Les membres de FIGÉE sont ravi.e.s de vous inviter à la deuxième journée d’étude du laboratoire, qui entend réfléchir la notion du génie au prisme du genre.
Si rien ne permet a priori d’affirmer que le génie soit exclusivement masculin, il convient de remarquer dans les textes de l’époque une écrasante majorité d’occurrences décrivant des hommes glorifiés pour leur perception du « génie » poétique de la langue ou de considérations sur le génie de telle ou telle profession exclusivement masculine.
Pourtant, si l’on s’en tient à l’identification du génie particulier avec un « démon » telle qu’elle était si courante à la Renaissance, n’est-il pas encore possible de trouver au XVIIe siècle ne seraient-ce que les traces d’un « mauvais génie » féminin dans les nombreux récits de possessions et d’exorcismes ? À une période où les chasses aux sorcières font encore rage, où les sages-femmes sont progressivement inféodées aux médecins, où les épistolières doivent se ranger aux règles du bon goût et de la pudeur telles que définies par des auteurs de traités de civilité, est-il possible de déceler quelque part dans les textes d’Ancien Régime une description du génie qui ne soit pas en fait exclusivement masculine ? Au XVIIIe siècle, Diderot lui-même ne considérait-il pas, suivant en cela Aristote et Galien, que les femmes pussent transmettre du génie à leurs enfants sans en être elles-mêmes pourvues ? Toutes ces questions sont autant d’invitations à explorer, sous l’angle de la notion de génie, des textes écrits non seulement sur les femmes, souvent pour des femmes, et – pourquoi pas même ? – par des femmes.
Cette journée aura lieu en ligne, le 9 juin 2021.
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