La Société internationale des médiévistes (IMS-Paris) vous fait part de son appel à communications (échéance le 30 novembre 2018) pour son symposium annuel qui se tiendra du 8 au 10 juillet 2019 sur le thème Time/Les temps au moyen âge.
Appel à Communications :
« Qu’est-ce donc que le temps » demandait saint Augustin. « Qui pourra, pour en parler convenablement, le saisir même par la pensée ? Cependant quel sujet plus connu, plus familier de nos conversations que le temps ? »
De l’estimation des dates historiques au calcul de la date de Pâques et à l’élaboration du calendrier liturgique, les savants du Moyen Âge ont compté le temps. Le mouvement des corps dans le ciel nocturne permettait aux observateurs de calculer l’heure, de même que les instruments tels que le cadran solaire, l’horloge à eau, la bougie et éventuellement l’horloge mécanique. Architectes, sculpteurs, enlumineurs et artisans ont tous aspiré à représenter visuellement le temps à travers différents media, et des programmes iconographiques complexes ont employé les relations allégoriques ou anagogiques afin d’entrecroiser les histoires. Les romanciers ont expérimenté différentes manières de représenter le passage du temps et d’organiser l’action narrative, tandis que les poètes lyriques ont employé la répétition de motifs pour retourner le temps sur lui-même. Dans le domaine de la notation musicale, les théoriciens du Bas Moyen Âge ont développé différents procédés pour indiquer le rythme, phénomène dont l’absence dans la notation des siècles précédents, comme dans le chant monophonique en langue vernaculaire, a donné lieu à des débats parmi les érudits modernes.
Pour le monachisme médiéval, le temps consistait en l’emboîtement de cycles qui déterminaient la pratique quotidienne, mensuelle et annuelle en établissant des associations concrètes entre temps et types de travail, lecture, et repas. En cela, le temps ne correspondait pas seulement à – mais était le moyen d’ – un monde matériel qui pouvait être transcendé par la contemplation. Les réflexions des philosophes et théologiens, de leur côté, portaient sur les points d’articulation entre les différentes temporalités : le temps linéaire et fini de la vie humaine, le temps cyclique de la liturgie et le temps eschatologique du Salut.
Aujourd’hui, les historiens se demandent, avec Jacques Le Goff : « Faut-il vraiment découper l’histoire en tranches ? », et interrogent tant les marqueurs traditionnels des périodes historiques qui séparent l’Antiquité du Moyen Âge et le Moyen Âge de la Renaissance, que les effets de cette périodisation sur la manière de penser l’objet historique.
Dès lors, comment faire avancer la réflexion sur la durée, l’événement, le moment ? Comment réfléchir à l’expérience de la dilatation du temps ou de sa profondeur ?
Pour la 16e édition de son colloque annuel, l’International Medieval Society Paris lance un appel à contribution sur tous les aspects du temps au Moyen Âge. Les propositions pourront traiter de l’expérience ou de l’exploitation du temps, de son calcul et de sa mesure, de son inscription, sa théorisation, ou de la question de savoir comment, pourquoi ou s’il faut délimiter le « Moyen Âge ». Les communications portant sur un matériel historique ou culturel de la France médiévale ou de la Gaule dans l’Antiquité tardive, ou sur des textes en Français ou en Occitan médiéval, sont particulièrement encouragés, mais les propositions convaincantes portant sur d’autres matières seront bien sûr aussi prises en compte.
Le colloque annuel de l’International Medieval Society Paris est une rencontre internationale et bilingue, rassemblant professeurs, chercheurs et doctorants. Les propositions pourront être en français ou en anglais, et toucher des domaines d’expertises aussi divers que l’histoire de l’art, la musicologie, l’étude des rituels et de la liturgie, l’histoire de la danse, la littérature, la philosophie, l’anthropologie, l’histoire, l’histoire des sciences et techniques, ou encore l’archéologie.
Un résumé de 300 mots maximum (en français ou en anglais) pour une communication de 20 minutes, accompagné d’un CV, pourra être envoyé à communications.ims.paris@gmail.com avant le 30 novembre 2018. Les résumés seront d’abord expertisés de manière anonyme avant la sélection finale ; ils devront donner une idée claire du sujet abordé et de l’argumentation développée pour la communication. La sélection des papiers sera connue par retour de mail dans le courant du mois de janvier 2019.
IMS-Paris Prix pour doctorants
La Société Internationale des Médiévistes propose un prix qui sera décerné pour la meilleure proposition de communication de la part d’un(e) doctorant(e). Le dossier de candidature qui sera envoyé à communication.ims.paris@gmail.com avant le 30 novembre 2018 comprendra :
1) la proposition de communication,
2) une esquisse du projet de recherche actuel (thèse de doctorat),
3) les noms et coordonnées de deux références universitaires.
Le lauréat sera choisi par le bureau de l’IMS-Paris et un comité de membres honoraires ; il en sera informé dès l’acceptation de sa proposition. Une prime de 150 € pour défrayer une partie des coûts d’hébergement et de transport à Paris depuis la France (350 € depuis l’étranger) lui sera versée lors du Congrès.