Marie-Anne Barbier
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Biography
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Birth date
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1664
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Death
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Around 1745
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Biographical entries in old dictionaries
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Marie-Anne Barbier was christened in Orléans on the 21st of January 1664. She was born into a family of craftsmen and burgesses. Her father, Jacques Barbier, was master of artillery before becoming Provincial commissary of artillery. He married Marie Sinson whose family belonged to the bourgoisie d'offices. Jacques and Marie Barbier may have come to Paris, where the Sinsons had settled, when they left Orleans in the 1670s. Nothing is known about her formative years. At the turn of the 17th century, she attended the salon of Marie-Anne Mancini and wrote “a few elegies” and fugitive pieces that are now lost. Martin de Baton, the poet followed later by Edme Boursault, the playwright, who was her mentor throughout her career as a dramatist, encouraged her first literary attempts.
In July 1701, she published a short “Epitaph to Mlle de Scudéry” in Mercure Galand. From the beginning she showed a strong interest in joining a literary genealogy of female writers and her keenness to strike up relationships with women who were powerful literary patrons. With the support of Boursault who introduced her to actors from the Comédie-Française, she had her first tragedy, Arrie et Pétus, performed on the 3rd of June 1702. The play drew the attention of her contemporaries and some accused Barbier of lending her name to a male author. She answered her detractors in the preface of the edition that followed and aroused a controversy that would go on in the writings of Voltaire and Pierre Bayle, who dedicated one of his Réponses aux questions d’un provincial (1704) to the debate. Her critics to one of her close relations attributed her second tragedy, the Abbot Simon-Joseph Pellegrin, who denied writing it. During the following decade, Marie-Anne Barbier wrote two more plays that were performed at the Comédie-Française. Her search for patrons and an exclusively female literary circle turned her into a woman of society and she became a regular at the salon of Elisabeth-Sophie Chéron, the painter.
A new period in her career began with the Regency. Following the death of several of her friends and patrons, Marie-Anne Barbier’s ambitions switched from being a socialite to becoming a professional writer and she started to seek the protection of a new powerful man, the Abbot Bignon, Librarian to the King and the editor of Journal des Savants. She stopped writing tragedies and turned to new literary genres, closer to “the Moderns”, as evinced by her collection of Histoires Galantes based on Sucesos y prodigios de amor by J. Pérez de Montalban (1624). In 1716 and 1718, she was at the height of her success with two librettos: Les Fêtes d’été ran for several months at the Opera House, whilst Le Jugement de Pâris was much commented, parodied and revived.
She also published a periodical, Saisons Littéraires, which included major theatre reviews partly by her. After 1722, Marie-Anne Barbier stopped publishing but she kept on writing as is shown by two manuscript plays in prose. The few clues the writer left after disappearing from the literary scene, lead us to believe that she continued to evolve in the theatre milieu. The date and place of her death remain unknown but Titon du Tillet, who was a personal acquaintance of Marie-Anne Barbier, states that she died “around 1745, well on in years”.
In her tragedies, Barbier opened a dialogue with her predecessors Corneille and Racine, through an elaborate intertextual game. Despite the weight of this legacy, she managed to push back the frontiers of the tragedy by bringing out the feelings of her characters. She also gave a greater place on stage to viragos from ancient history and showed increased interest for the “glory of our sex”. The attribution of her works to Pellegrin, which is still mentioned today, has been refuted both by a formal comparison of the works of the two authors, and period documents. Besides, it has not prejudiced the literary fortune of a writer who was particularly successful in the 18th century when her works were translated into Dutch, German, Italian and Russian and achieved a canonical status never reached by a woman before in France. Recent studies emphasize the feminist dimension of her writings and the major part her works played in the history of drama and in postclassical aesthetics.
(translated by Armel Dubois-Nayt)
Works
- 1701 : «Épitaphe de Mademoiselle de Scudéry», Mercure galant, juillet, p.69.
- 1702 : Arrie et Pétus (tragédie en 5 actes, en vers), Comédie-Française (Paris), 3 juin 1702, Paris, Michel Brunet -- dans Femmes dramaturges en France (1650-1750). Pièces choisies, éd. Perry Gethner , Paris/ Seattle/ Tübingen..., Papers on French Seventeenth Century Literature, «Biblio 17», 1993, p.243-314.
