[Le Meurtre de conjoint, en France, à l’époque moderne], Cologne, Boehlau, 2003, 462 p., ISBN 3-412-16600-6, 59 euros

Cette étude analyse le rôle de la violence tant masculine que féminine dans le mariage, en France, à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle. Fondée sur une analyse croisée de sources narratives, de discours normatifs (juridiques, théologiques et humanistes) et de sources judiciaires provenant des archives du Parlement de Paris, elle met en évidence un changement dans la conception du pouvoir marital à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle : la violence physique est progressivement remplacée par la violence symbolique dans le rapport de force marital. Ce changement, qui peut être mis en parallèle avec des évolutions visibles du pouvoir étatique, n’est toutefois pas imposé verticalement, depuis le haut de la société, mais il procède de la conjugaison de différentes forces sociales. Dans ce processus, le meurtre du conjoint devient un paramètre essentiel dans la définition de nouveaux rôles masculins et féminins au sein du rapport conjugal.