Appel à communications
Bordeaux, 29-30 juin 2022, Bibliothèque Municipale de Bordeaux
Colloque organisé par Caroline Trotot (projet Cité des Dames Université Gustave Eiffel), Violaine Giacomotto-Charra (projet HumanA Université Bordeaux-Montaigne, Centre Montaigne) et Nicole Dufournaud (projet Cité des Dames Université Gustave Eiffel)
Bien qu’elles aient été exclues de nombreuses institutions savantes de la Renaissance, universités ou collèges royaux, les femmes ont joué un rôle important dans la construction, la diffusion et la transmission des savoirs et de la culture, dans les réseaux de sociabilité et de clientèle, et ce à différents niveaux de la vie nobiliaire, urbaine et lettrée. En témoigne le grand nombre d’ouvrages qui leur est dédicacé ou l’influence qu’elles ont exercée sur le monde des arts [Wilson-Chevalier 2007]. Depuis la remarquable étude d’ensemble d’Evelyne Berriot-Salvadore [1990], des travaux essentiels ont été menés, non seulement sur de grandes figures nobiliaires comme les reines de Navarre ou Catherine de Médicis, mais aussi sur des ensembles plus vastes. La grande étude de Linda Timmermans [2005] montre ainsi que les femmes sont très nombreuses à participer à la culture au XVIIe siècle. De même, la partie consacrée à la période 1475-1615 par Éliane Viennot dans la récente histoire littéraire réalisée sous la direction de Martine Reid, Femmes et littérature, une histoire culturelle [2020], invite à renouveler une vision trop masculinisée de la littérature de la Renaissance et recense près de cent quarante autrices pour le 16e siècle [p. 223].
Ce colloque, au croisement d’un projet qui analyse la place des femmes dans la cité (https://citedesdames.hypotheses.org/) et d’un autre qui s’interroge sur les réseaux lettrés bordelais (https://centre-montaigne.huma-num.fr/projets-du-crmt/humana.html), souhaite se pencher plus précisément sur la présence des femmes et sur les modalités variées de cette présence, parfois discrète ou oubliée, dans la construction et la diffusion des savoirs comme dans la vie intellectuelle et artistique de la Renaissance, en s’interrogeant plus particulièrement sur leur rôle dans l’histoire des villes, qui sont elles-mêmes des foyers intellectuels et politiques, des carrefours, des points de départ et de retour, des lieux de passages, des modèles (ou des contre-modèles), incluant des espaces divers (la cour, l’université, les académies). Lire la suite de l’appel…
La période couverte par le colloque va de 1492, naissance de la première Marguerite de Navarre, à 1615, mort de la dernière. Les propositions pourront être centrées sur une figure féminine aussi bien qu’un groupe ou un réseau, mais aussi un milieu urbain particulier, un type de lieu ou tout autre approche pertinente par rapport au sujet, dans diverses disciplines notamment littérature, histoire, histoire des arts, humanités numériques.
Les propositions de 2000 signes ou 300 mots maximum, accompagnées d’une courte bio-bibliographie d’une page maximum sont à adresser à l’adresse générique colloquefemmeshumanisme[at]gmx.fr pour le 15 décembre 2021.