Traduction et édition : Constance Lacroix. Préface : Line Cottegnies
Editions Rue d’Ulm, Collection « Versions françaises ?, mai 2014, 140p., ISBN-978-2-7288-0513-6, 14.00 »
Résumé
En 1656, Margaret Cavendish, alors réfugiée à Anvers avec son époux, conclut sa cinquième œuvre, le recueil Natures Pictures, par un aperçu de sa vie et de son tempérament à l’intention des générations futures. Aujourd’hui salué comme la première autobiographie séculière féminine publiée en Angleterre, ce court texte apporte un éclairage sans égal sur la quête passionnée de cette femme éprise de « contemplations « , mais suscite aussi bien des questions par sa subjectivité : qui est vraiment celle qui est longtemps demeurée dans l’histoire comme ? Margot la folle » » Quel crédit accorder à ce discours heurté et hâtif, et pourtant fondé sur la mise en scène du moi « Où la duchesse puise-t-elle l’audace d’écrire et de s’écrire, à une époque où le silence est considéré comme le plus bel ornement de son sexe « Que recouvre le désir de ? gloire » et de renommée, si inusité chez les femmes de son temps, qu’avoue, avec une franchise iconoclaste, cette grande dame quelque peu hétérodoxe, et qui semble à la racine de son écriture »
En narrant sa vie peu commune, Margaret Cavendish offre au lecteur la meilleure introduction à son œuvre déroutante ainsi qu’un document sans prix sur la société et la pensée anglaises en un âge de grands bouleversements.
L’autrice, la traductrice et la préfacière
Philosophe, poétesse, dramaturge, épistolière et biographe, Margaret CAVENDISH, duchesse de Newcastle, est l’une des premières Anglaises à rechercher la publication pour le seul amour de la gloire. Née en 1623 dans une famille de l’Essex, elle commence à écrire après son mariage avec l’un des principaux généraux royalistes pendant la guerre civile, qui deviendra ensuite l’un des plus riches aristocrates d’Angleterre sous la Restauration. Entre 1653 et 1668, dans les rigueurs de l’exil, puis dans une splendeur retrouvée, une quinzaine d’ouvrages naîtront donc sous la plume de cette matérialiste vitaliste à l’esprit exubérant, éprise de singularité, fière de son savoir autodidacte et rétive à tout dogmatisme, fût-ce celui des « philosophes de la Nature » empiristes de son temps.
Après avoir suscité, jusqu’à sa mort en 1673, la stupeur, les sarcasmes et l’admiration par ses préoccupations, son comportement et ses tenues atypiques, celle qui était restée dans les mémoires comme une grande dame excentrique est désormais reconnue comme l’une des figures les plus originales de la philosophie et de la littérature anglaises.
Docteure en anglais, Constance LACROIX a enseigné à l’université de Valenciennes et à l’université de Franche-Comté. Elle s’intéresse particulièrement aux récits et romans d’aristocrates en exil aux XVIIe et XVIIIe siècles et a consacré sa thèse à la traduction annotée et au commentaire de trois romans de la Jacobite Jane Barker (1652-1732).
Line COTTEGNIES est professeure de littérature anglaise à l’université Paris 3 Sorbonne nouvelle.
Sommaire
Préface, par Line COTTEGNIES
Relation véridique de ma naissance, de mon éducation et de ma vie
Mémoires de Margaret, duchesse de Newcastle
Épître
Mémoires de la duchesse
Notes de la traductrice
« Vivre dans le souvenir de la postérité ». Margaret Cavendish ou le refus de l’effacement, par Constance LACROIX
Rédaction et publication des Natures Pictures
Défense et illustration du moi écrivant
Margaret Cavendish et le désir de gloire
Chronologie
Bibliographie
En librairie le 22 mai 2014 mais disponible dès maintenant sur ce site: http://www.presses.ens.fr/produit.php?ref=978-2-7288-0513-6&id_rubrique=20