Marguerite-Jeanne Delaunay/Philibert Riballier et Catherine Cosson
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[456] STAAL, (de Launai de) née sans biens, mais tombée par un hasard heureux, à l’âge de deux ans, entre les mains de deux Dames Desgrieux, dont l’une étoit Prieure de Saint Louis à Rouen, elle y reçut la plus belle éducation. N’ayant encore que 16 ou 17 ans, Mademoiselle Delaunai eut le malheur de perdre ses deux généreuses protectrices. Réduite par cette perte à l’état le plus fâcheux, M. l’Abbé de Vertot, et M. de Malézieux l’aiderent à en sortir, et la firent entrer chez Madame la Duchesse du Maine. Son esprit, son érudition, son talent pour la Poésie, percerent bien-tôt dans une Cour qui étoit devenue le rendez-vous général des plus beaux esprits. Mademoiselle de Launai y fut goûtée, s’y fit d’illustres amis, mérita la plus intime confiance de son Auguste Maîtresse, et dût autant à la protection de cette Princesse, qu’à son propre [457] mérite, son mariage avec M. de Staal qui fut depuis élevé au grade de Maréchal-de-Camp. Cette Dame a écrit ses Mémoires, et la netteté, la pureté de style, la maniere noble et naturelle avec lesquelles ils sont rédigés, et les Anecdotes curieuses dont ils sont remplis, les rendent très-intéressans. L’on a encore de cette Dame quelques autres ouvrages en Prose et en Vers. Elle termina sa carriere à Paris, en 1750.