Organisé par Michèle CROGIEZ-LABARTHE (Université de Berne), Édith FLAMARION (Université de Sorbonne Nouvelle Paris 3), Huguette KRIEF (Aix-Marseille Université) & Marie-Emmanuelle PLAGNOL- DIÉVAL (Université Paris Est-Créteil)
Comité scientifique : Henri COULET, Michèle CROGIEZ-LABARTHE, Édith FLAMARION, Huguette KRIEF, Jean-Noël PASCAL, Marie-Emmanuelle PLAGNOL-DIÉVAL & Catriona SETH
ARBORESCENCES est la métaphore la plus juste pour figurer les trouvailles en archives, les liaisons et les interrogations nouvelles qui émanent de vastes chantiers sur les femmes des Lumières depuis les travaux pionniers de la SIEFAR et du volume Femmes des Lumières dirigé par Sylvain Menant (Dix-huitième siècle, N« 36 » 2004)
Alors que la philosophie des Lumières reconnaissait le rôle néfaste des préjugés, gardiens de l’ignorance, le XVIII« siècle éclairé, s’il est constitué pour une bonne part des Lumières féminines, n’a cessé de freiner, voire de gommer les réalisations des femmes, sous prétexte de respecter l’ordre ? naturel ».
Pourtant, souvenons-nous des propos que d’Alembert prêtait à Christine, reine de Suède, dans un dialogue entre Descartes et la souveraine, texte qui fut lu à l’Académie française, le 7 mars 1771, en présence du roi de Suède Gustave III : ? La raison peut se comparer à une montre, on ne voit pas marcher l’aiguille, elle marche cependant, et ce n’est qu’au bout de quelque temps qu’on s’aperçoit du chemin qu’elle a fait ; elle s’arrête à la vérité quelquefois, mais il y a toujours au-dedans de la montre un ressort qu’il suffit de mettre en action pour donner du mouvement à l’aiguille ? (Dialogue entre Descartes et Christine, reine de Suède, aux Champs Elysées). Réflexion sceptique sur l’évolution des mentalités ou espoir raisonnable, fondé sur l’examen des lois régissant les progrès de la Raison ?
Il s’agira de formuler ici un récit des progrès du siècle, qui mette en valeur l’existence d’interférences et d’écarts à découvrir, comme autant de ressources d’intelligibilité. La question de l’absence ou de la présence féminine dans le mouvement des Lumières rejoindra ainsi les interrogations menées en histoire sur la représentation, c’est-à-dire sur l’écart possible entre le récit historique et l’effectivité du passé.
PROGRAMME
JEUDI 23 OCTOBRE 2014
– Sous la présidence d’honneur de Henri COULET
13h- Accueil des participants
Allocutions & Ouverture : ? Femmes des Lumières & Idée de progrès ?, par Huguette KRIEF (Aix-Marseille Université)
I- Lettres, Sciences & Arts : collectifs, colloques, site web : Présidence Françoise Gevrey
13h30. Éliane ITTI (Université Toulouse 2 Le Mirail), « Madame Dacier, une femme savante à l’aube des Lumières »
13h50 Patrice BRET (Centre Alexandre Koyré), « « Des instants dérobés à l’enjouement et à la frivolité » : les femmes des Lumières et les sciences en France »14h10 Adeline Gargam, (Université de Bretagne Occidentale – Brest), « Place et engagement des femmes dans la République des Sciences des Lumières »
14h30 Charlotte SIMONIN (Lycée Poincaré, Nancy), « État présent de la recherche sur Françoise de Graffigny: observations et perspectives »14h50 Laurence VANOFLEN (Université Paris Ouest – Nanterre La Défense), « À propos de l’édition des romans de Mme de Souza »
15h10 Florence LAUNAY (Darmstadt), « Le CReIM: réseau interdisciplinaire et nouvelles perspectives de recherche sur les musiciennes »
15h30 Discussion/Pause
II-Table ronde des doctorant(e)s animée par Catriona SETH (Université de Lorraine) Tendance & dynamisme dans la recherche universitaire sur les Femmes des Lumières – 16h30
Frédéric MARTY (Université Toulouse 2 Le Mirail) ? Des portraits littéraires à l’étude de ses manuscrits : qui est vraiment Louise Dupin (1706-1799), auteure de l’Ouvrage sur les femmes ? ?
