Elisabeth-Sophie Chéron : Différence entre versions

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Élisabeth-Sophie Chéron est née à Paris le 3 octobre 1648. Son père, Henri Chéron (mort en 1677), originaire de Meaux, peintre de portraits en émail, graveur, lui apprend les rudiments de son art. Élevée dans la religion réformée, elle abjure le protestantisme à Saint-Sulpice le 25 mars 1668, sous l'influence de sa mère, Marie Lefebvre, et de Mme de Miramion. Lors de la révocation de l'Édit de Nantes, son frère, le peintre Louis Chéron (1655-1713), s'exile à Londres. Elle envisage de lui laisser une partie de ses biens, à condition qu'il se convertisse (testament du 1er avril 1711, codicille du 28 août 1711), mais devant son refus, elle fait de sa nièce, Anne Delacroix, sa légataire universelle. Veuve d'Albert Godefroy, greffier en chef de la terre et pairie d'Avesnes, Élisabeth-Sophie Chéron épouse, en 1692, Jacques Le Hay, ingénieur du roi, mais conserve son patronyme. Sa soeur, Anne Chéron (1649-1718), épouse du peintre Alexis-Simon Belle, est également peintre.
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Élisabeth-Sophie Chéron est née à Paris le 3 octobre 1648. Son père, Henri Chéron (mort en 1677), originaire de Meaux, peintre de portraits en émail, graveur, lui apprend les rudiments de son art. Élevée dans la religion réformée, elle abjure le protestantisme à Saint-Sulpice le 25 mars 1668, sous l'influence de sa mère, Marie Lefebvre, et de [[Marie Bonneau|Mme de Miramion]]. Lors de la révocation de l'Édit de Nantes, son frère, le peintre Louis Chéron (1655-1713), s'exile à Londres. Elle envisage de lui laisser une partie de ses biens, à condition qu'il se convertisse (testament du 1er avril 1711, codicille du 28 août 1711), mais devant son refus, elle fait de sa nièce, Anne Delacroix, sa légataire universelle. Veuve d'Albert Godefroy, greffier en chef de la terre et pairie d'Avesnes, Élisabeth-Sophie Chéron épouse, en 1692, Jacques Le Hay, ingénieur du roi, mais conserve son patronyme. Sa soeur, Anne Chéron (1649-1718), épouse du peintre Alexis-Simon Belle, est également peintre.
  
 
Le 11 juin 1672, sur la recommandation de Le Brun, elle est agréée à l'Académie royale de peinture et de sculpture, et reçue en septembre 1673. Aux salons de 1673 et 1699, elle expose un ''Autoportrait'', ''Mlle Bélo'', ''Marie Chéron'' (?), ''Mme Dacier'', ''Mme Morel'' et en 1704, ''Mme de Barbezieux'', l''e Prieur de Cordemoy'', ''Mme de la Guette'', ''Mme de Monaco'', ''Mme Mansard'', ''le P. Sébastien'', ''Mme ou Mlle de Villefranche'', ''Une fille qui dessine'', ''Deux jeunes filles qui accordent un clavecin'', ''Une Grecque''. Dans la querelle qui oppose Le Brun et Mignard, elle se range au côté du premier et fait paraître anonymement ''La Coupe du Val-de-Grâce'', en réponse à ''La Gloire du Val-de-Grâce'' de Molière. En 1707, elle offre à l'Académie un recueil de gravures qu'elle a réalisées d'après Raphaël et qu'elle dédie à Robert de Cotte: elle y interprète des dessins de sa collection et de celle de Roger de Piles. Pensionnée par le roi, elle reçoit une gratification de 400 livres de 1700 à 1710. Portraitiste réputée, elle exécute également des sujets d'histoire et une soixantaine d'eaux-fortes, certaines retouchées au burin par Charles Simonneau. Outre son autoportrait et des pierres antiques tirées des collections du Roi et de différents curieux, dont Bourdaloue, elle grave des compositions de son frère, de Michel-Ange et de Raphaël comme les ''Diverses figures hiéroglyphiques'' (13 pl.). Elle grave aussi un Christ mort tiré d'une ''Descente de croix'' en cire colorée au naturel et en ronde bosse, du Sicilien Julio Zumbo (1656-1701), qui, avec une ''Crèche'' du même artiste, est considérée comme une des pièces maîtresses de son cabinet. Signalé notamment par Brice dans sa ''Description de la ville de Paris'' (1711), et estimé 24 800 livres à sa mort, celui-ci renferme des tableaux anciens et modernes, des dessins et des estampes, des médailles et des coquillages. Elle donne le dessin d'un grand nombre de pierres antiques, et notamment du célèbre ''Cachet de Michel-Ange'' qui fait l'objet d'une violente polémique; son mari prend la plume pour la défendre et fait graver, d'après ses dessins, une suite des «plus belles pierres antiques du cabinet du Roy».
 
