Dans un billet récent paru dans le Journal du CNRS, le géographe Yves Raibaud formule le constat que la ville du XXIe siècle est « une ville faite pour les garçons ». Si un regard genré sur l’espace urbain permet aujourd’hui d’interroger les pratiques et les politiques de la ville, que peut nous apprendre l’histoire sur la place, l’activité et les représentations des femmes dans la ville ? Notre colloque voudrait ainsi, à partir d’approches pluridisciplinaires, penser les liens entre femmes et ville du Moyen Âge à la fin du XVIIIe siècle. Paris, en tant que centre urbain majeur et ville capitale du royaume, mais aussi en tant que creuset privilégié des modèles sociaux et culturels français, apparaît comme un lieu à la fois exemplaire et singulier pour tenter cette approche.
Différents axes de réflexion peuvent être envisagés :
- quels espaces, laïcs ou religieux, pour les femmes dans la ville de Paris ? quels modes de déplacements ? quels lieux leur sont réservés/interdits ? dans quels lieux parisiens les femmes sont-elles visibles ?
- quel travail pour les femmes en ville ? quelles sont les corporations qui leur sont ouvertes ? à quelles conditions ? dans quels champs d’activité exercent-elles leurs compétences ? quel poids économique représente le travail féminin urbain ?
- existe-t-il des instances représentatives des Parisiennes, des lieux ou des structures qui permettraient à des voix féminines de se faire entendre, y compris auprès de la municipalité ?
- au-delà de l’évocation de grandes figures féminines de l’histoire de Paris, que doit l’actuelle ville de Paris à ses anciennes habitantes ? quelles traces ont-elles laissées dans la toponymie, dans les monuments, dans l’architecture et le tissu urbains ?
- existe-t-il de réelles spécificités de la Parisienne par rapport aux femmes des autres cités du royaume, des autres grandes villes européennes ?
- quelles représentations de la Parisienne sont diffusées, du Moyen Âge au XVIIIe siècle, par la littérature, les arts de la scène, la musique, l’iconographie ? peut-on faire l’hypothèse qu’existe alors une figure de « la Parisienne », et à quelle fin a-t-elle pu être utilisée en France et en Europe ?
- au-delà du XVIIIe siècle, quelle est la réception de l’imaginaire de la Parisienne d’antan ?
Organisation
Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR)
En partenariat avec :
- Université Columbia à Paris – Centre Reid Hall
- Université de Nantes – L’AMO EA 4276
Comité organisateur
- Jeanne Chiron (U. Paris-Est/Siefar)
- Nathalie Grande (U. Nantes/Siefar)
- Ramona Herz-Gazeau (U. de Caen /Siefar)
- Julie Piront (U. Louvain et U. Liège/Siefar)
- Rotraud Von Kulessa (U. d’Augsbourg/Siefar)
Les propositions (titre et résumé en dix lignes, accompagnés d’une bio-bibliographie en cinq lignes) sont à envoyer pour le 1er juin 2016 à l’adresse suivante :