Jeanne CHIRON (Université de Paris-Créteil), « Construire un ethos d’éducatrice : enjeux et stratégies chez Marie Leprince de Beaumont et Louise d’Épinay ?. »
Ramona HERZ (Université de Lorraine), « Mme Leprince de Beaumont » -Francesco SCHIANTI (Université de Paris-Créteil), « Le rôle des écrivaines dans l’élaboration de nouveaux genres romanesques et historiques au tournant des Lumières »
Béatriz ONANDIA (Université de Lorraine), « La réception des femmes auteures françaises en Espagne »
18h : Discussion –
VENDREDI 24 OCTOBRE (matin)
III- Lettres, Sciences & Arts : recherches individuelles:
1- Polygraphes et éducatrices des Lumières : Présidence Isabelle Brouard-Arends
8h30 Marie-Laure GIROU-SWIDERSKI (Université d’Ottawa), Mme d’Arconville ou la « chaîne secrète » de l’éclectisme.
8h50 Édith FLAMARION (Université de Paris 3-Sorbonne), « O. Belot ou ? l’audace d’une femme qui ose penser et même qui ose écrire » des Réflexions (1756) sur le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité (1755) de Jean-Jacques Rousseau.
9h10 Françoise GEVREY (Université de Reims Champagne-Ardenne), « Comment peut-on être conteuse à la fin du siècle des Lumières ? »
9h30- Discussion
2- Un engagement politique : Présidence Huguette KRIEF
10h-Éliane VIENNOT (Université Jean Monnet, Saint-Etienne), « Retour sur une attribution problématique : Louise de Kéralio et les Crimes des reines de France »
10h20 Olivier BLANC, ? Entre héroïsme et démagogie, l’engagement politique des femmes (1789-1799) ?.
10h 40 Discussion & Pause
3- Créations artistiques: Présidence Édith FLAMARION
11h15 Marie-Emmanuelle PLAGNOL-DIéval (Université de Paris-Créteil), « Scènes privées ou publiques : choix ou nécessité pour les femmes dramaturges ? »
11h35 Geneviève HAROCHE BOUZINAC (Université d’Orléans), « Histoire d’un regard, Mme Vigée-Lebrun »
11h55 Caroline GIRON-PANEL (Bibliothèque Nationale de France), « Musicienne, femme des Lumières et artiste engagée : Antoinette de Saint-Huberty entre affirmation de soi et revendications »
12h15 Discussion
VENDREDI 24 OCTOBRE 2014 (après-midi)
4- Correspondances, journaux intimes : un espace de liberté ?: Présidence Geneviève Haroche BOUZINAC
14h30 Catriona SETH (Université de Lorraine), « La Fabrique de l’intime »
14h50 Michèle CROGIEZ-LABARTHE (Université de Berne), « Correspondance de la duchesse d’Enville ».
15h10 Valérie COSSY (Université de Genève), « « J’ai pour Sainte Anne une poltronnerie que je n’ai jamais eue »: critique et intelligibilité des Lumières selon Isabelle de Charrière »
Discussion 15h30
5- Polémiques philosophiques et littéraires : Présidence Marie-Emmanuelle PLAGNOL-DIEVAL
16h Rotraud VON KULESSA (Université d’Augsbourg), « Zilia/Francoise de Graffigny, une philosophe des Lumières ? »
16h 20 Huguette KRIEF (Aix-Marseille Université, CIELAM), « La pratique du doute chez Bonne-Charlotte de Benouville dans Les Pensées errantes, suivies des Lettres d’un Indien, 1758 ».
16h40 Jean-Noël PASCAL (Université Toulouse 2 Le-Mirail), « Autour de la querelle des poètes ».
Discussion 17h
Contact pour invitation: colloquefdl@gmail.com
RESPONSABLES: Michèle CROGIEZ-LABARTHE (Université de Berne), Édith FLAMARION (Université de Sorbonne Nouvelle Paris 3), Huguette KRIEF (Aix-Marseille Université) & Marie-Emmanuelle PLAGNOL- DIÉVAL (Université Paris Est-Créteil)
ADRESSE
Paris, Assemblée Nationale,126 rue de l’Université, 75007