Jeanne de France (1464-1505)
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Jeanne de France (1464-1505) | ||
Titre(s) | Reine de France Duchesse de Berry | |
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Conjoint(s) | Louis XII, roi de France | |
Dénomination(s) | Sainte Jeanne de France | |
Biographie | ||
Date de naissance | 1464 | |
Date de décès | 1505 | |
Notice(s) dans dictionnaire(s) ancien(s) | ||
Dictionnaire Hilarion de Coste (1647) |
Sommaire
Notice de Mary Beth Winn et Elizabeth A.R. Brown, 2010
Jeanne de France, fille de Louis XI et de sa seconde femme, Charlotte de Savoie, est née à Nogent-le Roi le 23 avril 1464. Quelques semaines plus tard, malgré ou peut-être à cause de ses difformités physiques, elle est fiancée à son cousin de deux ans, Louis d’Orléans, futur roi Louis XII (1462-1515). Elle est bientôt éloignée de la cour royale à Lignières dans le Berry où elle sera élevée par François de Beaujeu et sa femme, Anne de Culant. Jeanne fait preuve d’une piété exceptionnelle, encouragée par son confesseur franciscain, Jean de La Fontaine, et c’est à Lignières, dira-t-elle plus tard, que la Vierge Marie lui révèle qu’elle fondera un ordre religieux. Le 8 septembre 1476, le mariage entre Jeanne et Louis d’Orléans est célébré malgré la résistance et le désarroi du marié et de sa mère, Marie de Clèves. Le roi Louis XI exige que le couple vive ensemble, que le mariage soit consommé et devant témoin. Le dévouement et les attentions de Jeanne ne vaincront cependant jamais l’antipathie de son mari. Après la mort de Louis XI, le 30 août 1483, Jeanne rejoint son frère Charles VIII et sa soeur Anne de Beaujeu à Amboise. Lorsque son mari est emprisonné pendant trois ans pour avoir pris part à la Guerre folle, Jeanne intervient en sa faveur auprès de Charles VIII et d’Anne. Dès qu’il monte sur le trône le 7 avril 1498, Louis XII cherche à faire annuler son mariage en vue d’une éventuelle alliance avec Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII et héritière du duché de Bretagne. Jeanne conteste avec vigueur les déclarations de Louis. Elle jure, maints détails à l’appui, que le mariage a été consommé, alors que Louis répond évasivement, déclarant ne l’avoir jamais connue «realement [...] et ne coucha avecques elle jamais nu a nu», ne l’ayant épousée que par «expresse ordonnance» et «par crainte» de Louis XI. Jeanne finit par céder lorsque les avocats de Louis XII présentent une lettre de Louis XI (probablement contrefaite) indiquant que ce dernier avait malicieusement arrangé le mariage dans l’espoir qu’il serait stérile, et que Louis XII atteste sous serment que ses déclarations sont vraies. Le 17 décembre 1498 le pape Alexandre VI Borgia annule le mariage. Neuf jours plus tard, Louis XII fait don à Jeanne du duché de Berry, où elle fait son entrée officielle le 13 mars 1499. Elle passera le reste de sa vie au palais de Bourges, se consacrant à la bonne administration de son duché et aux oeuvres de charité, soignant les pauvres, les femmes prostituées, les malades, même pendant la peste de 1499. Elle fonde le Collège Sainte-Marie à Bourges, agrandit les Hôtels-Dieu de Château-Neuf-sur-Loire et de Bourges et poursuit la réforme ecclésiastique des maisons religieuses, tel le couvent bénédictin de Saint-Laurent. Sa contribution principale est le nouvel ordre religieux qu’elle fonde pour les femmes, basé sur les dix plaisirs ou vertus de la Vierge, l’Annonciade. Collaborant avec son confesseur franciscain, Gilbert Nicolas (le Père Gabriel Maria), elle en compose la Règle et les statuts, approuvés par le pape Alexandre VI le 12 février 1502. Elle dessine l’habit et supervise la construction du couvent, le dotant d’une variété d’images et d’objets de dévotion, souvent au sujet de l’Annonciation. Jeanne prononce les voeux de religion et de clôture le 26 mai 1504, compose son «grand testament» en janvier 1505 et dicte ses dernières recommandations (ou «petit testament») pour le père Gabriel et son couvent avant de mourir le 4 février 1505 à l’âge de 41 ans. Sur l’ordre de Louis XII, elle reçoit des funérailles royales et est enterrée dans la chapelle des Annonciades.