Le 11 juin 1672, sur la recommandation de Le Brun, elle est agréée à l'Académie royale de peinture et de sculpture, et reçue en septembre 1673. Aux salons de 1673 et 1699, elle expose un ''Autoportrait'', ''Mlle Bélo'', ''Marie Chéron'' (?), ''Mme Dacier'', ''Mme Morel'' et en 1704, ''Mme de Barbezieux'', l''e Prieur de Cordemoy'', ''Mme de la Guette'', ''Mme de Monaco'', ''Mme Mansard'', ''le P. Sébastien'', ''Mme ou Mlle de Villefranche'', ''Une fille qui dessine'', ''Deux jeunes filles qui accordent un clavecin'', ''Une Grecque''. Dans la querelle qui oppose Le Brun et Mignard, elle se range au côté du premier et fait paraître anonymement ''La Coupe du Val-de-Grâce'', en réponse à ''La Gloire du Val-de-Grâce'' de Molière. En 1707, elle offre à l'Académie un recueil de gravures qu'elle a réalisées d'après Raphaël et qu'elle dédie à Robert de Cotte: elle y interprète des dessins de sa collection et de celle de Roger de Piles. Pensionnée par le roi, elle reçoit une gratification de 400 livres de 1700 à 1710. Portraitiste réputée, elle exécute également des sujets d'histoire et une soixantaine d'eaux-fortes, certaines retouchées au burin par Charles Simonneau. Outre son autoportrait et des pierres antiques tirées des collections du Roi et de différents curieux, dont Bourdaloue, elle grave des compositions de son frère, de Michel-Ange et de Raphaël comme les ''Diverses figures hiéroglyphiques'' (13 pl.). Elle grave aussi un Christ mort tiré d'une ''Descente de croix'' en cire colorée au naturel et en ronde bosse, du Sicilien Julio Zumbo (1656-1701), qui, avec une ''Crèche'' du même artiste, est considérée comme une des pièces maîtresses de son cabinet. Signalé notamment par Brice dans sa ''Description de la ville de Paris'' (1711), et estimé 24 800 livres à sa mort, celui-ci renferme des tableaux anciens et modernes, des dessins et des estampes, des médailles et des coquillages. Elle donne le dessin d'un grand nombre de pierres antiques, et notamment du célèbre ''Cachet de Michel-Ange'' qui fait l'objet d'une violente polémique; son mari prend la plume pour la défendre et fait graver, d'après ses dessins, une suite des «plus belles pierres antiques du cabinet du Roy».
 
   
 
