Sous la direction de Françoise Bessire (université de Rouen, CEREDI) et Martine Reid (université de Lille-III, ALITHILA)
En association avec la SIEFAR et l’Académie de Rouen
« Je m’intéresse trop à la gloire de mon sexe pour n’avoir pas pris beaucoup de part à la sienne. » Emilie à Du Châtelet à Cideville, lettre du 19 août 1746.
L’œuvre d’Anne-Marie Du Bocage, née à Rouen en 1710 et morte à Paris en 1802, demeure relativement peu connue en dehors des cercles de spécialistes du théâtre au XVIIIe siècle (le seul ouvrage mentionné au catalogue de la BnF est celui de Grace Gill-Mark datant de 1927, qui fait encore aujourd’hui autorité).
Le souci de considérer l’œuvre dans son ensemble, mais aussi l’inscription de son auteure dans les pratiques de sociabilité littéraire de l’époque, parmi lesquelles son salon et son appartenance à plusieurs académies françaises et étrangères, dont celle de Rouen, constitue les lignes de force d’un colloque qui souhaite réunir des chercheurs et chercheuses français-e-s et étranger-e-s.
Plusieurs axes de recherche ont été retenus :
* le théâtre
N. B. Les Amazones (1749) figurent au nombre des pièces retenues par Perry Gethner pour son anthologie Femmes dramaturges en France (1650-1750) ; la pièce a été rééditée par Alain Bertrand chez Indigo&Côté-femmes en 2006
* la poésie, notamment les vers de circonstances
* la traduction (notamment celle du Paradis perdu de Milton)
* sa présence dans les académies de Rouen, Lyon, Padoue, Bologne et Rome, et tout ce qu’elle suppose de documents dans les archives de ces institutions (correspondances, portraits)
* l’édition de ses œuvres (dont l’édition parue chez les frères Périsse à Lyon en 1764), son nom, ses paratextes (préfaces et avant-propos)
* les Lettres sur l’Angleterre, la Hollande et l’Italie, bien reçues et abondamment commentées
* les échanges de lettres ouvertes à propos des Amazones, du théâtre et de l’Opéra-comique
* les portraits, dont le célèbre portrait exécuté par Mlle Loir, les bustes (un buste à l’Académie de Londres ?)
* la réception de ses œuvres (réception critique, traductions en anglais, italien, allemand et portugais) et leur place dans les histoires littéraires et les anthologies d’écrits de femmes à partir du XIXe siècle
Des questions plus générales, et transversales, peuvent également être considérées, parmi lesquelles :
* ses rapports avec les grands auteurs du temps grâce au salon qu’elle tient à Paris (Voltaire et Mme Denis, Emilie Du Châtelet, Fontenelle, Marivaux, etc.)
* son inscription, en tout ou partie, dans une vision différenciée des femmes en littérature
* ses rapports à la littérature dans une perspective à la fois canonique (le poème épique, la tragédie) et ouverte (le souci de l’anglais, sa présence dans trois académies italiennes, le caractère composite de ses publications)
Les sujets de communication doivent être envoyés sous la forme d’un intitulé et d’un bref descriptif à François Bessire (francois.bessire@univ-rouen.fr) ou Martine Reid (martine.reid@orange.fr) avant le 15 mars 2011.