Les soeurs enregistrent les miracles censés avoir commencé même avant sa mort, louent sa piété, créent un office en son honneur et initient une campagne pour sa canonisation. D’autres maisons sont fondées et il existe actuellement sept couvents. D’autres miracles se produisent lorsque les Protestants profanent sa tombe, en 1562. Le procès de béatification est lent, mais Jeanne est enfin béatifiée en 1742 par Benoît XIV. Deux guérisons miraculeuses ont lieu en 1743 à Albi, après une célébration de l’événement dans cette ville. Peu après, une chapelle lui est dédiée à l’église de Saint-Louis-des-Français à Rome, décorée d’un tableau d’autel exécuté par le peintre avignonnais Etienne Parrocel, qui représente Jeanne portée au ciel par des anges. La famille royale française soutient la campagne de canonisation et en 1775, Pie VI reconnaît ses «vertus héroïques», autorisant son culte en France. La Révolution de 1789 interrompt toutefois la procédure. Finalement la guérison miraculeuse, en 1932, d’une soeur de l’Annonciade à Thiais, attribuée à Jeanne et soigneusement documentée, aboutit à sa canonisation par Pie XII en 1950, à la suite d’un procès «rigoureusement conduit» au Vatican, entre 1937 et 1943.
Jeanne de France est l’objet de beaucoup de livres, la plupart hagiographiques. Le 500e anniversaire de la fondation de l’Annonciade, en 2002, a contribué à une meilleure appréciation de sa valeur et de ses accomplissements.
(traduction de Mary Beth Winn, 2010)
Sources
- Les Chroniques de l’Annonciade, composées en 1556 par la nièce de Gabriel Maria, Soeur Françoise Guyard, rapportent des échanges entre Jeanne et son confesseur et incluent des prières et autres dévotions.
- Les procédures de la canonisation sont conservées aux Archives du Vatican, à la Congregazione delle Cause dei Santi, et aussi (grâce aux déprédations de Napoléon) à la Bibliothèque nationale de France.
- Les images de Jeanne se trouvant anciennement à la maison de l’Annonciade à Bourges ont été détruites en 1562, mais d’autres objets à son sujet ont survécu. Un livre d’Heures où figure une dame à genoux devant un prie-Dieu aux armes de France aurait pu appartenir à Jeanne ou à sa soeur: (Ms BArs 644). Pour d’autres images, voir Jean-François Bonnefoy, Bibliographie de l’Annonciade, Rome, Istituto storica dei Frati Minori Cappucini, 1943.
Oeuvres
- 1489-99: Une douzaine de lettres concernant la captivité de son mari, le procès de nullité de son mariage, la prise de possession du duché de Berry [BNF ms lat. 5973] -- Théodore Godefroy, Histoire de Charles VIII, roi de France et des choses admirables advenues en son royaume, Paris, Imprimerie royale, 1684; R. Maulde la Clavière, Jeanne de France, duchesse d’Orléans et de Berry, voir infra, « Choix bibliographique », p.217-221; R. Maulde la Clavière, Procédures politiques du règne de Louis XII, Paris, Imprimerie nationale, 1885, t.39, p.787-1132.
- à partir de 1502 : Regle des Religievses de l’Ordre de la glorievse Vierge Marie, dites de l’Annonciade. Paris, Sebastien et Gabriel Cramoisy, 1644.
- (sans date) : Quelques petites aquarelles, un morceau de tapisserie, deux dessins à l’encre (une croix entourée des noms des dix vertus, une croix percée d’une lance) -- Claude Charles Pierquin de Gembloux, Histoire de Jeanne de Valois, Paris, Gaume Frères, 1840, pl.4-6.
Choix bibliographique
- Dony d’Attichy, Louis, Histoire de la B. Reyne Ieanne de France de Valois, fondatrice de l’ordre des religievses de l’Annonciade. Avec vn abbregé de la Vie du B.P. Gabriel Maria son Confesseur, & second Instituteur du mesme Ordre, Paris, Sebastien et Gabriel Cramoisy, 1644.