   
À ses talents de peintre et de graveuse, elle joint des dons pour la musique (elle joue du luth), pour les langues (elle sait l'hébreu, le grec et le latin) et pour la poésie. Cette qualité lui vaut d'être reçue, le 9 février 1699, à l'Accademia dei Ricovrati de Padoue sous le nom d'Erato et de recevoir l'hommage de plusieurs pièces de vers, de Vertron et de Sénecé. On l'appelle alors «l'illustre Mademoiselle Chéron» ou encore «la [[Sappho|Sapho]] de son temps». Elle tient, rue de Grenelle, un salon mondain et artistique que fréquentent Mademoiselle de Scudéry, Mme Dacier, Mme Deshoulières et Roger de Piles. Elle meurt le 5 septembre 1711. Son ami le médecin Jean-Baptiste Fermel'Huis publie peu après l'''Éloge funèbre de Madame Le Hay, connuë sous le nom de Mademoiselle Chéron'' (Paris, François Fournier, 1712). Roger de Piles, Voltaire, Dezallier d'Argenville l'ont célébrée.
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À ses talents de peintre et de graveuse, elle joint des dons pour la musique (elle joue du luth), pour les langues (elle sait l'hébreu, le grec et le latin) et pour la poésie. Cette qualité lui vaut d'être reçue, le 9 février 1699, à l'Accademia dei Ricovrati de Padoue sous le nom d'Erato et de recevoir l'hommage de plusieurs pièces de vers, de Vertron et de Sénecé. On l'appelle alors «l'illustre Mademoiselle Chéron» ou encore «la [[Sappho|Sapho]] de son temps». Elle tient, rue de Grenelle, un salon mondain et artistique que fréquentent [[Madeleine de Scudéry|Mademoiselle de Scudéry]], Mme Dacier, [[Antoinette du Ligier de la Garde|Mme Deshoulières]] et Roger de Piles. Elle meurt le 5 septembre 1711. Son ami le médecin Jean-Baptiste Fermel'Huis publie peu après l'''Éloge funèbre de Madame Le Hay, connuë sous le nom de Mademoiselle Chéron'' (Paris, François Fournier, 1712). Roger de Piles, Voltaire, Dezallier d'Argenville l'ont célébrée.
  
 
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Version actuelle en date du 18 mars 2013 à 18:37

Elisabeth-Sophie Chéron
Conjoint(s) Jacques Le Hay
Dénomination(s) Mademoiselle Chéron
Biographie
Date de naissance 1648
Date de décès 1711
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s)
Dictionnaire Louis-Abel Abbé de Fontenai (1776)
Dictionnaire Pierre-Joseph Boudier de Villemert (1779)
Dictionnaire Fortunée Briquet (1804)
Dictionnaire André Félibien (1688)
Dictionnaire Nicolas Guérin (1715)
Dictionnaire Florent Le Comte
Dictionnaire Pierre-Jean Mariette (1851-1853)
Dictionnaire Roger de Piles (1715)


Notice de Véronique Meyer, 2004

Élisabeth-Sophie Chéron est née à Paris le 3 octobre 1648. Son père, Henri Chéron (mort en 1677), originaire de Meaux, peintre de portraits en émail, graveur, lui apprend les rudiments de son art. Élevée dans la religion réformée, elle abjure le protestantisme à Saint-Sulpice le 25 mars 1668, sous l'influence de sa mère, Marie Lefebvre, et de Mme de Miramion. Lors de la révocation de l'Édit de Nantes, son frère, le peintre Louis Chéron (1655-1713), s'exile à Londres. Elle envisage de lui laisser une partie de ses biens, à condition qu'il se convertisse (testament du 1er avril 1711, codicille du 28 août 1711), mais devant son refus, elle fait de sa nièce, Anne Delacroix, sa légataire universelle. Veuve d'Albert Godefroy, greffier en chef de la terre et pairie d'Avesnes, Élisabeth-Sophie Chéron épouse, en 1692, Jacques Le Hay, ingénieur du roi, mais conserve son patronyme. Sa soeur, Anne Chéron (1649-1718), épouse du peintre Alexis-Simon Belle, est également peintre.

