Conférence d’Aurore Evain
- 12 mars 2019, médiathèque Jean Rousselot, Guyancourt
Dans le cadre de l’événement « Le Temps des femmes 2019 » de Guyancourt, en partenariat avec La Ferme de Bel Ébat, la médiathèque Jean Rousselot vous propose une rencontre avec Aurore Evain, metteuse en scène, chercheuse et autrice.
Aurore Evain milite pour une réhabilitation du mot matrimoine, depuis longtemps disparu de la langue française, afin de valoriser le travail artistique des femmes rendu invisible par l’Histoire.
Le matrimoine ? “Treize ans après mes recherches sur l’histoire du mot “autrice”, je travaille actuellement à mettre en lumière l’effacement du substantif matrimoine. D’après le Robert hisorique de la langue française, le mot apparaît dès 1155 en ancien français sous la forme de « matremuine » puis « matremoigne » avant de devenir « matrimoine » en 1408. Au Moyen-Age, quand un couple se mariait, il déclarait son patrimoine (les biens hérités du père) et son matrimoine (les biens hérités de la mère). Dix siècles plus tard, le patrimoine a pris ses lettres de noblesses, jusqu’à l’avènement des journées européennes du patrimoine, tandis que le substantif « matrimoine » a disparu… Ne reste que l’adjectif matrimonial pour tout ce qui a trait au mariage. Le résultat d’un processus de masculanisation de la langue entamé au XVIIème siècle, sous l’égide de l’Académie française, à laquelle il est temps de mettre fin, en rendant au matrimoine, ce qui appartient au matrimoine…” A suivre.
Réservation conseillée :
Médiathèque Jean Rousselot
01.39.30.08.50
- 16 mars 2019, Maison internationale de Rennes, Rennes
Les actrices ne furent pas de tout temps les bienvenues sur la scène de nos théâtres. Leur apparition, entre le XVIe et le XVIIe siècles, suscita de vives polémiques.
À la même époque, les premières autrices professionnelles partirent à l’assaut de l’écriture théâtrale, genre « mâle » par excellence, pour accéder à la parole publique, et à l’espace social, artistique et politique que constituait la scène de l’Ancien Régime.
Comment ces Amazones des lettres disparurent de notre mémoire, au point d’y perdre jusqu’à leur qualificatif d’ « autrice » ? Et aujourd’hui, qu’en est-il ? La redécouverte de ces devancières n’a-t-elle pas un rôle à jouer dans la quête de visibilité des créatrices d’aujourd’hui ? Leur histoire n’est-elle pas un puissant outil de légitimité ?
A la cohorte des comédiennes, muses et héroïnes littéraires qui peuplent l’histoire du théâtre, il est désormais temps d’y adjoindre les autrices. Avec elles, résonnent un irréductible féminine, « autrice », auquel on a longtemps fait la guerre, mais qui résiste au fil des siècles…
En parcourant l’Histoire des créatrices de théâtre, Aurore Evain, autrice, metteuse en scène et chercheuse, évoquera l’enjeu que représente aujourd’hui la mise en lumière de notre matrimoine.
Autrice, comédienne, metteuse en scène et historienne du théâtre, Aurore Evain est directrice artistique de la compagnie La Subversive et artiste associée du Théâtre des Îlets – CDN de Montluçon.
Ses recherches et créations sont consacrées à la mise en valeur du matrimoine et des créatrices passées. Elle co-dirige une Anthologie du Théâtre de femmes de l’Ancien Régime chez Classiques Garnier, a publié un essai sur L’Apparition des actrices en Europe (L’Harmattan) et a mené une importante recherche sur l’histoire du féminin « autrice ».
Sa mise en scène du Favori, de Madame de Villedieu – sélectionnée en 2016 par le Festival international de théâtre classique d’Almagro (Espagne) – est la première reprise en France de cette tragi-comédie jouée en 1665 par la troupe de Molière. Elle donne régulièrement des conférences et lectures sur le matrimoine théâtral, en France et à l’étranger.
En partenariat avec la ville de Rennes, dans le cadre des évènements liés à la journée internationale des droits de femmes : “Des esprits libres, des corps libres, construisons ensemble l’égalité.
Réservation conseillée