- 1703 : Cornélie, mère des Gracques, tragédie (tragédie en 5 actes, en vers), Comédie-Française (Paris), 5 janvier 1703, Paris, Pierre Ribou -- Éd. Alicia C. Montoya et Volker Schröder, Toulouse, Société de littératures classiques, 2005.
- 1704? : Panthée, femme d'Abradate Roy de la Susiane (tragédie), non représentée, inédite.
- 1704 : «Amour, est-ce toi qui m'appelles?», dans Recueil d'airs sérieux et à boire, de différents auteurs, imprimé au mois de mai 1704, Paris, Christophe Ballard, p.96-97 (musique de Chéron de Rochesources).
- 1704 : «À Madame la Duchesse de Bourgogne, sur le feu de joie de Versailles», Mercure galant, août, p.186-187.
- 1704 : Vers à la gloire de l'auteur du Système du coeur, Mercure galant, août, p.288-289.
- 1706 : Tomyris(tragédie en 5 actes, en vers), Comédie-Française (Paris), 23 novembre 1706, Paris, Pierre Ribou, 1707.
- 1708 : «Ode à son Altesse Sérénissime Monseigneur le Duc du Maine», Le Nouveau Mercure, septembre-octobre, p.7-13.
- 1709 : «Dissertation critique sur l'OEdipe de Corneille», Le Nouveau Mercure, janvier, p.93-106.
- 1709 : «Élégie», Le Nouveau Mercure, janvier, p.106-109.
- 1709 : La Mort de César (tragédie en 5 actes, en vers), Comédie-Française (Paris), 26 novembre 1709, Paris, Pierre Ribou, 1709.
- 1712? : Joseph (tragédie en vers), non représentée, inédite.
- 1712 : «Ode sur la justice à M. d'Argenson», Mercure galant, novembre, p.49-60.
- 1713 : Le Théâtre de l'amour et de la fortune, Paris, Pierre Ribou, 2 t.
- 1714 : Saisons littéraires ou mélanges de poésie, d'histoire et de critique. Premier recueil, Paris, François Fournier.
- 1716 : Les Fêtes de l'été, ballet (livret d'opéra, prologue, 3-4 entrées), Académie royale de musique (Paris), 12 juin 1716, Paris, Pierre Ribou (musique de Montéclair).
- 1718 : Le Jugement de Pâris, pastorale héroïque (livret d'opéra, prologue, 3 entrées), Académie royale de musique (Paris), 21 juin 1718, Paris, Pierre Ribou (musique de Bertin de Ladoué) -- En ligne : [1]
- 1719 : Le Faucon (comédie en 1 acte, en vers), Comédie-Française (Paris), 1er septembre 1719, Paris, veuve Pierre Ribou.
- 1722 : Recueil des saisons littéraires. Dissertation critique sur la tragédie d'Atrée et de Thyeste, Rouen, J.B. Machuel.
- 1734-35 : L'Inconstant (comédie en 3 actes, en prose), inédite (BnF, ms. fr. 9248).
- La Capricieuse (comédie en un acte, en prose), inédite (BnF, ms. fr. 9248).
Selected bibliography
- Gethner, Perry (éd.), notice sur Arrie et Pétus, in Femmes dramaturges..., voir supra, oeuvres, p.245-254.
- Lancaster, Henry Carrington, Sunset. A History of Parisian Drama in the Last Years of Louis XIV, 1701-1715, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1945, p.69-79.
- Montoya, Alicia C., Marie-Anne Barbier et la tragédie post-classique, Paris, H. Champion (à paraître en 2007).
- Panighetti, Irene, Marie-Anne Barbier: una scrittrice di inizo settecento, thèse de doctorat, dir. Franco Piva, Université de Milan, 2004.
Reception
- [éloge de Marie-Anne Barbier]
Ne pleurons plus de Sapho le trépas,
Consolons-nous de celui de la Suze.
En pareil jour, que chômons ici-bas,
Prêtre sacré baptisait une Muse,
Qui les surpasse autant par ses appas,
Que par le don d'une science infuse,
De bien rimer, d'ajuster au compas
Tendre chanson, ou plaintive élégie,
Et qui plus est, composer tragédie,
Dernier talent que les autres n'ont pas.