Le 11 juin 1672, sur la recommandation de Le Brun, elle est agréée à l'Académie royale de peinture et de sculpture, et reçue en septembre 1673. Aux salons de 1673 et 1699, elle expose un Autoportrait, Mlle Bélo, Marie Chéron (?), Mme Dacier, Mme Morel et en 1704, Mme de Barbezieux, le Prieur de Cordemoy, Mme de la Guette, Mme de Monaco, Mme Mansard, le P. Sébastien, Mme ou Mlle de Villefranche, Une fille qui dessine, Deux jeunes filles qui accordent un clavecin, Une Grecque. Dans la querelle qui oppose Le Brun et Mignard, elle se range au côté du premier et fait paraître anonymement La Coupe du Val-de-Grâce, en réponse à La Gloire du Val-de-Grâce de Molière. En 1707, elle offre à l'Académie un recueil de gravures qu'elle a réalisées d'après Raphaël et qu'elle dédie à Robert de Cotte: elle y interprète des dessins de sa collection et de celle de Roger de Piles. Pensionnée par le roi, elle reçoit une gratification de 400 livres de 1700 à 1710. Portraitiste réputée, elle exécute également des sujets d'histoire et une soixantaine d'eaux-fortes, certaines retouchées au burin par Charles Simonneau. Outre son autoportrait et des pierres antiques tirées des collections du Roi et de différents curieux, dont Bourdaloue, elle grave des compositions de son frère, de Michel-Ange et de Raphaël comme les Diverses figures hiéroglyphiques (13 pl.). Elle grave aussi un Christ mort tiré d'une Descente de croix en cire colorée au naturel et en ronde bosse, du Sicilien Julio Zumbo (1656-1701), qui, avec une Crèche du même artiste, est considérée comme une des pièces maîtresses de son cabinet. Signalé notamment par Brice dans sa Description de la ville de Paris (1711), et estimé 24 800 livres à sa mort, celui-ci renferme des tableaux anciens et modernes, des dessins et des estampes, des médailles et des coquillages. Elle donne le dessin d'un grand nombre de pierres antiques, et notamment du célèbre Cachet de Michel-Ange qui fait l'objet d'une violente polémique; son mari prend la plume pour la défendre et fait graver, d'après ses dessins, une suite des «plus belles pierres antiques du cabinet du Roy».

À ses talents de peintre et de graveuse, elle joint des dons pour la musique (elle joue du luth), pour les langues (elle sait l'hébreu, le grec et le latin) et pour la poésie. Cette qualité lui vaut d'être reçue, le 9 février 1699, à l'Accademia dei Ricovrati de Padoue sous le nom d'Erato et de recevoir l'hommage de plusieurs pièces de vers, de Vertron et de Sénecé. On l'appelle alors «l'illustre Mademoiselle Chéron» ou encore «la Sapho de son temps». Elle tient, rue de Grenelle, un salon mondain et artistique que fréquentent Mademoiselle de Scudéry, Mme Dacier, Mme Deshoulières et Roger de Piles. Elle meurt le 5 septembre 1711. Son ami le médecin Jean-Baptiste Fermel'Huis publie peu après l'Éloge funèbre de Madame Le Hay, connuë sous le nom de Mademoiselle Chéron (Paris, François Fournier, 1712). Roger de Piles, Voltaire, Dezallier d'Argenville l'ont célébrée.

