Marie Dumont
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Marie Dumont | ||
Conjoint(s) | Nicolas Drouin dit Dorimond Pierre Auzillon | |
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Dénomination(s) | Mademoiselle Dumont Mademoiselle L'Oisillon | |
Biographie | ||
Date de naissance | Après 1600 | |
Date de décès | 8 juillet 1693 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) | ||
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Sommaire
[masquer]Notice de Anaïs Valin et Yuliia Zhuk, 2025
On ne sait rien sur Marie Dumont avant le début de sa carrière, qui commence dans une troupe itinérante qui passa, entre 1652 et 1653, sous le patronage de Mademoiselle de Montpensier, dont elle prend le nom. En 1658, le duc de Savoie autorise la troupe à prendre aussi le nom de « Troupe du Duc de Savoie », après son succès à la cour de Savoie qui représente alors un lieu de visibilité certain grâce au passage des membres du clergé et des ambassadeurs qui allaient à Rome. La troupe jouit d’une reconnaissance particulière car elle a joué devant le roi Louis XIV et lui fut recommandée. Elle connaît des succès à Lyon et à Chambéry où elle jouait la plupart de ses représentations.
Marie Dumont épousa le chef de la troupe, l’auteur dramatique Nicolas Dorimond. Elle a donc une place importante au sein de la troupe, elle et son mari se voient attribuer à eux deux trois parts de la recette sur onze pour une troupe de douze à quatorze membres en 1659. Cela est rare, et dû au fait que Dorimond était le dramaturge attitré de la troupe. Marie Dumont écrivait à l’occasion, puisque quelques-uns de ses vers figurent en tête de l’édition du Festin de pierre de son mari. Elle devient veuve vers 1662-1663, juste avant que Dorimond ait eu l’occasion d’installer sa troupe à Paris après y avoir passé une saison entre 1660 et 1661 et y avoir rencontré un succès important. Cela peut expliquer que Marie Dumont ait pu entrer par la suite dans la troupe du Marais.
Nous la retrouvons en 1665 dans la troupe parisienne du Marais et mariée à Pierre Auzillon, ancien comédien, décorateur, portier. Il était au service de Marie quand ils étaient encore dans la troupe de Mademoiselle, et il était devenu entre-temps « guidon de la compagnie du prévôt de l’Isle de France ». Le gazetier Robinet et La Grange laissent entendre qu’elle a un protecteur puissant et que c’est grâce à ce dernier, et non par son talent, qu’elle a pu être gardée dans la troupe au moment de la fusion avec la troupe de Molière, devenue théâtre Guénégaud après la mort de celui-ci en 1673.
Marie Dumont fait donc partie de la compagnie du théâtre de Guénégaud, où il y a des tensions entre les membres, notamment sur des questions d’argent. La part qui lui revient est dans la moyenne de celles des autres comédiens : trois quarts de part sur dix-sept pour une troupe de vingt et un comédiens à son arrivée, et cela reste constant même si le nombre de comédiens varie. Cependant, elle n’a pas été jugée suffisamment talentueuse pour y être utile longtemps, et se trouve pensionnée par la troupe à partir de 1679. En 1684, ne jugeant pas sa pension initiale de 750 livres assez importante, elle poursuit ses anciens compagnons en justice, les obligeant à augmenter sa pension jusqu’à 1000 livres. Marie Dumont est décédée 8 juillet 1693.
Elle semble avoir eu une vie et une carrière assez agitées, mais sut apparemment bien gérer ses intérêts, nonobstant un talent sur lequel on a peu de témoignages.
Oeuvres
- Vers en tête de la pièce de Nicolas Dorimond, Le Festin de pierre ou le fils criminel, Lyon, Antoine Offray, 1659 : « Encore que je sois ta femme, // Et que tu me doives ta foi, // Je ne te donne point de blâme // D’avoir fait cet enfant sans moi. // Toutefois ne me crois point buse, // Je connais le sacré vallon ; // Et si tu vas trop voir la Muse, // J’irai caresser Apollon » (p. 22).
Principales sources
- Charles Varlet de la Grange, Archives de la Comédie-Française, Registre de La Grange, 1658-1685, Paris, La Comédie-Française, 1876.
Choix bibliographiques
- Chevalier de Mouhy, Tablettes dramatiques, Paris, Jorry, 1752.
- Émile Campardon, Les Comédiens du roi de la troupe française pendant les deux derniers siècles. Documents inédits recueillis aux Archives nationales, Paris, Honoré Champion, 1879.
- François Mugnier, Le Théâtre en Savoie, Paris, H. Champion, 1887.
- Pierre-David Lemazurier, Galerie historique des acteurs du Théâtre français, t.1, Paris, Chaumerot, 1910.
- Henry Lyonnet, Dictionnaire des Comédiens Français (ceux d’hier) : biographie, bibliographie, iconographie, vol.2, Genève, Bibliothèque de la Revue Universelle Internationale Illustrée, 1911.
Choix de liens électroniques
- Site Naissance de la critique dramatique [1]
Jugements
- « Ayant fort la gorge selon // Qu’une gorge belle me semble » (Charles Robinet, 8 mars 1670, Lettres en vers, Paris, Chénault, 1670).