Louise-Françoise de La Baume Le Blanc de La Vallière/Fortunée Briquet
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VALLIÈRE, (Louise-Françoise de la Baume le Blanc, Duchesse de la) fille d'honneur d'Henriette d'Angleterre, première épouse de Philippe d'Orléans, naquit à Tours au mois d'août 1644. Elle devint favorite de Louis XIV, en 1665. Ce prince érigea pour elle, en mai 1667, les terres de Vaujour et de Saint-Christophe en duché-pairie sous le nom de la Vallière. Sa figure était charmante; on croit volontiers, dit l'auteur des mémoires de Madame de Maintenon, qu'elle fit naître à La Fontaine l'idée de ce vers:
Et la grâce plus belle encor que la beauté.
Son caractère était vrai, bon, doux et naïf; son coeur fait pour aimer, était incapable de toute autre passion; un goût exquis sur tout ce qui appartenait au sentiment, la caractérisait encore. Elle ne mit point la France à ses genoux, elle n'entra point dans les intrigues des courtisans, elle ne sut qu'aimer. L'inconstance de Louis XIV ne put faire changer les sentimens qu'elle avait pour lui. Elle préféra d'entrer aux Carmélites, plutôt que d'épouser Lausun, ou d'accepter les voeux du duc de Longueville. En 1675, elle fit profession sous le nom de Soeur Louise de la Miséricorde. Pendant qu'elle était à la cour, le célèbre Mignard la peignit au milieu de ses deux enfans, Mademoiselle de Blois et le comte de Vermandois; renfermée dans son cloître, elle servit de modèle à l'un des chefs-d'oeuvres de Lebrun, le tableau de la Magdeleine pénitente. Elle mourut le 6juin 1710. L'abbé Lequeux a donné, en 1767, l'Histoire et les Lettres de la duchesse de la Vallière. Blin-de-Sainmore est auteur d'une Lettre, ou Épître en vers, de la duchesse de la Vallière à Louis XIV, précédée d'un abrégé de la vie de cette femme illustre. Madame de Genlis vient de publier, tout récemment, une histoire de sa vie, sous ce titre: la Duchesse de la Vallière.
On a d'elle: Réflexions sur la Miséricorde de Dieu, imprimées pour la première fois en 1680, in-12. Cet ouvrage est écrit avec onction. Elle paraphrasa aussi le Cantique où David déplore ses égarements.