Les mots de A à Z – lettre G

  • Générale, Généralle
1673 : «Il serait aisé de conclure que si les femmes sont capables de posséder souverainement toute l’authorité publique, elles le sont encore plus de n’en estre que les Ministres: comme d’estre Vice-Reines, Gouvernantes, Secrétaires, Conseillères d’Etat, Intendantes des Finances. Elles peuvent être Généralles d’Armée.»
François Poulain de la Barre, De l’égalité des deux sexes, 1673.
2006 : «(…) Le (ou la) féministe qui est aussi défenseur (ou seuse) d’une langue française qui évolue sans se dénaturer applaudit l’écrivaine, mais hurle d’effroi devant la procureure, la professeure, la défenseure… La procureuse existe depuis des siècles (n’est-ce pas Porthos’), et si c’était à l’origine la femme du procureur, c’était également le cas pour la générale, la préfète, voire la pharmacienne. Notre langue est pleine de ressources, utilisons-les pour traduire l’évolution de la société, sans lui faire subir d’outrages inutiles».
Philippe Renard, «Ca va mieux en le disant», Télérama, n°2939, 10 mai 2006.


  • Gentilfemme, Gentillefemme
1504 : «Par quoi donc, ma fille, si vous avez courage de gentilfemme, et que désiriez avoir bon et honorable bruit, si vous montrez en toutes choses vertueuse et prudente, et vous gardez bien d’être surprise en ce, quelque rudesse qu’on vous puisse faire.»
Anne de France, Enseignements à sa fille, éd. T. Clavier et É. Viennot, Saint-Étienne, PUSE, 2006, ch. 17.
1504 : «En après, ma fille, pour acquérir haut et honorable bruit* tel que gentilsfemmes doivent avoir, et afin que personne n’ait jamais cause de vous haïr, gardez-vous principalement de ce maudit péché d’envie…»
Anne de France, Enseignements à sa fille, éd. T. Clavier et É. Viennot, Saint-Étienne, PUSE, 2006, ch. 22.

1846 : «– Alors nous nous entendons en tout point, mademoiselle, et il ne me reste plus, pour me conformer à ce plan tracé par vous, qu’à vous présenter mes très humbles respects, à vous envoyer votre femme de chambre et à m’occuper de la route que vous devez suivre de votre côté. – De mon côté, monsieur, répondis-je, je suis gentillefemme comme vous êtes gentilhomme ; tenez toutes vos promesses, et je tiendrai toutes les miennes. »
Alexandre Dumas, La Dame de Monsoreau, éd. Claude Schopp, Paris, Robert Laffond, coll. « Bouquins », p. 677.


 

  • Gladiatrice
1628 : «Je voy avec horreur dans l’Histoire ces furieuses gladiatrices, que les Romains voyaient avec plaisir dans l’amphithéâtre, et ne mets pas les Amazones au nombre des femmes, je les mets au nombre des monstres, et des prodiges»
Guez de Balzac, «Lettre à Mme Desloges, 20 sept. 1628», Oeuvres, Genève, Slatkine Reprints, 1971 (1665), t.I, p.257.


  • Gouverneresse

1460 : « pour (par) la douceur de vos regards, (vous) avez jà donné saufconduit à ma plume, et transmis force et sûreté en mon cœur contre les durs assauts de vos adversaires ; désormais donc pouvons sûrement lever nos ancres sous la conduite de si sages gouverneresses. »
Triumphe des dames (trad. française par Fernando de Lucena du Triunfo de las donas de Juan Rodríguez del Padrón), Paris, Pierre Caron (s.d., vers 1500), « Prologue du translateur », aii, v°


 

  • Graveuse
1784 : «III. La Graveuse, ou la Fille-heureuse par une faiblesse.»
Rétif de la Bretonne, Les Contemporaines graduées: ou Avantures des Jolies-Fammes de l’âge actuel, Leïpsick, Büschel, 1784, p.199.