- Damoisel
– 1872 : «Robert le damoisel et son frère de lait Hubert n’avaient pas encore dix ans”.
Louise Michel, “Les Serments, légendes fédodales”, Livre du Jour de l’an.
Lambert Daneau, Traité des danses auquel est amplement résolue la question, a savoir s’il est permis aux Chrestiens de danser, s.l., François Estienne, p.19.
– 1594 : terme juridique. En 1594, Agaisse Lebeau est deffenderesse dans un procès devant la Prévôté de Nantes.
Archives départementales de Loire-Atlantique à Nantes, 1594, registre de la Prévôté B6113.
– 1594: terme juridique.Le Plaidoyer de M. Pasquier pour l’Université de Paris, defenderesse, contre les Jesuites demandeurs en requeste
Ouvrage d’Etienne Pasquier, Paris, L’Angelier.
–1842: «Sur dix causes qui se présentent devant le magistrat irréprochable, (….) il y en a toujours huit où les lorettes sont défenderesses.»
– 2006 : «Plusieurs articles dans la presse à l’occasion de la fin du mandat de Claire Brisset, “défenseure” des enfants, qui a depuis six ans installé cette fonction dans notre paysage et fait entendre une voix bien nécessaire. Cela dit, c’est aussi l’occasion d’affirmer bien haut: “Oui à la féminisation des noms de métiers et de fonctions, non aux barbarismes!” Le féminin naturel de défenseur est… défenseuse (comme en ski on dit une descendeuse/un descendeur), point n’est besoin d’inventer autre chose. Le (ou la) féministe qui est aussi défenseur (ou seuse) d’une langue française qui évolue sans se dénaturer applaudit l’écrivaine, mais hurle d’ffroi devant la procureure, la professeure, la défenseure… La procureuse existe depuis des siècles (n’est-ce pas Porthos’), et si c’était à l’origine la femme du procureur, c’était également le cas pour la générale, la préfète, voire la pharmacienne. Notre langue est pleine de ressources, utilisons-les pour traduire l’évolution de la société, sans lui faire subir d’outrages inutiles».
Philippe Renard, «Ca va mieux en le disant», Télérama, n°2939, 10 mai.
Gilles Ménage, Observations sur la langue française (1675-1676), Slatkine reprints, genève, 1972, t.II, chap. LXXXXVI, p.419-420.
Jeanne de Lestonac, Règles et constitutions des religieuses de Nostre-Dame, Bordeaux, chez J. de la Court.
–1794 :« Elle se regardait comme leur Mère, comme la Députée de la province, pour avoir soin de ses Enfans, dans le gouffre de vices et de fange, qu’on avait si bien nommé Lutèce».
– 1660 : Archives de l’Hôtel-Dieu de Lyon, F 54, registre d’entrées des malades civils, décembre 1660, entrée de Marie Ravinat, 25 ans, servante de déviderresse.
– 17e siècle :
Un mari vivant trop au gré de son épouse,
Une mère fâcheuse, une femme jalouse,
Chez la devineuse on courait
Pour se faire annoncer ce que l’on désirait
La Fontaine, Fables, «La Devineresse».
– 1852-56 : «En 1801, c’est-à-dire à l’âge de treize ans, Byron suivit sa mère à Cheltenham. (…) Dans une course que Byron faisait avec sa mère, on parla à celle-ci d’une sorcière fort renommée parmi les gens du pays. Alors, l’envie prit à lady Byron de la consulter ; elle fit cacher le jeune homme, et se présenta à la devineresse comme fille, et non comme femme.»
– 1836:«Enfin mademoiselle sacrifia trois bouteilles des fameuses liqueurs de madame Amphoux, la plus illustre des distillatrices d’outre-mer, nom cher aux amateurs.»
– 1698: “Nous avons fait une grande perte en la Personne de l’Illustre Piscopia Cornaro, dont vous connoissiés parfaitement le Mérite, la Fameuse Académie des Ricovrati dont elle étoit, (…) s’assembla extraordinairement, pour célébrer la Mémoire de cette Admirable Fille. Mon Pere, pour lors Prince de cette Docte Compagnie, fit l’Eloge Funébre de cette digne Doctoresse.”
“Lettre de Mademoiselle Patin, de l’Académie des Ricovrati, à Monsieur de Vertron”, La Nouvelle Pandore ou Les Femmes illustres du siecle de Louis le Grand, Paris, Vve C. Mazuel, 1698, t. I, p. 398.
– 1781:
«Aujourd’hui les femmes mariées portent le nom de leurs maris (…). La femme suit la condition de son mari, tant pour la qualité que pour le rang et les honneurs et privilèges ; c’est ce que la loi 21 au code de donat. inter vir. et ux. exprime par ces mots : uxor radiis maritalibus coruscat (Pandectes de Justinien, VIe s.). Celle qui étant roturière épouse un noble, participe au titre et aux privilèges de noblesse (…). Les titres de dignité du mari se communiquent à la femme : on appelle duchesse, marquise, comtesse, la femme d’un duc, d’un marquis, d’un comte. Cependant, on ne saurait approuver la communication à la femme des titres du mari qui sont attachés à une qualité acquise par le travail du mari, et qui manque entièrement à la femme ; ainsi, rien de plus singulier que d’entendre nommer madame la chancelière, madame la maréchale, madame la juge, madame la professeuse, madame la docteuse. Un mari peut bien faire en sorte que sa femme participe au titre de comtesse, de princesse, de reine, etc. mais il ne la fera jamais ni maréchale, ni chancelière, ni juge, ni professeuse, ni docteuse, etc.»»
Dictionnaire universel des sciences morales, économique, politique et diplomatique, ou Bibliothèque de l’homme d’État et du citoyen, mis en ordre et publié par M. Robinet, censeur royal,Londres, libraires associés, p.22-23.
– 1815: «C’est là (à l’Institut de Bologne) que Marie Dalle Donne fut proclamée, en 1800, doctrice en philosophie et en médecine, après avoir soutenu de la manière la plus distinguée une thèse latine d’anatomie et de physiologie.»
Mercure de France, février 1815, p.277.
S. l., J.-B. Cusson.
Nancy, P. Antoine.