Oeuvres

- 1663 : Portrait de Jeanne de Montaut, présidente de Croixmare. Non localisé.
- 1663 : Portrait de Henriette de Lorraine Chevreuse, abbesse de Jouarre, sous la figure de sainte Jeanne. Non localisé.
- 1663 : Portrait de Jeanne Pélagie de Rohan-Chabot, future princesse d'Epinoy. Non localisé.
- 1663 : Portrait d'Anne-Marie de la Trémoïlle, future princesse des Ursins. Non localisé.
- av. 1664 : Portrait de Louis de Machaut. Non localisé. Connu par la gravure de N. Bonnart (1664).
- 1670 : Portrait de Hardouin de Péréfixe, archevêque de Paris. Non localisé.
- 1672 [Salon 1673] : Autoportrait. Huile sur toile (ovale, 88 x 73 cm). Paris, Louvre (INV. 3239) -- Visages du Grand Siècle (voir infra «Bibliographie»), p.61. Gravé en frontispice par Louis Chéron (voir infra, Essay de Pseaumes ). Copie de 1887 par Léon Olivié: Versailles, Musée du château (MV 6466).
- v. 1670-80 (anciennement attribué à Nicolas Mignard) : Portrait de femme en Sapho. Huile sur toile (ovale, 84 x 73 cm). Rouen, Musée des Beaux-Arts, (INV. 975.4.236) -- Visages du Grand Siècle (voir infra «Bibliographie»), p.64.
- av. 1682 : Portrait de Gilles de Beauvau, évêque de Nantes. Non localisé. Connu par la gravure d'Etienne Gantrel (1682).
- v. 1683 : Autoportrait en train de dessiner. Non localisé. Connu par la gravure de François Chéreau (Paris, BNF, Estampes, Da 52, fol, p.2).
- 1693 : Portrait d'Antoinette Deshoulières. Non localisé. Connu par les gravures de J. Van Schuppen, de P. Duflos, d'A. de Saint-Aubin.
- av. 1695 : Portrait de La Font de Belsqueroi. Non localisé. Connu par la gravure de Van Schuppen (1695).
- av. 1695 : Portrait de Pierre Nicole. Non localisé. Connu par les gravures de Cornelis Vermeulen et de Desrochers.
- v. 1699 [Salon] : Portrait d'Anne Dacier. Non localisé.
- v. 1699 [Salon] : Autoportrait. Non localisé.
- v. 1699 [Salon] : La soeur de l'artiste chantant. Non localisé.
- v. 1699 [Salon] : Mademoiselle Belo en vestale gardant le feu sacré. Non localisé.
- v. 1699 [Salon] : Portrait de Monsieur Morel, de la Musique du roi. Non localisé.
- v. 1700 : Portrait de Jeanne-Marie Bouvier de la Mothe Guyon. Moscou, Musée Pouchkine. Gravé par Michel Aubert (Paris, BNF, Estampes, Ed 100, fol, p.33).
- 1703 [Salon 1704] : Portrait du Père Sébastien Truchet. Non localisé. Connu par la gravure de S. Thomassin (1720).
- v. 1704 [Salon] : Portrait d'André Dacier. Non localisé.
- v. 1704? [Salon] : Portrait de Catherine de Meurdac de La Guette. Non localisé.
- v. 1704 [Salon] : Descente de croix. Non localisé.
- v. 1704 [Salon] : Deux jeunes filles qui accordent un clavecin. Non localisé.
- v. 1704 [Salon] : Portrait de Louis Géraud de Cordemoy, abbé de Ferrières. Non localisé.
- v. 1704 [Salon] : Portrait de Madame de Monaco. Non localisé.
- v. 1704 [Salon] : Madame de Villefranche en Psyché qui veut tuer l'Amour. Non localisé.
- v. 1704 [Salon] : Portrait de Madame Mansart. Non localisé.
- v. 1704 [Salon] : Portrait de Marie-Thérèse d'Alègre, marquise de Barbezieux. Non localisé.
- v. 1704 [Salon] : Une fille qui dessine. Non localisé.
- v. 1704 [Salon] : Une Grecque. Non localisé.
- 1707 : Suite de 36 pièces gravées pour le Livre à dessiner composé de testes tirées des plus beaux ouvrages de Raphaël. Paris, Langlois. Paris, BNF, Estampes (Kc 45, p. fol).
- v. 1709 : Dessin de la cornaline connue sous le nom de «Cachet de Michel-Ange». Gravée par B. Picart (1709).
