Marie Madeleine Gabrielle Adélaïde de Rochechouart de Mortemart/Fortunée Briquet
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ROCHECHOUARD-MORTEMAR, (Marie-Magdeleine-Gabrielle-Adélaïde de) fille du duc de Mortemar, pair de France, soeur de la marquise de Montespan, naquit en 1645. On la destina de bonne heure à la vie monastique. Après quelques années de religion à l'Abbaye au Bois, ordre de Saint Bernard, elle fut nommée, le 16 août 1670, chef et générale de l'abbaye et ordre de Fontevrault, diocèse de Poitiers. Elle y fit fleurir les belles-lettres et les sciences. Louise de Bourbon, élue abbesse de Fontevrault en 1671, établit un séminaire à la Flèche, où ses religieux allaient faire leurs cours de philosophie et de théologie; Jeanne-Baptiste de Bourbon qui lui avait succédé en 1637, fonda une école de théologie à Fontevrault; Adélaïde de Rochechouard y joignit une école de philosophie. Elle parlait et écrivait en latin avec élégance et facilité. La langue grecque lui était familière; elle possédait encore l'italien, l'espagnol et quelques autres langues vivantes. La philosophie, soit ancienne soit moderne, n'a point de système qu'elle ne connut. Les Cathégories d'Aristote, les Universaux de Scot ne l'étonnèrent point. La Théologie et l'Écriture-Sainte n'eurent pour elle rien d'abstrait ni de difficile. Huet, évêque d'Avranches, rend hommage, dans ses Mémoires, aux talens et à la modestie d'Adélaïde de Rochechouard. Ménage a parlé d'elle dans sa Liste des Femmes philosophes. Cette savante mourut le 15 août 1704. Son Oraison funèbre a été composée par l'abbé Anselme, et imprimée à Paris, 1705, in-4.
De tous les ouvrages qu'elle a faits, il n'a été publié que la Question sur la politesse résolue, par Madame l'abbesse de F¨***. Cette production, qui est une preuve de la justesse et de la finesse d'esprit de son auteur, a été insérée dans un Recueil de Pièces diverses, imprim. à Bruxelles, 1736, in-12. On a d'elle, en manuscrit, des ouvrages de piété, de morale, de critique, des traductions, et un grand nombre de lettres. Elle traduisit quelques livres de l'Iliade, qui obtinrent les suffrages des connaisseurs. Dans ses momens de loisir, elle composa des pièces de vers, dont on vanta la délicatesse, l'élégance et la légèreté. Ses ordonnances étaient si judicieuses et si sensées, que quelques prélats s'en sont servi pour le gouvernement des maisons religieuses de leurs diocèses.