- Guyard, Françoise, Chronique de l’Annonciade. Vies de la bienheureuse Jeanne de France et du Bienheureux Gabriel Maria, O.F.M., éd. Jean-Fr. Bonnefoy, O.F.M., Paris, Aux Editions Franciscaines, 1937.
- Jeanne de France (1464-1505). Duchesse de Berry, Fondatrice de l’Ordre de l’Annonciade, Cat. Expos. Bibliothèque municipale de Bourges, 19 sept-16 nov. 2002.
- Maroteaux, Vincent, «Jeanne de France, duchesse de Berry. 500e anniversaire de la fondation de l’Annonciade, 1502/2002», dans «Actes de la Journée d’étude, Bourges, 21 septembre 2002», Cahiers d’Archéologie & d’Histoire du Berry, n° 157/158 (2004).
- Maulde la Clavière, René de, Jeanne de France, duchesse d’Orléans et de Berry, Paris, Champion,[1884].
Choix iconographique
- 1505 : Masque mortuaire (moulage, plâtre, sculpture), Paris, musée du Louvre (RMN MS205, cliché 01-023372) -- [1]
- 15** : pierre tombale, Bourges, Eglise Notre-Dame de Bourges (statue refaite vers 1700).
- 1513 : Arnaud de Moles Auch, Marie au pied de la croix (verrière avec visage du masque), cathédrale ; voir Raymond Montané, Jeanne de France : une fille de Louis XI dans la cathédrale d’Auch. Saint-Léger-Vauban, 1983.
- 16e-19e siècles : Nombreuses images populaires de Sainte Jeanne de France depuis le XVIe siècle, y compris des images d’Épinal -- Marie-France Jacops et sœur Marie du Rédempteur, OVM, «L’iconographie de l’Annonciade», dans Jeanne de France et l’Annonciade, Actes du colloque international de l’Institut catholique de Paris (13-14 mars 2002), Dominique Dinet, Pierre Moracchini et Soeur Marie-Emmanuel Portebos, OVM (dir.), Paris, Le Cerf, 2004, p.439-485 [liste complète des images avec leur localisation] (voir également la Collection d’images pieuses, 20e s. de la Bibliothèque du Saulchoir, Paris).
- 18e siècle : Étienne Parrocel, La bienheureuse Jeanne de Valois (tableau), Eglise San Luigi dei Francesi (un modello fut acquis par le musée du Louvre en 2007) -- [2].
Choix de liens électroniques
- Annonciade [3]
- Sainte Jeanne de France (1464-1505) [4]
- Coffre à reliques et coffret de Jeanne de France, Paris, musée du Louvre (MS 201, Département des Objets d'art) [5]
- Dix images de Jeanne de France (1464-1505) sur le site de la RMN [6]
Jugements
- «Ceste saincte Dame [...] estoit un vaisseau d’élection rempli de perfection et son petit corps ne pouvoit porter la ferveur d’amour qu’elle avoit a Dieu et a sa tres digne Mere, tellement que tout son desduict et plaisir estoit san[s] cesse de penser [à ce] qu’elle pourroit faire pour estre plaisante a Dieu et a sa digne Mere.» (Eloge funèbre prononcé par le père Gabriel Maria [1505], tel que cité par Françoise Guyard, Chronique de l’Annonciade..., voir supra, Choix bibliographique, p. 239)
- «L’affaire qui plus fist d’ennuy à l’esperit du roy au commencement de son règne fut que, dès ses jeunes ans, avoit espousé madame Jehanne de France, fille du feu roy Loys XI [...] par la crainte d’iceluy roy [...]; toutesfois ne l’avoit [...] jamais congnue charnellement, attendant la mutacion du temps et des personnes, à ce qu’il peust aultre espouse avoir, car indisposée estoit à généracion par l’imperfection de son corps, combien qu’elle eust fort beau visage. [... Le roy dit]: “Je suis en grant peine et perplexité, mon cousin, de cestuy affaire, et non sans cause. Je congnois la bonté, doulceur et bégnivolence de ceste dame, sa royale généracion, ses vertus incomparables et sa droicture; et d’autre part je sçais que d’elle ne pourrois lignée avoir, et par ce deffault le royaume de France tumber en querelle et finablement ruyne. Et combien que je n’aye vray mariage avec elle contracté, ne eu d’elle charnelle compaignée, néantmoins, à la raison de ce que long temps a esté tenue et réputée mon espouse par la commune renommée et que en ces jours mes infortunes ont été doulcement par elle recueillies jusques à la rencontre de ma présente félicité, me ennuye me séparer d’elle, doubtant offenser Dieu, et que les extranges nations ignorans du faict en détractent.”» (Jean Bouchet, Le Panegyric du seigneur Loys de La Trimoille, dit le Chevalier sans reproche [1527], dans Choix de chroniques et mémoires sur l'histoire de France, éd. Jean-Alexandre C. Buchon, Paris, Desrez, 1936, p.762-763)
- «“Epigramme de Jehanne de France, Duchesse de Berry”
Le Roy Loÿs unziesme de ce nom
Regnant en France, estoit jadis mon pere:
Qui contraignit ung Prince de renom
À m’espouser, fut ce luy voullant? non:
Mais il craignoit de ce Roy l’impropere.
