Les Femmes savantes, lettrées et cultivées dans la littérature française des Lumières ou la conquête d’une légitimité (1690-1804)
Paris, Honoré Champion, coll. « Les dix-huitièmes siècles », 2013, 1064 p., 2 vol., 195 ?, EAN 9782745325648
Au siècle des Lumières se constitue une nouvelle intellectualité féminine. Les textes laissent percevoir une relation croissante en intensité des femmes avec tous les domaines de la culture savante. Leur mouvement vers le savoir témoigne d’une imprégnation générale qui fait que, par les livres et les journaux, les salons et les cabinets, les théâtres et les musées, les loges et les académies, elles ne peuvent rester passives face à une lame de fond d’acculturation qui, du fait d’une démocratisation de la culture, touche aussi les hommes. Beaucoup de femmes lisent, apprennent et réfléchissent ; beaucoup écrivent et traduisent ou se livrent à des expériences scientifiques. Leur percée dans le monde des lettres et des sciences est remarquable. Mais cette conquête intellectuelle fut lente et difficile car elle s’est longuement heurtée à des préventions que les femmes ont dû surmonter pour gagner la reconnaissance d’une légitimité dans les sanctuaires du savoir.Docteure en littérature française, Adeline Gargam enseigne actuellement à l’Université de Nouvelle Calédonie. Son domaine de recherches est centré sur l’histoire des mentalités et des représentations à l’égard de la femme dans l’ensemble de la textualité.
(avec Betrand Lançon)Histoire de la Misogynie de l’Antiquité à nos Jours
Paris, Arkhe editions, nov. 2013, 311 p., ISBN-13: 978-2918682226
Ce livre se veut l’archéologie d’un mépris, celui de la femme et de la féminité, tel qu’il s’exprime en Europe depuis la haute Antiquité.
Chose étonnante, aucune histoire de la misogynie n’avait jamais été publiée ni même écrite jusqu’à ce jour en France.
Son sujet ne porte pas simplement sur la femme en tant que telle, mais sur le terrible constat qui s’impose quant aux regards péjoratifs portés sur les femmes et la féminité.
Ces regards sont ceux des hommes, parfois interiorisés par des femmes ; ils sont puissamment ancrés dans les mentalités par le langage, les théories, les images, les croyances et le droit. Ainsi, les vecteurs de la misogynie sont extrêment divers : poètes, mythographes, artistes, médecins, philosophes, enseignants, médias, mais aussi hommes d’Église, politiques et juristes.
Comme toute archéologie, ce livre définit un terrain de fouilles, l’Europe, et nous entraîne dans un voyage autour des textes, de l’antiquité au xxe siècle. On y découvre que la misogynie s’exprime au travers de thèmes transmis et ressassés de générations en générations, et profondément ancrés dans notre culture et dans notre vie quotidienne.
Comment comprendre la misogynie « Procède-t-elle uniquement de cette culture enracinée au plus profond de nous « Est-elle partie intégrante de la masculinité ? D’une virilité façonnée par le vieux modèle patriarcal » Le déclin de ce dernier serait-il susceptible d’entraîner la fin d’une misogynie que l’on pensait indétrônable »
Telles sont les questions essentielles auxquelles ce livre, unique en son genre, tente de répondre de façon claire et accessible.
Adeline Gargam
Docteure en Littérature française et enseignante à l’université de Nouvelle-Calédonie. Spécialiste des textes littéraires français du xviiie siècle et des femmes des Lumières. Auteure de nombreux articles et d’un livre : Les Femmes savantes, lettrées et cultivées dans la littérature française des Lumières ou la Conquête d’une légitimité, chez Honoré Champion.
Bertrand Lançon
Professeur d’Histoire ancienne à l’université de Limoges. Spécialiste de l’Empire romain tardif et de la première christianisation. Auteur d’une dizaine de livres d’Histoire romaine dont L’Antiquité tardive, aux Presses universitaires de France. Il a récemment publié avec Tiphaine Moreau, Constantin, un Auguste chrétien, chez Armand Colin.