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[II,586] STELLA, (''Claudine'' BOUZONNET) la premiere et la plus illustre des trois soeurs, fille d'Etienne Bouzonnet, orfevre à Lyon, qui vint ensuite se fixer à Paris, apprit le dessin de son oncle Jacques Stella, et peignit ensuite avec des progrès qui firent concevoir de ses talents les plus grands succès; mais l'inclination qu'elle eut pour la gravure lui fit préférer cet art, où elle excella. Les études qu'elle avoit faites du dessin, et son application constante, lui acquirent bientôt une réputation distinguée. Il est rare de voir une femme dédaigner les amusements de son sexe, et travailler à s'immortaliser dans un âge où l'on ne respire que les plaisirs et les jeux. Eprise de la gloire qui fait les grands hommes, Claudine Stella sacrifia tout au desir d'acquérir de la célébrité; et elle eut la satisfaction de jouir du fruit de ses travaux. Elle mourut [587] à Paris en 1697, âgée de soixante-un ans. Ses principaux ouvrages sont, le Frappement du Rocher, grande estampe au burin, d'après le Poussin: cette estampe est un chef-d'oeuvre pour l'intelligence et l'expression; Moyse exposé sur les eaux, le Crucifiement, Saint Pierre guérissant un boiteux à la porte du Temple, d'après le même peintre; une suite de Pastorales, de jeux d'enfants, d'après ses propres dessins, etc.

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