Et quant il vint à fortune prospere,
Et qu’il fut Roy, me voyant impuissante
D’avoir enfans, par raison suffisante
Fusmes desjoinctz: et le mien pucellage
Tousjours garday, sans estre desplaisante
De ce depart, à deité puissante
Donnay deslors coeur, corps, vouloir, courage.»
(Jean Bouchet, OEuvres complètes, t.I, Le Jugement poetic de l’honneur feminin [1538], éd. Adrian Armstrong, Paris, Champion, 2006, p.298)
- «[...] cette tant vertueuse princesse, qui dés son bien bas aage, iusques à l’article de sa mort, a tousiours vescu d’vne si saincte & bonne vie, qu’il n’est possible l’expliquer entant qu’elle a continuellement obserué selon son petit pouuoir les saincts commandemens de Dieu, & de son espouse nostre saincte mere l’Eglise Apostolique & Romaine, encore qu’elle feust esleuée au comble des honneurs & pompes du monde, qui quelquefois font foruoier les hommes de la sente estroitte qui conduit au port de salut . [...] tout ainsi que cette noble princesse exterieurement & corporellement croissoit, aussi interieurement & spirituellement elle alloit de vertu en vertu.» (Yves Magistri, Mirovers et Gvydes fort propres povr les Dames et Damoiselles de France, qvi seront de bonne volonté envers Dieu & leur salut, tout ainsi que ont esté les tresillustres Princesses, madame Ianne de France, & Marguarite de Loraine..., Bourges, P. Bouchier, 1585, p.10)
- «Jehanne de France, fille dudict Roy Louys unziesme, fut bien spirituelle, mais si bonne, qu’après sa mort on la tenoit comme saincte, et quasi faisant miracles, à cause de la saincteté de vie qu’elle mena, après que le Roy son mary, Louys douziesme, l’eust repudiée, et qu’elle se fut retirée à Bourges [...] où tout son exercice fut de vacquer aux prieres et oraisons, servir Dieu et ses pauvres, sans bailler aucun signe autrement du tort qu’on luy avoit faict de ceste repudiation. Mais le Roy protesta de l’avoir espousée par force [...] et qu’il ne l’avoit jamais cogneue ny touchée [...] je croy que son mary, comme j’ay ouy dyre, l’avoit fort bien cogneuë et vivement touchée, encor’ qu’elle fust ung peu gastée du corps, car il n’estoit pas si chaste de s’en abstenir [...]. Mais il vouloit ratraper ses premieres amours, qui estoit la Reyne Anne, et ceste belle Duché [...] et par ce, il repudia ceste Princesse [...] En quoy ceste Princesse fut sage et vertueuse, car elle n’en fist aucun esclandre, brouaa, ny semblant de s’ayder de justice [...] mais se sentant forte de se contenir en continence et chasteté, elle se retira devers Dieu [...]» (Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme, Recueil des dames [av1614], dans Recueil des Dames, poésies et tombeaux, éd. Etienne Vaucheret, Paris, Gallimard, 1991, p.160-161,166-167)
- «In amara hac a suis separatione et derelictione, puella saepe infirma valetudine fuit excruciata. Unicum fere solacium in singulari pietate hausit, qua a cunabulis erat singulariter imbuta. quotidianis exercitiis; orationi et lectioni piorum librorum vel christianae doctrinae studio vacabat et in castri sacello saepe interdiu se recipiebat, dulciter //6// SIC conquerens cum Beatissima Virgine Maria, quod publicam ecclesiam frequentare non posset. Tunc sibi visum est hanc audire responsionem: Veniet dies cum tu mundo eiusque periculis valedices, et novum Ordinem piarum feminarum ad Dei laudem excitabis [ …]. Ingratus sponsus adhibito aulicorum procerum consilio, apud Sanctam Sedem agere festinavit //7// et sub iureiurando testatus matrimonium cum Ioanna vi metuque contraxisse, illud nullum irritumque a Summo Pontifice edici postulavit.