-1710 : Mars et Vénus; Noces de Bacchus et Ariane; La Nuit répandant ses pavots; La Matrone d'Ephèse; Bacchanale, planches pour les Pierres antiques gravées, tirées des principaux Cabinets de France. Paris, BNF, Estampes (Da 52, fol, p.4, 8). Plusieurs autres planches de ce recueil ont été gravées ensuite d'après les dessins de Chéron: Andromaque et Astyanax, Timoclée devant Alexandre, Thésée lève la pierre, L'Enlèvement d'Hélène, Pan et Syrinx par Ch. Simonneau; Narcisse amoureux de lui-même et Alexandre dans la ville des Oxidraques par N. Tardieu; Sacrifice à l'Amour, Sacrifice à Pan, Ptolémée, Faustine par U. et J. de La Croix; Apothéose de Germanicus par J. de La Croix; Sacrifice à Esculape par B. Picart; Jupiter cède Thétis à Pélée par J.-B. Haussard; Vénus se plaint à Jupiter de la Tempête que Junon a excitée contre Enée par S. H. Thomassin; Marc Aurèle par Hesselin.
- 1710 : D'après un groupe en cire de l'abbé Zumbo, Mise au tombeau. Tableau non localisé. Eau-forte (45,5 x 61 cm), «Elisabeth Chéron Le Haye pinxit, delineavit et sculpsit 1710». Paris, BNF, Estampes (Da 52, fol, p.14).
- La Madeleine tenant un vase de parfums. Huile sur bois (64,8 x 44,7 cm). Rennes, Musées des Beaux-Arts (INV. 801.1.20).
- La mort de Virginie, miniature a tempera signée E.S. Cheron. Francfort, Städelsches Kunstinstitut.
- Portrait d'Anne Marie Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier. Non localisé.
- Annonciation. Non localisé.
- Portrait de Casimir, roi de Pologne. Non localisé.
- Cassandre qui interroge un Génie sur la destinée de Troie. Non localisé.
- Portrait de Joseph Ier, empereur. Non localisé.
- Le Fils de Jean Fermel'huis, en buste. Non localisé.
- La Flore antique. 32,5 x 18 cm. Eau-forte. Paris, BNF, Estampes (Da 52, fol, p.8).
- Fuite en Egypte dans un paysage. Non localisé.
- Portrait de Louis de France (le Grand Dauphin). Non localisé.
- Portrait de Louis II de Bourbon, prince de Condé. Non localisé.
- Portrait de Madame d'Aulnoy. Non localisé. Connu par la gravure de Pierre François Basan.
- Madame Morin en naïade. Non localisé.
- Madame Morin en Sapho avec sa fille sous la forme d'un génie. Non localisé.
- Portrait de Madeleine de Scudéry. Non localisé. Connu par la gravure de Jean-Georges Wille.
- Portrait de la Marquise de Jussac, en buste. Non localisé.
- La Marquise d'Ussé dans un paysage avec sa fille qui court après un oiseau. Non localisé.
- Portrait du Père Bourdaloue. Non localisé. Connu par la gravure de P. de Rochefort.
- Portrait du Père de la Bruière, en buste. Non localisé.
- Portrait des enfants du Grand Dauphin. Non localisé.
- Portraits d'Anne et Ursule de La Croix. Non localisés. Gravés par les modèles.
- Repos pendant la fuite en Egypte. Non localisé.
- Saint Thomas d'Aquin. Non localisé.
- Trois domestiques d'Elisabeth Sophie Chéron. Non localisé. Gravé par J. et U. de La Croix.
- Vierge à l'enfant. Non localisé.
- D'après Louis Chéron : Elie enlevé au ciel. Eau-forte (38,8 x 50 cm). Paris, BNF, Estampes (AA 3).
- D'après Michel-Ange : Aman attaché en croix.
- D'après Raphaël : Suite de 13 pièces: Femme de profil tournée à droite; Minerve vue de face; Vestale vue de trois quarts à droite; La Paix vue de face; Naïade dirigée à droite; Cérès; Femme s'appuyant sur un aviron; Femme vue presque de face; Prêtresse de Bacchus; L'Espérance; Minerve victorieuse; Le Porte enseigne; Femme vue de face, planches pour Diverses Figures Hieroglyphiques peintes par Raphaël dans une des salles du Vatican. Eau-forte (35,8 x 17 cm), terminées au burin par Charles Simonneau. Paris, BNF, Estampes (Da 52, fol, p.15-20).
- D'après un dessin de Raphaël : Sainte Cécile. Eau-forte (25 x 17,2 cm). Paris, BNF, Estampes (Da 52, fol, p.21).
- (Anciennement attribué à Nicolas Mignard) : Portrait présumé de Madame Deshoulières en sainte Agnès. Huile sur toile (44,5 x 40 cm). Chantilly, Musée Condé (INV. 321) -- Visages du Grand Siècle (voir supra), p.xx.
- (Autrefois attribué à Chéron) Portrait de femme tenant une partition musicale. Huile sur toile (ovale, 71 x 56 cm). Dijon, Musée Magnin -- Germaine Greer, The Obstacle Race: The Fortunes of Women Painters and Their Work, Londres, 1981, p.74.

