Thèse en Littérature – Dir. Françoise Rubellin, Université de Nantes, 5 décembre 2008.
Rien ne prédestinait Françoise de Graffigny (1695-1758), Lorraine, veuve issue de la petite noblesse, à devenir la femme de lettres la plus connue de l’époque des Lumières. Son roman épistolaire des Lettres d’une Péruvienne (1747) et sa Cénie (1750), jouée 25 fois à la Comédie Française, triomphes immédiats, sont maintes fois réédités et traduits; l’auteure est célébrée par Voltaire, Rousseau et Prévost. Ce destin exceptionnel est transcrit au jour le jour dans une volumineuse correspondance (2500 lettres) demeurée jusqu’ici inédite qui témoigne de l’incroyable théâtromanie tant de l’époque que de l’épistolière. Dans une première partie, nous analysons et commentons les remarques théâtrales de cette spectatrice passionnée qui assista à plus de 300 représentations en 20 ans tant à la Comédie Française que les autres salles parisiennes. Dans une deuxième partie, nous étudions la culture de Françoise de Graffigny, lectrice érudite qui tisse ses lettres de citations et de références théâtrales les transformant en chef d’œuvre littéraire par leur intertextualité. Enfin, dans une troisième partie, nous nous penchons sur Françoise de Graffigny, dramaturge méconnue, qui, huit ans avant Diderot, invente le drame bourgeois avec Cénie, remet au goût du jour la comédie grecque avec Les Saturnales et La Fille d’Aristide mais s’adonne aussi à la féerie avec Phaza et Ziman et Zénise.
Summary
Graffigny/ Lettres d’une Péruvienne/ Cénie/ correspondance/ épistolaire/ écriture féminine/ théâtre du XVIIIe siècle/ spectacle