Ioanna contra, quamvis patronis prae timore regis fere destituta, validitatem et sanctitatem matrimonii animosa defendit. At cum durum nuncium de sententia nullitatis a Cardinale Luxemburgensi et a suo moderatori spirituali recepit, immensa quidem fuit amaritudo et laceratio ingenui cordis sui, regiae aulae fallaciarum et machinationum ignari; sed illico se recepit et in illa heroicae demissionis verba prorupit: “Si ita est, laudetur Dominus Noster Iesus Christus!”»
Traduction: [«In this bitter separation from and abandonment by her family, the young girl, who was often sick, suffered terribly. She found virtually her only solace in her singular piety, with which she had been singularly imbued by daily practice since she was a baby. She passed her time in prayer and reading books of piety as well as studying Christian doctrine, and often, every day, she withdrew to a holy place in the château, sweetly complaining with the most Blessed Virgin Mary that she could not attend regular church services. Then it seemed to her that she heard this answer: The day will come when you will bid farewell to the world and its dangers and establish a new Order of pious women to the praise of God […]. Having taken counsel with his noble courtiers, her ungrateful husband hastened to approach the Holy See and having testified under oath that he had contracted matrimony with Jeanne by force and by fear, requested that the Pope declare the marriage null and void.
Although she had virtually no supporters because of fear of the king, Jeanne mounted a spirited defense of the marriage’s validity and sanctity. When she received from the Cardinal of Luxembourg and her spiritual adviser the harsh announcement of the decree of nullification, [her] bitterness, to be sure, was immense, as was the wound to her generous heart, which was ignorant of the deceits and machinations of the royal court, but she immediately recovered herself, and burst out in these words of heroic submission, “If it is thus, may our lord Jesus Christ be praised!”»] (Compendium Vitae Virtutum et Miraculorum nec non actorum in causa Canonizationis Beatae Ioannae de Valois Galliarum Reginae Fundatricis Ordinis Ss. Mariae Annuntiationis B.M.V. Ex Tabulario Sacrae Rituum Congregationis [date?], Vatican, Typis Polyglottis Vaticanis, 1949, p. 5-7).
- «[...] telle que la pieuse Esther, invisible de temps en temps aux yeux d’une cour tumultueuse, elle va gémir en secret sur le faste qu’elle méprise, sur les bienséances que son rang lui impose, et sur les périls qu’elle redoute. [...] elle offre […] le rare spectacle d’une princesse humble, modeste, recueillie, fervente, charitable, en un mot, solidement chrétienne; et le prodige qui devait un jour mériter les éloges de la postérité, ne sert qu’à lui attirer les mépris d’une soeur enivrée de sa grandeur, avec l’indignation d’un père implacable, dont la politique alarmée croit voir sous tant de vertus un obstacle secret à ses desseins ambitieux.» (Thomas- Bernard Barutel, professeur de théologie, religieux dominicain, Panégyrique IV: la princesse Jeanne de Valois, Fondatrice des Religieuses de l’Annonciade, dans J.-P. Migne, Collection intégrale et universelle des Orateurs sacrés..., sl, Paris, 1855, t.64, col.815, p.812-831)