– Certains hommes prennent le nom de leur femme.
— XVe siècle : Guillaume de l’Aire, de Tignac dans l’Ariège, «prit femme à Lordat, et à cause de la famille de sa femme dans laquelle il entra, on l’appela désormais Guillaume de Corneillan.»
Jean Verdon, Les Françaises pendant la guerre de Cent Ans, Paris, Perrin, 1991, p.106.
– Certains noms de famille sont féminisés comme dans d’autres langues vivantes.
— XVe siècle : une certaine Jeanne Jourdain est nommée «Jourdaine» dans la lettre de rémission qui rapporte son cas.
Jean Verdon, Les Françaises pendant la guerre de Cent Ans, p.91.
— 1580-1582 : Françoise de Montmorency (1566-après 1585), fille de Pierre de Thury, baron de Fosseux, et de Jacqueline d’Avaugour, maîtresse du roi de Navarre, est couramment appelée «Fosseuse»
(cf. correspondance de Catherine de Médicis, correspondance et Mémoires de Marguerite de Valois…)
— 1588 : «les Foucaudes brûlées à Paris, pour la religion. Le mardi 28e juing (1588), par sentence du Prévost de Paris, confirmé par arrest de la Cour, furent pendues et puis bruslées, en la place de Greve à Paris, deux surs parisiennes, filles de feu maître Jacques Foucaud, quand il vivoit procureur au Parlement, comme Huguenotes et Heretiques des plus obstinées et opiniastres. Partant, furent baillonnées quand on les mena au supplice; lequel elles endurèrent fort constamment, sans se vouloir jamais desdire; tellement qu’une des deux fut bruslée toute vifve, par la fureur du peuple animé, qui coupa la corde avant qu’elle fut estranglée et la jetta dans le feu.»
P. de l’Estoile, Registre-Journal du règne de Henri III, éd. Schrenk-Lazard, vol.6, p.56.
– Des femmes gardent leur nom de jeune fille
—XVIe s. : «Dans la France du 16e siècle, les femmes gardent en général toute la vie leur nom de jeune fille, complété au besoin de la locution «femme» ou «veuve» d’un-tel. Mais certaines ont aussi un sobriquet»
— 1588 : «les Foucaudes brûlées à Paris, pour la religion. Le mardi 28e juing (1588), par sentence du Prévost de Paris, confirmé par arrest de la Cour, furent pendues et puis bruslées, en la place de Greve à Paris, deux surs parisiennes, filles de feu maître Jacques Foucaud, quand il vivoit procureur au Parlement, comme Huguenotes et Heretiques des plus obstinées et opiniastres. Partant, furent baillonnées quand on les mena au supplice; lequel elles endurèrent fort constamment, sans se vouloir jamais desdire; tellement qu’une des deux fut bruslée toute vifve, par la fureur du peuple animé, qui coupa la corde avant qu’elle fut estranglée et la jetta dans le feu.»
P. de l’Estoile, Registre-Journal du règne de Henri III, éd. Schrenk-Lazard, vol.6, p.56.
– Des femmes gardent leur nom de jeune fille
—XVIe s. : «Dans la France du 16e siècle, les femmes gardent en général toute la vie leur nom de jeune fille, complété au besoin de la locution «femme» ou «veuve» d’un-tel. Mais certaines ont aussi un sobriquet»
Natalie Davis, Les Cultures du peuple. Rituels, savoirs et résistances au XVIe siècle, Paris, Aubier, 1979, p.120.
– 1622 : «ce fut la Procureuse, qui dit: "Vraiment, la marchande qui vient de sortir a bien changé de poil depuis qu’elle a quitté sa boutique; la congnoissez vous bien particulièrement, Mesdames’" A cette demande personne ne voulut respondre, que la petite effetée de Notaire, qui dict que du temps qu’elles estoit fille on en parlait fort, et qu’elle alloit la nuict trouver un certain homme pour coucher avec luy. (…) Son mary estoit donc aux champs, quand elle faisoit ce train-là, respondit la Procureuse? Non, Madame, luy répliqua la Notaire, c’estoit lui mesme (…)»
Le Passe-partout du Caquet ds caquets de la nouvelle accouchée (Caquets, 5e journée), p.25.
– 1777 : [à propos des Proverbes dramatiques de Madame Delaisse, publiés «chez la veuve Duchesne, Libraresse, rue Saint-Jacques, au Temple du Goût; et chez l’Auteur, au Luxembourg»]
«Permettez-moi de vous dire, Madame la Comtesse, que j’aurais voulu que Madame Delaisse eût mis chez l’Autrice, comme j’ai mis Libraresse. Ces qualifications ne sont pas approuvées, il est vrai, par l’Académie Française, mais elles n’en sont pas moins bonnes et significatives; d’ailleurs l’usage les autorise: car nous disons tous les jours à Paris, une Notaresse, une Commissaresse, une Libraresse, etc.»
De Coudray, «Annonces et Extraits des Ouvrages dramatiques, ou relatifs à cet Art», Correspondances dramatiques, Tome I, Lettre XIV (en réalité, Lettre XVI), 1er juin 1777, p.257-258.
–vers 1873 : « Mon Cher Vieux, Examine ces croquis où l’Art dans une juste mesure s’unit à la Nature & tu verras que le "dessin de Castel" est "sur le Chevalet !" – Cela suffit ! je ne t’en écris pas davantage. Je continue à vaguer avec les plantes de mauvaise vie, je trousse les noires jusquiames (Hyoscyamus Niger ! Solaées ! Calice Campanule, corolle infundibuliforme ! Capsule biloculaire fleurs en grappes scorpioïdes ! Ah !) & je fesse les mandragores dans les coins ombreux. – Je bois le lait des chèvres & le soir je danse en rond à moi tout seul à la douce voix de Polemon qui chante la femme à barbe – barbata ! & Marie-Josèphe fuit ad salopette ! Demain Orts, Herman & sa dame flanqués de Franz Servais & de Mme Melot – notaresse aimable, – viennent dîner au castel di Thozée, – nous allons déterrer les 42 qui font rêver ! Comme c’est bête que tu ne sois pas là avec ce tuberculeux de Dommartin ! A propos ce proboscidien a oublié son nez chez moi. Ce n’est pas que ça soit sale mais cela tient de la place, et puis cela ronfle tout seul !!! Je lui renverrai son proboscide musclé par la petite vitesse. Je t’embrasse & je t’enverrai la Machine Castel dans deux ou trois jours, vrai ! Ton vieux Fély » [cette Mme Mélot serait peut-être Marie Capelle, épouse de l’avocat namurois Ernest Mélot, futur ministre et bourgmestre de Namur].
Lettre de Félicien Rops à Léon Dommartin, s.l., s.d.