Baudonivie

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Baudonivie
Biographie
Date de naissance Avant 555
Date de décès Après 614
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)
Dictionnaire Pierre-Joseph Boudier de Villemert (1779)
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804)


Notice de Sylvie Joye, 2008

Compagne et confidente de sainte Radegonde, Baudonivie s’attache à la reine franque dès la séparation de celle-ci avec son époux, Clotaire Ier. Religieuse au monastère de Sainte-Croix de Poitiers, elle est chargée par l’abbesse Dedimia, vers 609-614, de compléter la biographie de sainte Radegonde écrite par Fortunat. Elle compose donc un prologue et vingt-huit chapitres qui constituent le second livre de la Vie de sainte Radegonde.

Baudonivie est l’une des très rares auteures féminines du haut Moyen Âge. Son oeuvre donne de Radegonde, plus que celle de Fortunat, l’image d’une fondatrice qui se bat pour étendre l’influence de son monastère et qui garde des liens avec le monde extérieur. Son style a souvent été critiqué pour sa supposée rusticité, mais il tient en partie à l’évolution de la langue et du genre hagiographique.

Oeuvres

- v. 609-614 : Vita Radegundis II, éd. EN-GBB. Krusch, Monumenta Germaniae Historica, Rerum Merowingicarum II, Hanovre, 1888, p.378-395 -- traduction française: Y. Labande-Mailfert, «Vie de sainte Radegonde par la moniale Baudonivie», dans Radegonde de la couronne au cloître, dir. R. Favreau, Poitiers, Association Gilbert de la Porée, «Trésors poitevins», 1, 2005, p.59-85.

Choix bibliographique

span style="" times="" new="" roman="" ;="">- Coudanne, Louise, «Baudonivie, moniale de Sainte-Croix et biographe de sainte Radegonde», dans Études mérovingiennes. Actes des Journées de Poitiers 1er-3 mai 1952, Paris, Picard, 1953, p.45-51.
- Consolino, Franca Ela, «Due agiografi per una regina: Radegonda di Turingia fra Fortunato e Baudonivia», Studi Storici, 29, 1988, p.143-159.
- Gäbe, Sabine, «Radegundis: sancta, regina, ancilla. Zum Heiligkeitsideal der Radegundisviten von Fortunat und Baudonivia», Francia, 16/1, 1989, p.1-30.
- Lantéri, Roger-Xavier, «Baudonivie», dans Les Mérovingiennes. 476-714, Paris, Perrin, 2000, p.42-49.
- Rouche, Michel, «Fortunat et Baudonivie: deux biographes pour une seule sainte», dans La Vie de sainte Radegonde par Fortunat. Poitiers, Bibliothèque Municipale, Manuscrit 250 (136), dir. Robert Favreau, Poitiers, Seuil, 1995, p.239-249.

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Choix iconographique

span style="" times="" new="" roman="" ;="">- 10** : Anonyme, La Vie de sainte Radegonde par Fortunat(enluminure), Poitiers, Bibliothèque municipale (Ms 250/136, verso de la dernière page) -- La Vie de sainte Radegonde... voir supra, Choix bibliographique.

Jugements

- «Autour du grand nom de sainte Radegonde se rassemble un petit groupe d’écrivains, dont deux, saint Fortunat et saint Grégoire, sont célèbres, tandis que le troisième, la religieuse Baudonivia, s’est trouvé à l’abri des indiscrétions de la postérité par la simplicité de sa vie claustrale et, aussi, par la pauvreté de son talent littéraire. [...] Il y a des naïvetés dans le récit de Baudonivia: une tempête qui s’élève, violente et tenace, “quarante jours et quarante nuits” (cap.XV); des exagérations (cap.XVI); un optimisme qui semblera excessif à des historiens.» (François Baix, «Baudonivia», dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t.6, Paris, Letouzé et Ané, 1932, col.1357-1359)

- «La grande faiblesse de Baudonivie, c’est d’avoir manqué de personnalité. Timide, elle n’a pas su, elle n’a pas osé être elle-même. Ayant fréquenté longuement sainte Radegonde, l’ayant aimée passionnément, ayant reçu ses confidences les plus intimes, été l’objet, par conséquent, d’une affection de choix, Baudonivie a composé laborieusement une vie de saint conventionnelle. Lorsqu’elle laisse parler son coeur, son expression devient aisée, vivante et son témoignage convaincant.» (Louise Coudanne, «Baudonivie, moniale de Sainte-Croix et biographe de sainte Radegonde», voir supra, Choix bibliographique, p.48)


- «Le livre de Fortunat est si complet que la mission de Baudonivie est cosmétique, elle en est réduite à ajouter des petits riens. Avec ces petits riens, la moniale va faire une oeuvre originale de six mille deux cents mots, brosser en vingt-huit chapitres un portrait différent: c’est avec un regard de femme qu’elle a observé Radegonde, c’est avec un esprit de femme qu’elle la montre. [...] Baudonivie nous montre une Radegonde à la fois cloîtrée et ouverte sur le monde, initiant des oeuvres de protection sociale, pratiquant la “miséricorde”. Une femme d’action. [...] Notre écrivaine employait, dans un style simple, direct, sans fioritures, le latin mérovingien, un latin moderne. [...] Baudonivie peut donc être fêtée vraiment comme la doyenne des écrivaines françaises. C’est une écrivaine de qualité.» (Roger-Xavier Lantéri, Les Mérovingiennes, voir supra, Choix bibliographique, p.43, 44, 48 et 49)


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