Répondant à une soif de liberté et à un assouplissement des moeurs pendant la Régence, ce thème clamait la joie de vivre, les délices de l’amour, l’alchimie des sentiments et le besoin de paraître. Dans le sillage de Watteau, le genre de la Fête galante fut adopté par son élève Jean-Baptiste Pater ainsi que par ses suiveurs Nicolas Lancret, Bonaventure de Bar ou Pierre-Antoine Quillard. D’autres maîtres en proposèrent à leur tour des variations, pastorales chez François Boucher ou délicatement sentimentales chez Louis-Joseph Watteau de Lille.
Le thème fournit aussi un exceptionnel répertoire de sujets aux manufactures de porcelaine, notamment celles de Sèvres. De Meissen à Venise, il connut en Europe un succès non démenti. Peintres, tel Dietrich, Troost ou Gainsborough, sculpteurs, comme Ferdinand Tietz déclinèrent à l’envi tant en peinture, en dessin, qu’en sculpture, ces sujets aimables qui célébraient les sentiments partagés. Les Arts appliqués s’emparèrent aussi de la thématique et s’attachèrent à la multiplier, en rendant hommage à la fois au goût français et au bonheur de vivre.