne les épargne pas plus qu’elle ne fait les hommes ; Olympe de Gouges et Manon Phlipon (Mme Roland) sont les plus connues de leurs martyrs. Mais c’est l’Empire qui portera un coup fatal à l’émancipation des femmes, avec le code Napoléon. Leur véritable avènement littéraire et philosophique en sera retardé d’un bon siècle. Les opposantes au pouvoir comme Germaine de Staël ou Belle de Charrière n’en sont que plus dignes d’admiration, ouvrant au « deuxième sexe » le champ politique.
La situation politique et sociale, mutatis mutandis, n’est pas sans présenter des ressemblances avec la nôtre, ce qui rend ces études d’autant plus intéressantes : crise alimentaire, violence, mouvance de l’Europe, droit des minorités, terrorisme, tentation de l’extrême-droite, mythe du chef providentiel…
Les noms de ces femmes sont parfois illustres, parfois obscurs : Claire, duchesse de Duras est aujourd’hui publiée dans la collection folio; il est plus rare de voir en librairie les contes de Mme de Genlis (Félicité) ou les écrits de Barbe Juliane de Krüdener. Ce sont pourtant elles qui ont préfiguré la littérature contemporaine, dans laquelle la parité n’est plus discutée.
Les communications dureront au plus vingt-cinq minutes, et seront suivies d’un bref échange avec le public. Les actes paraîtront à la rentrée 2011 et seront distribués par les soins des éditions Vaillant.
Pour participer à cette journée d’études, prendre contact avant le 1er octobre 2010, en envoyant un sommaire de quinze lignes maximum à
François LE GUENNEC
fleguennec@gmail.com
02.38.43.45.10.
François LE GUENNEC
fleguennec@gmail.com
02.38.43.45.10.
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