Louise de Savoie/Philibert Riballier et Catherine Cosson

[342] LOUISE DE SAVOIE, Duchesse d’Angoulême, mere de François I, mérite à bien juste titre un des premiers rangs parmi les femmes les plus illustres. Née avec le goût des sciences, elle les cultiva de bonne heure, et y fit les plus heureux progrès. Restée veuve très-jeune encore, elle se livra entièrement à l’étude et à l’éducation de ses enfans, qu’elle prit la peine d’instruire elle-même. Celle de François I. suffit seule pour faire son éloge. Lorsque ce Prince partit pour la conquête du Milanois, persuadé des talens supérieurs de sa mere, il lui confia la régence de ses Etats, et elle s’y comporta avec la plus grande habileté. Apprenant la déroute de son fils à Pavie, et sa captivité, cette tendre mere fut saisie d’une si vive douleur, que l’on craignit pendant plusieurs jours pour sa vie: mais ayant enfin rappellé ses esprits et son courage, on la vit veiller avec la plus grande fermeté à la sûreté du Royaume. Déployant ensuite toutes les ressources du génie, elle parvint à une paix honorable entre François et Charles Quint, dont le traité fut signé le 3 Août 1529. La mort enleva à la France éplorée cette illustre Princesse en 1531; elle n’étoit encore âgée que de cinquante-cinq ans.