Chantal THÉRY
Triptyque/Cerf, 2006, 264 p.
La Nouvelle-France, du Canada à la Louisiane, du XVIIe au XVIIIe siècles, s’est aussi construite et écrite grâce aux femmes. Le présent essai rend hommage à celles qui, avec autant de courage que de liberté d’esprit, ont choisi d’immigrer et de rendre compte par écrit des difficultés et des bonheurs de leur entreprise, du passage de l’Ancien au Nouveau Monde, de leurs relations avec les Amérindiens et les Amérindiennes. Les textes – peu connus voire inédits – de Marie Guyart, Jeanne-Françoise Juchereau, Marie Morin, Élisabeth Bégon, Marie-Madeleine Hachard ou Marie Tranchepain, concernent l’Histoire, l’histoire professionnelle et personnelle, la littérature. Grâce à la Nouvelle histoire et à l’histoire des femmes, les textes de ces auteures sont à présent aussi importants que les récits de découverte, de colonisation et de conversion de leurs confrères masculins, et les analyses différentielles qu’ils suscitent, aussi nécessaires qu’éclairantes. Cette entreprise de relecture nous invite aussi à nous départir de nos préjugés sur les religieuses missionnaires, à mieux percevoir leurs résistances et leurs dissidences à l’égard des pouvoirs en place – à Québec comme à Paris, leurs idées novatrices et leurs perceptions originales, à apprécier leurs dons littéraires, leurs stratégies narratives, leur sens de l’humour et de l’ironie.
Chantal Théry vit au Québec depuis 1977. Docteure ès lettres de l’Université de Provence, professeure titulaire à l’Université Laval de Québec, elle y enseigne la littérature française et québécoise dans une perspective féministe ; elle est aussi impliquée dans des projets de recherche-action liés à la situation des femmes. Son essai s’adresse aussi bien aux universitaires qu’à un large public.