(Catherine Bernard, «Bouquet: Ne pleurons plus de Sapho le trépas» [vers 1702], dans Nouveau Choix de pièces de poésie, éd. F. Duval, La Haye, Henry van Bulderen, 1715, seconde partie, p.122-123)
- (à propos du Jugement de Pâris) «Pastorale héroïque et pièce nouvelle, fut parfaitement bien reçue; et son succès a été beaucoup plus grand que la saison ne semblait le permettre; elle a soutenu les plus grandes chaleurs d'un été extraordinairement chaud, et l'on y a trouvé des beautés dont le sujet ne paraissait pas susceptible; l'action en était par elle-même fort légère et assez dénuée d'intérêt, mais les scènes épisodiques qu'on y a fait entrer, le grand nombre de maximes qu'on y a semées, et où l'auteur avait pris soin de mettre l'esprit en sentiments, jointes à la beauté de la musique et à l'agrément des danses, l'ont fait regarder comme un des ballets les plus amusants, Thevenard y a pris tant de goût pour le rôle du beau berger Pâris, qu'il l'a joué jusqu'à la dernière représentation» (N. Boindin, Lettres historiques sur tous les spectacles de Paris, Paris, Pierre Prault, 1719, p.125-126).
- (à propos de La Mort de César) «Cette pièce, ainsi que l'autre que nous avons de Mademoiselle Barbier, est le triomphe des femmes pour la force du génie, les vers et les pensées propres au genre dramatique: il y a des endroits où l'on croit lire P. Corneille. C'est beaucoup d'avoir choisi un tel sujet, c'est encore davantage de l'avoir traité comme il l'est ici. Le combat de Brutus entre tant de bienfaits reçus et la mort qu'il donne à son père et bienfaiteur, est difficile à pallier à des yeux français, mais l'histoire l'affirme. Quelques détails du caractère de J. César sont ici factices, et l'on prétend que l'auteur a rabaissé César au lieu de l'élever» (D'Argenson, Notices sur les oeuvres de théâtre [1725-1756], éd. H. Lagrave, Studies on Voltaire and Eighteenth Century, 42, 1966, p.327).
- (à propos d'Arrie et Pétus) «Ce seroit tromper grossièrement le public, que de lui laisser croire que cette tragédie est entièrement de Mademoiselle Barbier, ainsi qu'on pourrait le présumer sur le titre des OEuvres de cette demoiselle: il y aurait aussi quelque injustice à soutenir qu'elle n'a purement fait que prêter son nom à M. l'abbé Pellegrin. Ce qui est certain, c'est que ce dernier en est Auteur de la meilleure partie. Ce fait est connu, et nous a été attesté par M. l'abbé Pellegrin même. [...] Cette tragédie eut assez de succès, pour que Mademoiselle Barbier put se flatter d'avoir réussi. Il y a cependant bien de l'apparence, qu'elle ne le dut qu'à l'indulgence du public pour un coup d'essai, et pour la personne qui s'en disait l'auteur: car la pièce est un peu faible par la conduite, les sentiments, et la versification» (F. et C. Parfaict, Histoire du théâtre français depuis son origine jusqu'à présent, Paris, P.G. Le Mercier et Saillant, t.14, p.258-264).
- «Ce théâtre, Madame, n'a rien de remarquable, rien qui le distingue particulièrement. On sait qu'en général, l'auteur s'y proposait la gloire de son sexe, en choisissant des sujets qui en étaient comme le triomphe; mais rien de plus commun que la manière de les traiter. Il est cependant vrai de dire que la conduite de ces tragédies est assez régulière, et l'enchaînement des scènes assez bien lié; parce qu'il ne faut pour cela que cette espèce de bon sens, dont Mademoiselle Barbier n'était pas dépourvue. Il y règne même une sorte de sublime manqué, d'où résultent mille défauts d'exécution. À force de vouloir rendre ses héroïnes grandes et généreuses, les héros même les plus connus deviennent tremblants et timides. Elle ne montre partout que de grandes femmes et de petits hommes, des géantes et des pygmées» (J. de La Porte, Histoire littéraire des femmes françaises, Paris, Lacombe, 1769, p.84-93).
- «Le théâtre de Mlle Barbier a été recueilli en un volume in-12. On y trouve du goût, du génie et de beaux vers, des scènes bien liées, des situations touchantes, des sujets bien choisis. Les hommes lui ont reproché qu'elle avait trop cherché à célébrer les femmes, et qu'en voulant faire les héroïnes de ses pièces grandes et généreuses, elle avait rabaissé les héros. Mais nos poètes masculins n'ont-ils pas presque tous une faiblesse opposée?...