Donnemarie-Dontilly, éd. iXe, 2016, 217 p., 17 €.
Sous la direction d’Eliane Viennot. Avec les contributions de Maria Candea, Yannick Chevalier, Sylvia Duverger, Anne-Marie Houdebine.
En trois siècles et demi d’existence, l’Académie a beaucoup travaillé à masculiniser le français. Portebannière des partisans du « genre le plus noble », ce vestige de la monarchie absolue mène depuis le milieu des années 1980 une croisade contre la « féminisation », en dépit des besoins langagiers d’une société où l’égalité des sexes progresse – en dépit, surtout, des logiques de la langue française et des évolutions à l’œuvre dans les autres pays francophones. Sans se soucier de remplir le rôle pour lequel l’entretiennent les contribuables, les Immortel·les en habit vert campent sur des positions purement idéologiques, en proférant des sentences qui se veulent paroles d’Évangile alors qu’elles vont à rebours des dynamiques du français. Les « Quarante », il est vrai, ne sont ni grammairiens, ni linguistes, ni philologues – et pas toujours écrivains.
Ce livre retrace cette guerre de trente ans, menée à coup de déclarations aussi péremptoires qu’infondées, réactionnaires et sexistes, face auxquelles les protestations n’ont pas manqué. Il permet également de faire le point sur les objets de ces controverses, et de comprendre pourquoi la France a fini par entamer sa « révolution langagière »… envers et contre les avis des Messieurs-Dames du Quai Conti.
Ouvrage publié avec le soutien de l’Institut Emilie du Châtelet. Disponible en librairie et aux éditions iXe.