(liste des oeuvres établie avec la collaboration de Sandrine Lely)

Oeuvres littéraires

- S.d.: La coupe du Val-de-grâce, réponse au poème de Molière «la Gloire du Val de Grâce» (anonyme)
- 1694 : Essay de Pseaumes (sic) et cantiques mis en vers et enrichis de figures, par Mademoiselle ***, Paris, 23 vignettes inventées et gravées par Louis Chéron.
- 1696 : Traduction d'une ode latine de Boutard, Description de Trianon. Paris.
- 1717 : Les Cerises renversées, poème héroïque, Paris, Giffart.
- 1717 : Le Cantique d'Habacuc et le psaume 103 traduits en vers françois, par Le Hay, dessiné par Sophie Chéron. Paris.

Choix bibliographique

- Greder, Léon. Elisabeth-Sophie Chéron. Paris, H. Jouve, 1909.
- Meyer, Véronique. «Elisabeth Chéron et le cachet de Michel-Ange». Le Livre et l'art, Etudes offertes en hommage à Pierre Lelièvre. Paris, Somogy, 2000, p.399-415.
- Poiron, Jean-Marc. «Elisabeth Sophie Chéron et La Coupe du Val-de-Grâce». Prospect, no1. Texte et peinture à l'âge classique. Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1992, p.9-26.
- Visage du Grand Siècle, le portrait sous le règne de Louis XIV 1660-1715. Cat. d'expo. Nantes-Toulouse, 1997.
- Weigert, Roger-Armand. Inventaire du Fonds français. Graveurs du XVIIe siècle, t.3. Paris, Bibliothèque Nationale, 1954, p.4-7.

Choix iconographique

- Autoportrait (voir supra «Oeuvres», 1672).

Jugements

- «Elle ne se bornait pas à faire des Portraits, elle fait voir dans les tableaux d'histoires un grand goût de dessin & une grande intelligence du clair obscur. Mais peut-être rien ne prouve-t-il tant son savoir que la manière dont elle a dessiné en grand plusieurs cachets antiques qui contiennent en petit de grandes compositions [...]. Elle avait embrassé toutes les manières de peinture & elle réussissoit également bien en huile, en miniature et en émail. Elle gravoit elle-même et de bon goût [...]» (Roger de Piles, Abrégé de la vie des peintres avec des réflexions sur leurs ouvrages, 2e éd., Paris, 1715, p.533).
- «Le style poétique de Mme Le Haye -- née Chéron -- n'a pas besoin que je le fasse connaître: nos plus grands poètes ne sont pas plus poètes que cette dame. Elle a eu le talent de Sapho; mais elle en a fait un meilleur usage que cette fameuse Grecque, heureuse si elle avait eu la vertu de Mme Le Haye» (Du Sauzet, Journal de Trévoux, novembre 1717).
- «Son mérite se fit connaître en peu de temps, & elle peignit beaucoup de portraits dont la parfaite ressemblance étoit la moindre partie. Un beau ton de couleur, un goût de dessein exquis, une entente de l'harmonie, des draperies bien jetées, joints à une grande facilité de pinceau, se trouvoient réunis dans cette illustre artiste. Elle faisoit, même de mémoire, des portraits qui pouvoient le disputer aux autres. [...] Son esprit orné & naturellement enjoué se prêtoit volontiers à toutes sortes de conversations; elle sçavoit s'ajuster à la portée de chacun, faisant valoir le mérite des autres sans affecter de faire paroître le sien. Sa générosité alla même si loin, qu'elle peignoit les portraits de ses amis, ou pour leur faire présent, ou pour les placer dans son cabinet: j'ai, disoit-elle, en leur absence le plaisir de m'entretenir avec eux» (Dezallier d'Argenville, Abrégé de la Vie des plus fameux peintres, avec leurs portraits gravés en Taille-douce..., Paris, De Bure, t.4, 1762, p.238 et 240).
- «Tous les talents furent son partage. La Peinture, la Gravure, la Poesie, & la Musique occupaient tour-à-tour ses loisirs, & chacun de ces Arts furent portés par elle à un degré de perfection peu commun» (Brillard de Sauvigny, Le Parnasse des Dames, Paris, Ruault, 1773, t.V, p.162-188).

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